Travail à distance : Alltech rachète Azendoo

Un mariage entre entreprises bordelaises sur fond de confinement propice aux outils de travail collaboratif à distance. Alltech, spécialiste de la transformation numérique, vient de racheter Azendoo à ses deux co-fondateurs qui cherchaient un repreneur depuis quelques mois après le placement de l'entreprise en redressement judiciaire. Alltech intègrera l’application de travail collaboratif d'Azendoo dans une offre élargie de services SAAS.
Une partie des équipes de l'entreprise bordelaise Alltech qui compte 180 collaborateurs dont 50 à Bordeaux.
Une partie des équipes de l'entreprise bordelaise Alltech qui compte 180 collaborateurs dont 50 à Bordeaux. (Crédits : Alltech)

"Nous sommes assez fiers de voir que l'écosystème bordelais est capable de réaliser ce type d'opérations pour permettre à Azendoo de rester dans le paysage économique local", réagit Grégory Lefort, qui vient avec son associé et cofondateur, Benoît Droulin, de céder cette entreprise fondée en 2011 à l'entreprise de services numériques bordelaise Alltech. Celle-ci, créée en 2015, compte 180 collaborateurs, dont 50 salariés à Bordeaux, et vise 14 M€ de chiffre d'affaires en 2020. "Nous sommes fiers du travail accompli auprès d'environ un millier de clients depuis 2011 et c'est une satisfaction de céder Azendoo à un acteur local qui a les reins suffisamment solides pour poursuivre le développement", ajoute Benoît Droulin.

Lire aussi : Azendoo à la recherche d'un repreneur

Proposer une offre globale

Pour un montant qui n'a pas été dévoilé, Alltech, dirigée par David Claverie, a repris tous les actifs d'Azendoo : la solution technologique, la marque, l'équipe, qui était tombée à trois salariés, et le portefeuille de clients qui oscille entre 400 et 450 références. "Nous n'étions pas forcément dans une stratégie de croissance externe mais cette opportunité s'est présentée et nous sommes particulièrement fiers de poursuivre le chemin tracé par Azendoo, qu'à titre personnel, je suis depuis des années", explique David Claverie. Disposant de huit bureaux en France, dont Bordeaux et Paris, Alltech prévoit de s'installer d'ici l'an prochain à Genève et Barcelone. Spécialiste de la transformation numérique, web et mobile, l'entreprise compte une vingtaine de clients dont Cdiscount, Betclic et ManoMano à Bordeaux.

Azendoo

L'équipe d'Azendoo comptait encore une dizaine de collaborateurs il y a un an (crédits : Azendoo)

Avec les solutions de travail collaboratif développées par Azendoo, Alltech entend ajouter à une corde à son arc et capitaliser sur la marque. "Je suis persuadé depuis longtemps qu'une continuité d'offre entre les service de transformation digitale que nous proposons et une activité d'éditeur de logiciel comme Azendoo était source de valeurs pour nos clients et pour nos équipes", relève David Claverie qui souhaite intégrer le maillon Azendoo dans sa chaîne de services en SAAS qui "au-delà des fonctionnalités actuelles de messagerie et de gestion d'activité viendra proposer différentes briques métiers (facturation, RH, ...)."

Le travail à distance a le vent en poupe

Au début des années 2010, lorsqu'Azendoo a proposé ses solutions de travail à distance, la démarche était précurseure sur un marché qui était encore à construire. Après un décollage, la startup bordelaise y a été progressivement prise en étau entre les solutions gratuites, de type Slack, et les outils déployés récemment par les grands acteurs du numérique, en particulier Teams de Microsoft. D'autant qu'il fallait encore convaincre les clients : "la marche pour changer les méthodes de travail dans les entreprises, au delà des simples outils de conversation, était peut-être un peu élevée et demandera encore du temps", expliquait à La Tribune Grégory Lefort, en octobre dernier lorsque l'entreprise a été placée en redressement judiciaire.

Six mois plus tard, le coronavirus et le confinement généralisé sont passés par là et ont drastiquement accéléré la capacité à évoluer de nombre d'entreprises, petites et grandes. "On sent que la donne a changé ces dernières semaines avec une utilisation de nos outils en hausse de 40 %. On a toujours voulu proposer une solution de travail collaboratif proposant plus que la simple possibilité de discuter. Aujourd'hui , le fait que tout le monde se soit organisé en travail à distance généralisé va amener beaucoup d'entreprises à s'interroger sur les outils à utiliser pour fonctionner au mieux. C'est une opportunité pour Azendoo", détaille Benoît Droulin. "On n'a pas attendu la crise pour s'organiser à distance et questionner nos pratiques de travail mais il est évident que la crise vient confirmer la stratégie d'Alltech auprès d'Azendoo", salue également David Claverie qui prévoit, à terme, d'étoffer l'équipe d'Azendoo lorsque la visibilité sera revenue.

De leur côté, Grégroy Lefort et Benoît Droulin n'ont plus aucun liens légaux, ni capitalistiques avec Azendoo et tournent ainsi une page d'une dizaine d'années. Ils pourront se consacrer pleinement au fonctionnement et au développement de l'accélérateur Héméra et notamment du deuxième espace prévu avec Clairsienne à Bordeaux Ravezies et dont le chantier doit redémarrer la semaine prochaine.

Lire aussi : Héméra va ouvrir un 2e espace de coworking à Bordeaux, en partenariat avec Clairsienne

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