Des insectes bientôt dans nos assiettes ?

Entomo Farm est une jeune pousse installée dans l’écoparc de Blanquefort. Son activité ? Proposer aux aquaculteurs des systèmes automatisés d’élevage d’insectes qui peuvent remplacer les farines utilisées jusqu’ici. A terme, l’entreprise vise à proposer ses insectes à tous les producteurs et pourquoi pas plus tard à la consommation humaine. La startup vient d’ouvrir son capital sur sowefund.com, et cherche à lever 500.000 €.
Ferme d'insectes entièrement automatisée, proposée par Entomo Farm

2 milliards d'être humains autour du globe consomment des insectes aujourd'hui. Ces derniers ont de nombreux avantages : ils ont un faible impact en termes de ressources ou d'environnement, et sont riches en protéines, nutriments et minéraux.

Une solution industrielle d'élevage d'insectes

Entomo Farm, startup créé en avril 2014, se positionne sur le marché de l'insecte non pas en tant que producteur, mais comme équipementier. L'entreprise propose des fermes d'insectes modulables et autonomes : en dur, avec des bâtiments ou alors sous forme de containers. Le système conçu a été breveté, et permet dans un environnement maîtrisé la reproduction des insectes sans la contrainte de saisonnalité. L'idée est de délivrer aux aquaculteurs une solution clé en main, pour qu'ils puissent remplacer les farines de poisson.

Et la startup a des arguments : en France la pisciculture importe 60 % des protéines nécessaires à l'alimentation des poissons.Or toujours selon Entomo Farm, les prix ont augmenté de plus de 186 % en une décennie du fait notamment de la pression de la demande mondiale. Cependant, la solution de la startup n'est pas moins chère.

"Nous ne sommes pas moins cher mais dans l'insecte, il n'y a pas que la protéine animale. Il y a aussi des acides aminés, des vitamines, qui permettent à l'insecte d'être compétitif face à la farine de poisson", relativise le fondateur de la startup.

Sur le terrain environnemental en revanche, Entomo Farm a tout bon. Consommer des insectes permet de préserver les ressources halieutiques, de ne plus vider les océans.

" C'est complètement aberrant de se dire que l'on pêche quatre kilogrammes de poisson pour nourrir un kilogramme d'élevage. On est pas en train de dire que ce que font les pisciculteurs n'est pas bien. On cherche simplement à leur dire qu'aujourd'hui il y a une nouvelle alternative", explique M.Grégory Louis.

Retour sur le parcours d'Entomo Farm

Un cœur de cible élargi ?

Une fois le marché de la pisciculture conquis, Grégory Louis n'exclut pas de proposer ses produits pour remplacer les farines utilisées dans l'alimentation des élevages de porcs ou de volailles. La solution peut plaire, surtout dans un contexte de débat sur le retour des protéines animales dans l'alimentation du bétail.

"On espère pouvoir s'introduire après sur ces marchés, [..] d'autant que l'insecte parait beaucoup plus naturel", affirme le directeur d'Entomo Farm qui questionne l'intérêt de donner des farines de poisson à des volailles.


De nombreux défis

Conditions d'élevage des insectes à grande échelle, règles d'hygiène et de sécurité ou encore risques d'allergie... Le marché de l'insecte, en pleine expansion, doit répondre à de nombreux challenges. Mais le plus grand reste l'appréhension du public, et du législateur.
Pour l'instant, la loi autorise la consommation d'insectes uniquement dans le cadre de dégustations découvertes. Par ailleurs, il est interdit de nourrir des insectes directement aux animaux : la transformation en farine est une étape obligatoire. Sensibiliser le public est donc une mission principale pour les acteurs du secteur.

" En France, il y a cette particularité c'est qu'on mange d'abord avec nos yeux. Il y a une barrière psychologique quand on voit un insecte", explique Grégory Louis. Pour y pallier, "On a un projet à la Caserne Niel d'implanter une zone pédagogique pour pouvoir sensibiliser le jeune public."

Objectif point mort pour le dernier trimestre de 2017


Entomo Farm est soutenu financièrement par plusieurs acteurs qui reconnaissent le potentiel du secteur : le Conseil régional d'Aquitaine, Airbus développement ... Pour lancer la production à grande échelle de ses fermes d'insectes et doubler ses effectifs, la jeune pousse ouvre son capital sur sowefund.com.
La commercialisation commencera l'année prochaine, et l'entreprise pense atteindre son seuil de rentabilité à partir de la fin de l'année 2017.

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Commentaires 2
à écrit le 24/11/2015 à 10:40
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L'élevage d'insectes pour la consommation animale ou humaine est un nouveau marché à explorer. Avec les modes de consommation de plus en plus diversifiés, les industriels de l'agroalimentaire sont soumis à de fortes pression dans un contexte très con...

à écrit le 23/11/2015 à 15:56
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je connais 2 ou 3 restos a Canton http://class-multimedia.com/shanghai/

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