E-santé : le CHU de Bordeaux signe avec trois startups régionales

Le CHU de Bordeaux vient de concrétiser trois partenariats avec des startups prometteuses de Nouvelle-Aquitaine dans le domaine de la santé. En matière de télémédecine, cela concerne le suivi à distance de patients souffrant de maladies chroniques (Betterise Health Tech) et de patients doté d'un cœur artificiel (Satelia). S'y ajoute un projet de recherche mené avec Synapse Medicine sur les interactions médicamenteuses qui vient de décrocher une subvention de 631.000 €.
(Crédits : Thomas Sanson / Ville de Bordeaux)

Qui a dit que le CHU de Bordeaux ne travaillait pas avec les startups innovantes du secteur de la santé ? Si l'accueil d'un pépinière d'entreprises au sein même du centre hospitalier universitaire ne s'est pas encore concrétisé, trois partenariats viennent d'être officialisés coup sur coup en ce début d'année.

  • Accompagnement des maladies chroniques avec Betterise Heatlh Tech

Installée à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), Betterise Health Care développe des logiciels pour aider les patients à mieux appréhender leur pathologie et leur traitement. L'entreprise qui emploie 20 salariés pour 2,5 M€ de chiffre d'affaires réalisé l'an dernier, vient d'annoncer un accord de partenariat avec le CHU de Bordeaux pour déployer dès le mois de février un outil numérique d'accompagnement thérapeutique et de suivi des patients atteints de maladies chroniques, notamment cardiovasculaires. Conçu avec le service des maladies coronaire et vasculaire du CHU, ce service, baptisé Theraflow, se matérialise par une application proposant un accompagnement thérapeutique personnalisé pour chaque patient (vidéos, articles, notifications, quizz, tableaux de bord, etc.). Objectif : aider les patients à mieux s'approprier leur maladie et à suivre les recommandations relatives à l'hygiène de vie.

Cette interface de télémédecine intègre plus de 3.000 critères pour chaque patient afin d'individualiser au maximum l'accompagnement. "L'aspect convivial, ergonomique et parfois ludique de l'application renforce l'observance des traitements et les règles d'hygiène de vie. Tout ceci contribue à améliorer la santé des patients pris en charge et permet à l'hôpital de poursuivre sa mission de prévention et de soins en dehors de ses murs", souligne Yann Bubien, le directeur général du CHU qui a conclu ce partenariat pour six ans. Paul-Louis Belletante, le fondateur de Betterise Health Tech, y voit "une formidable opportunité pur mettre en place des services digitaux en santé référents et à fort impact".

  • Solution de télémédecine avec Satelia

De son côté, Satelia, jeune entreprise bordelaise également spécialisée dans les solutions de télémédecine, vient de déployer au sein des CHU de Bordeaux, Toulouse et Montpellier, un dispositif de suivi à distance des patients dotés d'un coeur artificiel, c'està-à-dire d'un coeur constitué de cellules et vivants et d'une turbine métallique. Satelia suit une quarantaine de patients appareillés en surveillant à distance leurs paramètres cliniques, techniques et biologiques. Chaque semaine, le patient remplit un questionnaire qui est transmis au médecin et, en fonction des réponses, le médecin peut contacter directement le patient si nécessaire. "Je suis alertée à la moindre anomalie via l'applicationC'est une démarche très innovante qui plaît au patient car il se sent rassuré non seulement par un meilleur suivi mais aussi par la facilité d'utilisation du dispositif", témoigne Karine Nubret, docteure et anesthésiste-réanimatrice transplantation et assistance cardiaque au CHU de Bordeaux. Nicolas Pagès, fondateur de Satelia et ancien interne au CHU, se félicite de ce déploiement qui "permet de développer nos applications dans un environnement académique, testées sur le terrain dans des conditions réelles".

Lire aussi : Télémédecine : comment Satelia veut se greffer aux systèmes de santé européens

  • Projet de recherche avec Synapse Medicine

Le 3e partenariat est un programme de recherche mené conjointement par les CHU de Bordeaux et de Rennes, l'Inserm Bordeaux, l'Hôpital européen Georges Pompidou AP-HP et la startup Synapse Medicine, spécialisée dans l'intelligence artificielle appliquée aux prescriptions médicales. Mené par celle-ci et le CHU de Bordeaux, cette étude scientifique porte sur les interactions médicamenteuses. Dans le cadre du Programme de recherche sur la performance du système de soins (Preps), cette démarche vient de recevoir une subvention de 631.000 € du ministère de la Santé.

"L'outil informatique développé dans ce projet a pour vocation d'identifier de façon automatique, dans l'ensemble du parcours de soin, les interactions médicamenteuses dangereuses. Cela implique de traiter l'ensemble des informations du dossier médical, depuis les comptes-rendus jusqu'aux résultats de biologie", indique Synapse Medicine, qui est, elle-même, issue des recherches menées par le CHU de Bordeaux, l'Université de Bordeaux et l'Inserm. "Cette collaboration avec trois plus grands hôpitaux français vient témoigner du sérieux de notre travail", salue le docteur Clément Goehrs, cofondateur et CEO de Synapse Medicine, qui espère que ce programme de recherche permettra de "développer un leadership international dans l'utilisation des données en milieu hospitalier".

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