
Spécialisé dans la dépollution par torche à plasma, en particulier l'élimination définitive des déchets d'amiante, le groupe Europlasma, à Morcenx (Landes), dont le centre administratif se trouve à Pessac (Bordeaux Métropole), a vécu une année 2022 compliquée. D'une part le virage industriel pris par la nouvelle équipe dirigeante, dont Jérôme Garnache-Creuillot est le PDG, a commencé à porter ses fruits, ce qui s'est manifesté par une hausse soutenue du chiffre d'affaires, qui a grimpé de +48 %, à 14,5 millions d'euros.
Europlasma a par ailleurs procédé à plusieurs opérations stratégiques de croissance externe pour renforcer la réorganisation de son outil industriel landais, avec le rachat des Forges de Tarbes (grands corps creux), en juillet 2021, puis des Forges de Gerzat (bouteilles d'oxygène à haute pression), en janvier 2022, et de Satma Industries (condensateurs électrolytiques), en avril 2022. Des acquisitions qui renforcent les capacités industrielles d'Europlasma, qui va fabriquer ses propres torches, tout en lui ouvrant parfois de nouveaux segments de marché. Comme le savoir-faire des Forges de Tarbes dans la fabrication de grands corps creux mis au service de la production d'obus de 155 mm notamment destinés à l'armée ukrainienne.
« Cette forte progression est principalement liée aux nouvelles activités industrielles du groupe, avec la contribution en année pleine des Forges de Tarbes pour la fabrication de corps creux (vs 4 mois en 2021) et de la production d'anodes en aluminium pour condensateurs électrolytiques sur le site de Satma Industries à compter du 1er avril 2022 », confirme la direction.
Avec la baisse des prix de l'énergie, Inertam vient de redémarrer
D'un autre côté, la crise de l'énergie a plombé tout espoir de voir s'améliorer en 2022 la rentabilité du groupe et a pesé aussi sur l'activité. Les torches à plasma ayant besoin pour fonctionner d'une électricité devenue hors de prix, le groupe a été contraint d'arrêter l'activité d'Inertam, la filiale chargée de vitrifier les déchets d'amiante. Avec au bout du compte une perte de chiffre d'affaires estimée à 2,8 millions d'euros et un nouvel enfoncement dans le rouge du résultat net. Après une perte de 12,6 millions d'euros en 2021, le groupe Europlasma a ainsi vu son déficit se creuser de +25,6 %, à 15,9 millions d'euros en 2022.
« À périmètre constant (hors chiffres d'affaires Les Forges de Tarbes et Satma Industries), l'activité, en recul de 42%, a été fortement impactée par la flambée des coûts d'énergie », souligne la direction d'Europlasma.
Innovant sur le plan industriel, ce groupe landais est aussi une valeur fortement spéculative dans le monde boursier. Fondé en 1992, Europlasma a failli à plusieurs reprises être liquidé. Autant dire qu'il en a vu d'autres, à la différence prés que, sans doute pour la première fois de son histoire mouvementée, Europlasma semble bien avoir accroché une dynamique de croissance à long terme. Signe d'une détente prometteuse : en avril dernier les activités d'Inertam et de Satma Industries ont redémarré.
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