Numérique : ces six métiers que tout le monde s'arrache à Bordeaux

Compétences, salaires et missions : trois recruteurs de Betclic et Onepoint ont présenté, le 2 mars dernier, les profils tech les plus recherchés par leurs entreprises et, plus largement, par les acteurs du numérique dans l'agglomération bordelaise. Un exposé riche en enseignement qui a attiré un public très majoritairement féminin et souvent en reconversion.
Des recruteurs de Betclic et Onepoint ont présenté les profils les plus recherchés dans le secteur du numérique à Bordeaux.
Des recruteurs de Betclic et Onepoint ont présenté les profils les plus recherchés dans le secteur du numérique à Bordeaux. (Crédits : Flickr CC by W_Minshull)

"Let's Recruit !" C'est le nom de la série de trois évènements organisés par Aquinum, l'association des professionnels du numérique en Aquitaine, autour de la question du recrutement avec la présentation des chiffres clef du marché, un atelier CV et un job dating. Première étape, le 2 mars dernier, avec l'état des lieux des métiers du numérique dans la région bordelaise devant une soixantaine de personnes, majoritairement des femmes alors que le secteur est, lui, encore très largement masculin.

Ce sont Audrey Flaud et Etienne Dioze, responsables ressources humaines et chargés de recrutement chez l'entreprise de paris en ligne Betclic, et Tania Couvreur, business leader sud-ouest au sein de l'entreprise de services numériques Onepoint, qui ont présenté quelques indicateurs du marché de l'emploi et six profils particulièrement recherchés par les recruteurs en ce début 2020.

Pénurie de profils d'au moins 3 à 4 ans d'expérience

"Les profils IT (technologies de l'information -NDLR) sont pénuriques, en particulier les profils expérimentés, c'est-à-dire avec au moins trois à quatre ans d'expérience sur le métier ciblé. Et malgré l'arrivée de nouvelles compétences à Bordeaux, la situation reste très tendue parce que ce sont des postes qui font l'objet d'une concurrence entre les acteurs du web, les startups, les PME, les entreprises de services numériques et les industriels", cadre Etienne Dioze, sans même mentionner les collectivités locales qui se positionnent aussi sur ces métiers. Autre tendance lourde : "De plus en plus de profils choisissent le statut d'indépendant, d'auto-entrepreneur, de freelance. C'est une donnée à prendre en compte tant pour le collaborateur que pour l'entreprise."

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Au niveau du salaire, le recruteur de chez Betclic observe "ces dernières années, une inflation salariale à Bordeaux avec des grilles de salaires qui gagnent chaque année de l'ordre de 1.000 € bruts annuels, y compris pour les juniors. Les candidats ont un pouvoir sur les entreprises et ils le savent !"

Tania Couvreur, chez Onepoint, ajoute d'autres constats : "La zone de tension sur le marché concerne plus particulièrement les profils entre trois et dix ans d'expérience, il y a une demande extrêmement forte à Bordeaux pour ces candidats qui mêlent parfois plusieurs compétences ou disposent d'expériences précédentes d'encadrement ou de gestion de projet." Et la business leader, qui prévoit plusieurs centaines de recrutements dans les années qui viennent, d'ajouter : "Les juniors on en a besoin aussi mais ce n'est pas encore la demande la plus pressante parce que ce sont des profils qui nécessitent d'être accompagnés au départ. Mais nous sommes ouverts à tous les profils, y compris en reconversion professionnelle."

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Six métiers parmi les plus recherchés

Une tension sur le marché qui ne pousse cependant pas les entreprises à recruter n'importe qui à n'importe quel prix. "Au-delà de la compétence, on accorde beaucoup d'importance aux softskills, tels que le savoir-être, l'entraide, le travail en équipe, la solidarité autour d'un projet, etc. ainsi qu'à l'adéquation entre les valeurs du candidat et celles de l'entreprise. Sinon ça ne fonctionne pas", observe Audrey Flaud, de Betclic. Avec son collègue, elle a présenté six postes particulièrement recherchés en ce moment, en particulier chez Betclic. L'entreprise prévoit pas moins de 50 recrutements en 2020 à Bordeaux où elle compte déjà 280 salariés. Les échelles de salaires sont celles pratiquées chez Betclic et varient en fonction des profils.

  • Chef de projet IT

Avec un salaire compris entre 50.000 et 80.000 € bruts annuels, le chef de projet IT est chargée de déployer la stratégie de développement au sein de son équipe (priorités, planning, ressources, contrôle, fiabilité, etc.). En plus de la maîtrise des langages et outils de développement, il doit disposer de compétences de management, leadership et gestion de projet.

  • Testeur QA (quality assurance)

Le testeur QA doit contrôler la qualité des logiciels dont il a la charge avec des tests manuels et automatisés. Il doit maîtriser les techniques et outils de tests et faire preuve d'esprit d'analyse et de synthèse, d'un bon relationnel et d'une capacité d'organisation et d'anticipation. C'est souvent une porte d'entrée pour les profils juniors qui permet ensuite d'évoluer dans l'entreprise. Le salaire est compris entre 30.000 et 40.000 € bruts annuels.

  • Ingénieur mobile iOS/Android

Un ingénieur mobile développe et programme les applications pour smartphone et tablettes. Il doit bien évidemment maîtriser les langages informatiques spécifiques et les usages mobiles mais aussi savoir analyser et mener à bien un cahier des charges, participer aux tests, intégrer des maquettes graphiques et prévoir et gérer des mises à jour. Le salaire se situe entre 35.000  et 50.000 € bruts annuels.

  • Développeur Front/Back/Fullstack

La veille technologique personnelle est primordiale pour ces postes de développeurs qui doivent maîtriser l'ensemble du processus de développement depuis la conception jusqu'à la mise en production. Il faut savoir travailler en équipe, de manière agile et, si possible, disposer de compétences en IA et machine learning. Le développeur Front/Back/Fullstack doit aussi avoir une vision orientée business, connaître différents langages informatiques et travailler en autonomie. Le tout pour un salaire compris entre 35.000 et 50.000 € bruts annuels.

  • Ingénieur intégration continue (DevOps)

Chargé de mettre en place des processus automatisés et de suivre, gérer et configurer des environnements, l'ingénieur intégration continue est un poste clef pour tous les développements en cloud. Il doit disposer d'une bonne vision globale et transversale du système à gérer. Bon communicant, pédagogue et doté d'une expérience dans le développement, il peut prétendre à un salaire compris entre 35.000 et 50.000 € bruts annuels.

  • Ingénieur Data

L'ingénieur data, aussi appelé data scientist (expert en mégadonnées) ou data analyst (analystes de données), a pour mission de gérer des bases de données, des algorithmes, des modèles mathématiques prévisionnels (data scientist) mais aussi d'en extraire et d'en présenter les données pertinentes de façon pédagogique (data analyst). Il doit être doté à la fois d'une extrême rigueur et d'une grande curiosité. Un data scientist débute autour de 38.000 à 40.000 € bruts annuels tandis qu'un data analyst peut briguer un salaire compris entre 35.000 et 50.000 € bruts annuels. Des postes amenés à prendre beaucoup d'ampleur, souligne Tania Couvreur, de Onepoint : "Tout le monde a besoin de données et savoir comment bien les utiliser, quelle que soit l'entreprise !"

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