L’autoportrait idéal des salariés du privé

La perception des agents du public par les salariés du privé souligne la prégnance de stéréotypes sur la fonction publique. Les salariés du public ayant de leur côté une bonne image de ceux du privé.
Les salariés du privé s'estiment ouverts au changement, performants, travailleurs et créatifs (Crédit photo : DR)

Le sondage réalisé du 20 au 22 mai par Opinion Way (1) pour les Editions Weka, à Paris, notamment spécialisées dans l'accompagnement des préparations aux concours de la fonction publique, montre l'existence d'une fracture plutôt sévère entre salariés du privé et du public. Le solde globalement positif des salariés du public, qui recueillent 60 % de bonnes opinions, est ainsi en trompe-l'œil. Si 51 % des salariés du privé ont une bonne opinion de ceux du public, elle est mauvaise pour 48 % d'entre eux... Alors que les salariés du public émettent à 88 % un jugement positif sur les salariés du privé ! Petit détail, 81 % des salariés du public ont une bonne opinion d'eux-mêmes (18 % de mauvaises), contre 88 % des salariés du privé (11 % de mauvaises).

Sûrs d'eux

Avec les réponses suivantes, Weka estime que les salariés du privé semblent avoir "une vision caricaturale, peut-être stéréotypée des agents du service public". Il existe néanmoins des convergences de vues. Salariés du privé (59 %) et du public (48 %) reconnaissent ainsi que la première caractéristique de l'agent du service public est d'être "revendicateur". De son côté, le salarié du privé se définit d'abord comme "ouvert au changement" (64 %), "performant" et "travailleur" (60 %), "créatif" (56 %). Autant de qualités qu'il dénie aux salariés du public : seulement 3 % des salariés du privé leur accordent ces attributs !

Les agents du public estiment majoritairement que les salariés des sphères publique et privée partagent ces qualités à égalité. Ils estiment toutefois, en second lieu, que le salarié du privé est "ambitieux" (40 %, contre 7 % pour celui du public), "créatif" (38 %, contre 4 %), "ouvert au changement" (33 %, contre 6 %), "carriériste" (33 % contre 17 %) et "performant" (24 % contre 6 %)... Des chiffres qui semblent traduire un certain autodénigrement dans le public.

La protection

Autre pièce maîtresse du fossé perçu entre public et privé : les avantages. Le salarié du privé estime ainsi que celui du public est plus favorisé pour la retraite (71 %), les jours de congés (66 %), l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée (65 %) ou encore les conditions de travail (63 %). Celui du public estime majoritairement que salariés du privé et du public sont également favorisés concernant l'autonomie dans le travail (55 %), les conditions de travail (51 %), la formation et l'équilibre vie professionnelle et vie privée (46 %).

Si salariés du privé et du public sont d'accord sur le fait que leurs situations se sont dégradées depuis dix ans, ce sentiment est beaucoup plus marqué dans le public. Ainsi 76 % des salariés du public estime que la situation se dégrade, contre 45 % dans le privé. Tendances confirmées par le sentiment sur l'amélioration : 2 % des salariés du public croient que la situation s'améliore contre 14 % dans le privé. Et ces derniers sont 40 % à conclure à une stagnation, contre 21 % dans le public.

(1) Echantillon de 1.315 salariés issus d'un échantillon de 2.638 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Cet échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (interview en ligne assistée par ordinateur).

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