"Pour Loisirs Enchères, c'est le moment d'accélérer"

Frédéric Bonfils vient d'arriver à la direction générale de Loisirs Enchères. Le dirigeant expérimenté, en provenance de Groupon Europe, explique à La Tribune comment il compte faire passer la startup bordelaise, spécialisée dans la mise aux enchères de produits de loisirs et de vacances, dans une autre dimension.
Frédéric Bonfils, nouveau directeur général de Loisirs Enchères
Frédéric Bonfils, nouveau directeur général de Loisirs Enchères (Crédits : Thibaud Moritz / Agence Appa)

"Ce qui a été réalisé en 4 ans est très fort. Tout a été optimisé." Confortablement installé dans un canapé dans les nouveaux locaux de Loisirs Enchères, qui a quitté la pépinière éco-créative des Chartrons pour des bureaux spacieux et discrets de la rue Judaïque, Frédéric Bonfils salue le travail accompli, sans flagornerie mal placée. Après le départ de son fondateur Thomas Boisserie, parti pour d'autres aventures après avoir rempli les objectifs qu'il s'était fixés, la startup bordelaise a pris 6 mois pour chasser sa nouvelle tête. C'est donc Frédéric Bonfils qui a été choisi. Un profil expérimenté qui a évolué dans le e-tourisme depuis une petite quinzaine d'année et qui coche plusieurs cases : finance, ventes, service client, et technologie ("par appétence", précise-t-il). Précédemment directeur de la branche Travel tour operating de Groupon Europe (France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Espagne), Frédéric Bonfils est arrivé au début du mois d'avril et affiche clairement ses ambitions : "Doubler de taille dans les 12 à 18 mois."

Lire aussi : Frédéric Bonfils (ex-Groupon) prend la tête de Loisirs Enchères

Accélérer sur le volet commercial

Fondée en 2014, Loisirs Enchères propose aux utilisateurs de son site internet ou de son application mobile d'enchérir pour décrocher des produits de loisirs ou des séjours. Lors de la mise en ligne, le prix initial est de 1 €. Ce sont ensuite les internautes qui font grimper ce tarif. Celui qui a proposé le plus à la fin du compte à rebours remporte l'offre, à condition qu'un prix de réserve soit atteint. Le dirigeant évalue ainsi la situation de la jeune pousse :

"Loisirs Enchères a deux gros points forts, une image auprès des clients hyper positive et une image BtoB auprès des professionnels, des fournisseurs, à l'unisson. Son point faible est que l'équipe, 28 personnes aujourd'hui, est trop réduite pour accélérer sa croissance. Nous allons donc d'abord stabiliser les équipes informatiques, marketing, service client, et ensuite fortement accélérer sur le volet commercial. L'objectif est d'arriver à une soixantaine de personnes d'ici 12 à 18 mois. D'ici 3 à 5 ans, nous devrions réussir à quintupler le chiffre d'affaires."

Ce dernier n'est pour l'heure pas divulgué. Tout juste Frédéric Bonfils consent-il à ajouter que la startup est à l'équilibre et qu'il planche sur une levée de fonds conséquente auprès de fonds, "à 7 chiffres", qui sera bouclée dans l'année. Ce qui laisse une interprétation filant entre 1 et 9,99 millions d'euros.

"La vérité est souvent au milieu, glisse dans un sourire Frédéric Bonfils. On pourrait se contenter de continuer ainsi, les chiffres de ces derniers mois sont très bons, mais si on ne montre pas les muscles aujourd'hui, on ne grossira pas aussi vite. Pour Loisirs Enchères, c'est maintenant qu'il faut accélérer. Certains gros acteurs du secteur du e-tourisme grandissent moins vite qu'avant et atteignent un palier, d'autres pâtissent d'une image de moins en moins bonne et montrent moins d'intérêt pour leurs fournisseurs petits ou moyens. Loisirs Enchères a donc une belle place à prendre sur le marché français d'abord, puis à l'international dans un second temps. Elle faisait d'ailleurs partie des entreprises que je surveillais dans le cadre de mon poste précédent."

Fuir le standardisé et miser sur le loisir de proximité

Au-delà de cette levée de fonds, qui ne reste qu'un instrument pour aller plus vite et booster une croissance existante, Frédéric Bonfils a également défini une stratégie précise.

"L'aspect local et le fait d'avoir en portefeuille des produits originaux sont hyper importants, souligne le dirigeant. Pour rivaliser sur les produits standardisés que l'on trouve sur toutes les plateformes, il faudrait être aussi puissant qu'un Booking.com. Nous n'avons aucun intérêt à nous battre là-dessus. En revanche, on a une carte à jouer dans les produits exclusifs et sur la suggestion d'expériences au bas de la rue dans laquelle vous habitez, à 100 km, à 200 km. Aujourd'hui la plupart des week-ends en famille se déroulent dans un rayon de 200 km autour de son domicile. Les week-ends où l'on part plus loin, ce n'est pas plus de 5 fois par an en moyenne pour un Français. Pour générer des retours réguliers sur notre plateforme, nous misons donc sur une offre en proximité importante. Le voyage n'est qu'une brique dans notre offre.
La possibilité pour le client de choisir son prix est également très importante dans notre stratégie. Avec le système d'enchères, on joue sur la gamification et sur la personnalisation, à un moment où un même produit peut se retrouver sur 5 sites différents avec 5 prix différents. Nous voulons continuer à redonner au client la possibilité de choisir son prix. Mais nous allons aller au-delà en lui laissant la possibilité d'émettre des recommandations sur des lieux qu'il connait, de recevoir des newsletters locales et personnalisées en fonction de ces centres d'intérêt."

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Commentaire 1
à écrit le 14/07/2018 à 0:25
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client fidele de ce site j'ai arreté car ils ont mis des prix de reserve traduisez les bonnes affaires c est fini puisque on sait d'avance que c est 50% mini sinon pas de vente de plus les restos parisiens sont au nombre de 5 ou 6 tous du meme group...

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