Girondins de Bordeaux : forte mobilisation pour changer la présidence du club de foot

Les Ultramarines, supporteurs du Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB), engagés dans une lutte frontale contre l'actuelle présidence du FCGB, qu'ils accusent de menacer l'avenir du club, ont mobilisé ce samedi 27 juin. Appuyés par les anciens grands joueurs, mais aussi soutenus par Pierre Hurmic, devenu maire de Bordeaux, ils ont réussi à cristalliser une forte opposition contre le président Frédéric Longuépée, qu'ils veulent renvoyer à Paris.
Près de 3.000 supporteurs du club de foot se sont retrouvés ce samedi à l'appel des Ultramarines, avec le cri de ralliement Nous les Girondins
Près de 3.000 supporteurs du club de foot se sont retrouvés ce samedi à l'appel des Ultramarines, avec le cri de ralliement "Nous les Girondins" (Crédits : Agence Appa/Thibaud Moritz)

Le travail de sape entamé depuis des mois par le club de supporters des Ultramarines bordelais contre la nouvelle direction du Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) commence à prendre une véritable épaisseur : ce qu'a démontré le succès de la manifestation qu'ils ont organisé ce samedi 27 juin, face à la mairie de Bordeaux, où près de 3.000 personnes se sont réunies à leur appel pour sauver le club. Le tout dans un lieu hautement symbolique, au pied de la cathédrale et sur la place qui porte le nom de Pey Berland, sans doute l'un des plus grands héros de Bordeaux, qui avait appelé en son temps la ville à se soulever contre les armées du roi de France.

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Les Ultramarines, qui se définissent comme le douzième homme du club, semblent ainsi en train de muter pour devenir le bras armé politique du FCGB. Et leur nouvel objectif est simple : l'actuelle équipe dirigeante du club, dont Frédéric Longuépée (transfuge du PSG) est le président, doit repartir d'où elle est venue.

"Il y a une cassure irrémédiable. Depuis septembre, on explique qu'on ne peut plus travailler avec la direction opérationnelle des Girondins de Bordeaux. Il n'y a rien qui bouge. Aujourd'hui, il y a un ras-le-bol, il faut que les choses bougent... Il faut maintenant qu'ils (les membres de l'équipe dirigeante-NDLR) reprennent un train vers Paris... Tout est détruit de la cave au grenier. C'est un cri de colère pour que les choses changent très vite" a notamment déroulé lors du rassemblement Fabien Brunet, porte-parole des Ultramarines, comme l'a retranscrit le site "Web Girondins".

"Un club de foot n'est pas une entreprise"

Opiniâtre et sûr de son analyse, le porte-parole des Ultramarines voit dans l'actuelle crise qui menace le club, des enjeux de longue portée.

"Le problème est philosophique, a-t-il ainsi attaqué au cours de la même conférence de presse. C'est une vision du football qui est totalement opposée. Ils s'imaginent (les actuels dirigeants du club -NDLR) qu'ils peuvent créer une activité autour du football et que c'est cette activité qui va amener de l'argent au terrain. C'est complètement faux. C'est le terrain qui doit être central. Le vrai clash idéologique, a-t-il poursuivi, il est là. Ils n'ont rien compris au football. On met à la tête des clubs des gens qui n'appréhendent rien du contexte de la ville. Un club de foot n'est pas une entreprise. Un club de foot ça prend aux tripes les gens. Ça accompagne les gens toutes leurs vies. On en appelle à tout le monde. On fait ça bénévolement, et il faut que les gens se réveillent. On est alerté depuis des mois par les salariés, ils doivent maintenant se manifester. Les partenaires, les supporters, la mairie de Bordeaux. Tout le monde doit se soulever. Aujourd'hui ça doit être le début d'une nouvelle ère".

La situation financière réelle du club bientôt dévoilée

Autant dire que le porte-parole des Ultramarines a quand même eu le temps de savourer ce qui ressemble à une première victoire. Parce que des joueurs de légende du FCGB, comme Alain Giresse ou Lilian Laslandes, ont répondu à cet appel et ont participé à ce rassemblement du 27 juin, cautionnant ainsi la réalité de la menace représentée par l'actuel propriétaire américain du club, le fonds d'investissement King Street Capital, et surtout son président. Sans compter que, depuis l'an dernier, ce mouvement d'opposition a également convaincu les champions du monde 98 Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu, révélés avec le FCGB lors de la coupe Intertoto de 1995, de se montrer eux aussi préoccupés par la situation actuelle et l'avenir du club.

Seul l'entraîneur du Real de Madrid, Zinedine Zidane, qui a également été un joueur marquant du FCGB lors de la coupe Intertoto de 1995, semble ne s'être pas encore prononcé sur le dossier. Déjà déficitaire de l'ordre de 25 M€, le FCGB semble avoir plongé dans le rouge avec la politique de recrutement dispendieuse menée par le premier fonds d'investissement américain aux commandes du club, GACP, dirigé par Joseph Dagrosa. Ce dernier aurait creusé les finances de 11 M€ supplémentaires. Et le FCGB serait aujourd'hui l'un des clubs de foot les plus plombés du championnat sur le plan financier, avec un déficit cumulé qui serait de l'ordre de 40 M€.

King Street Capital ne va pas rester isolé, des repreneurs s'agitent

Pourtant les Ultramarines n'ont pas de reproches à faire à Joseph Dagrosa sur le plan sportif ni même pour le respect de la culture du club. Et lors de cette année 2019 déjà presque lointaine les Ultramarines s'affrontaient déjà avec Frédéric Longuépée, quand il était n'était encore que directeur général du club, avant même le départ de Joseph Dagrosa. Les Ultramarines associent Frédéric Longuépée à une politique ouvertement hostile, notamment après qu'il ait essayé de les déloger de leur base historique du Virage Sud, pour les éparpiller dans le stade.

Les Ultramarines ont déclenché une lutte à mort contre le président de leur club et ce vendredi 26 juin, juste avant la tenue du deuxième tour des Municipales qui lui a coûté son siège, le maire (LR) Nicolas Florian s'était engagé à les recevoir dans les jours suivants s'il était réélu. Tandis que de son côté le nouveau maire de Bordeaux, l'écologiste Pierre Hurmic, n'a pas caché, avant les élections, qu'il demanderait lui aussi le départ de Frédéric Longuépée. Aussitôt nommé président du FCGB Frédéric Longuépée a multiplié les gestes d'apaisement en direction des Ultramarines, pour essayer de désamorcer ce conflit potentiellement dévastateur, mais il semble bien qu'il était déjà trop tard pour trouver une paix des braves.

Selon "Le Parisien", King Street Capital ne devrait pas prendre de décision avant le 6 juillet prochain et l'examen des finances du club par la DNCG. Et le quotidien croit savoir qu'Olivier Létang, ancien président du Stade Rennais, lui-même entouré d'un groupe d'investisseurs, serait intéressé par le FCGB et pressenti pour remplacer Frédéric Longuépée... Avec au bout du compte une liste de repreneurs qui  va continuer à s'allonger, l'investisseur Bruno Fievet ayant déjà fait connaître depuis plusieurs mois son intérêt pour le FCGB.

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