Les travaux publics sonnent le tocsin

La Fédération nationale des travaux publics (FNTP), présidée par Bruno Cavagné, met les bouchées doubles pour sensibiliser les élus locaux aux risques d’effondrement du secteur.
La Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) échappe encore au marasme, grâce aux nombreux projets qui y ont été lancés.

Dépendants de la commande publique pour 70 % de leur activité, centrée sur les infrastructures (construction de routes, voies ferrées, canalisations, tunnels, etc.), les professionnels des travaux publics s'alarment de la réduction drastique des investissements de l'Etat et le président de la FNTP participait ce mercredi matin, en compagnie de Christian Surget, président de la Fédération régionale des travaux publics d'Aquitaine (FRTPA), à l'assemblée générale de la fédération à Arcachon. Le moral de ces professionnels est plombé par ce qu'ils estiment être une absence de perspectives, comme s'il n'y avait plus personne pour conduire le char de l'Etat. "Dans le contexte actuel, nous essayons de ne pas aggraver la situation. Le pacte de responsabilité est impossible à appliquer et nous sommes la seule profession à défendre la commande publique. Notre stratégie consiste désormais à pousser les entreprises de TP à prendre contact avec leurs élus locaux pour bien leur faire comprendre l'importance qui est la leur pour éviter des licenciements massifs", résume Bruno Cavagné, qui redoute la perte de 60.000 emplois en France dans les travaux publics d'ici à 2017.


Des effectifs à - 15 %


La suspension de l'application de l'écotaxe empêche dès cette année le financement de nouveaux projets par l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), selon la FNTP. "Il va manquer 1 Md€ par an à l'AFITF, l'Etat n'a plus de parole", déplore Bruno Cavagné, notamment inquiet du télescopage des baisses des dotations de l'Etat avec le lancement de la réforme territoriale. Si la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) échappe encore au marasme, grâce aux nombreux projets de construction qui y ont été lancés, Christian Surget s'interroge sur le futur, d'autant que les appels d'offres ont baissé de 7,2 % en Aquitaine au 1er trimestre 2014. "On ne voit pas encore quelle va être la suite de ces programmes. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne se passe plus rien dans les campagnes. Je suis Corrézien, de la région Limousin, et l'on voit bien à Limoges ce que peut produire la métropolisation. Soit un maintien des investissements métropolitains et un délaissement des campagnes", avertit Christian Surget, qui ne peut s'empêcher de souligner qu'à son avis le Limousin n'a rien à faire dans une super région formée avec le Centre, et tout à gagner avec l'Aquitaine. Cette dernière a toutefois vu son effectif en travaux publics passer de 16.900 salariés en 2008 à 14.300 en 2012, soit un recul de plus de 15 %. Au plan national, les prévisions tablent sur une baisse d'activité de 4 % en 2014, soit une baisse de 21 % "en dessous du point haut de 2007 en euros constants", relève la fédération.

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