Vente d'art en ligne : première levée réussie pour KAZoART, qui quitte Paris pour Bordeaux

La place de marché de vente d'art contemporain KAZoART vient de boucler sa première levée de fonds, à hauteur de 300.000 €. Positionnée sur un marché en pleine expansion, elle abandonne Paris pour s'installer à Bordeaux où elle sera accompagnée par l'accélérateur de startups Héméra.
L'équipe de KAZoART

Incubée initialement chez Paris Pionnières, finaliste du Grand prix de l'innovation de la Ville de Paris, KAZoART change d'air. Sa fondatrice en 2015, Mathilde Le Roy, cherchait un cadre de famille plus agréable pour sa famille et s'est montrée "convaincue par la possibilité de se développer économiquement depuis Bordeaux, où l'écosystème est dynamique et où il est sans doute plus facile d'être entendue et d'être accompagnée".

Loin de la jungle parisienne, KAZoART poursuit un objectif ambitieux : apporter sa pierre à la démocratisation de la vente d'œuvres d'art en ligne. Un marché mondial évalué à 10 Md€ en 2020.

Les pratiques évoluent

Après des études en marketing, Mathilde Le Roy a travaillé dans plusieurs institutions culturelles avant de franchir le cap de l'entrepreneuriat en 2015 avec KAZoART.

"J'ai toujours acheté des œuvres d'art au coup de cœur, explique-t-elle. Mais c'est un monde très codifié, ce qui explique que la France compte beaucoup d'amateurs, d'ailleurs les musées sont pleins, mais peu achètent. Nous souhaitons rendre la démarche d'achat plus simple. Les signaux sont positifs : le marché mondial de la vente d'œuvres d'art en ligne est en croissance de 20 à 30 % par an, dépassant même les projections. Il existe une vraie évolution des pratiques avec une génération digital native pour qui il est désormais possible d'acheter de l'art via Internet."

Face aux majors que sont Amazon ou l'alliance Sotheby's - eBay, et la concurrence de nouvelles startups qui émergent progressivement, KAZoART se positionne sur un segment de marché bien précis. Ses "têtes chercheuses" recherchent des artistes émergents pour des œuvres originales ou en séries très limitées de tous types, de la photographie à la sculpture, de 5.000 à moins de 100 €.

"Plus de 350 artistes nous font confiance et 10.000 œuvres sont proposées sur la plateforme, détaille Mathilde Le Roy. 70 % du catalogue est composé de pièces à moins de 500 € et le panier moyen tourne autour de 350 €."

En bonne chef d'entreprise, "assez décomplexée à l'idée de parler business", ce qui est suffisamment rare pour être signalé, Mathilde Le Roy a bien ciblé "la barrière psychologique des 500 € au-dessus de laquelle les acheteurs sont plus frileux à l'idée de commander sur Internet. Le constat est là : la plupart des gens ne sont pas prêts à sauter ce pas-là. C'est donc en dessous que nous devons nous positionner pour faire du volume."

Rude sélection

S'ajoutant à sa propre démarche pro-active de détection d'artistes en émergence, KAZoART est de plus en plus sollicitée et sélectionne environ 1 dossier sur 20. "Nous souhaitons rester exigeants dans nos choix, qualitatifs et raisonnables en termes de prix", résume Mathilde Le Roy. La startup ne fait pas payer les artistes pour être visibles sur sa plateforme : son modèle économique repose exclusivement sur les commissions qu'elle prélève à chaque transaction (30 %) et sur la vente en BtoB aux entreprises, pour qui elle assure également une prestation de conseil. L'équipe, composée de 3 personnes actuellement, va s'étoffer avec 2 recrutements prévus en 2017.

Pour se développer, la startup va pouvoir s'appuyer sur une première levée de fonds réussie, 300.000 € collectés auprès de business angels et de Bpifrance, qui accompagne le projet depuis ses débuts. Un second tour de table est prévu l'an prochain pour financer son ouverture à l'international. KAZoART cible un volume d'affaires de 5 M€ à horizon fin 2018.

Elle a également été sélectionnée pour être accompagnée par Héméra, accélérateur de startups de Bordeaux, qui s'installera à terme dans l'ancienne halle Marie Brizard.

"Nous sommes ravis de pouvoir accompagner KAZoART dans son développement via Héméra. Mathilde Le Roy est une entrepreneuse de talent. Sa vision et son équipe sont à la mesure de son ambition. Avoir toutes ces qualités, tout plaquer pour se lancer, être une femme et vouloir bousculer un secteur qui pèsera 10Md$ en 2020 : nous avons dit oui", précise Grégory Lefort, cofondateur d'Héméra.

C'est un hasard, mais plusieurs startups de la région bordelaise s'attaquent parallèlement à ce marché de l'art en ligne, comme ArtPhotoLimited ou encore Art lover place. Un futur pôle d'excellence à suivre ?

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Commentaires 4
à écrit le 03/04/2018 à 11:47
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Bonjour à toute l'équipe, Pouvez vous me préciser comment vous proposer mes oeuvres picturales. En vous remerciant par avance; Cordialement

à écrit le 27/09/2017 à 21:08
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expliquez moi la démarche à suivre pour vous rejoindre cordialement

à écrit le 11/10/2016 à 9:19
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Article intéressant, mais s'il vous plait relisez-vous : "s'est mont(r)ée", "le panier moyen tournent "...

à écrit le 09/10/2016 à 8:06
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Bonjour, Je prends connaissance de votre système de vente de l'art en ligne! Je suis peintre particulier autodidacte Pourriez vous m'informer du fonctionnement de votre système de vente et si une candidature peut être possible? Je suis actuellemen...

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