Brexit : 11 bateaux de pêche basques et bretons envoyés à la casse au port de Bordeaux

Une partie de la flotte de pêche française condamnée à la casse par le Brexit vient d'arriver au port de Bordeaux où elle va être démantelée. Malgré un contexte général négatif, c'est une bonne surprise pour le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) qui a investi pour remettre à niveau ses infrastructures.
Les bateaux de pêche amarrés au bassin à flot numéro 1 à  Bacalan.
Les bateaux de pêche amarrés au bassin à flot numéro 1 à Bacalan. (Crédits : GPMB)

Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), dirigé par Jean-Frédéric Laurent, a été retenu pour assurer le démantèlement de 11 des 90 bateaux de pêche français que leurs armateurs ont préféré mettre à la casse à la suite du Brexit. Cet accord de rupture entre l'Union européenne et le Royaume-Uni leur ayant fermé un trop grand nombre de zones de pêches dans les eaux britanniques et anglo-normandes.

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Avec un programme de démantèlement qui s'inscrit dans le cadre du plan « d'accompagnement individuel », mis en place via un financement de l'Union européenne, dévoilé en février dernier par le secrétaire d'Etat à la Mer, Hervé Berville. Sur les 164 demandes de démantèlement de navires présentées courant février en France, 124 ont été déclarées éligibles et 90 retenues. Ce qui représente 3 % de la flotte de pêche tricolore. Rien à voir avec les sacrifices consentis par les pêcheurs néerlandais ou irlandais, qui ont dû amputer leurs flottes de près de 30 %, a relativisé le ministre.

Un chantier d'une dizaine de mois

Un contexte tendu dont Bordeaux va pouvoir tirer parti. C'est ainsi que depuis le week-end du 1er avril le port de Bordeaux a vu arriver (en trois vagues successives jusqu'au 7 avril) 11 bateaux de pêche de 20 à 30 mètres originaires de Bretagne et du Pays basque, qui ont pour le moment été installés au Bassin à flot numéro 1, quartier Bacalan. C'est dans cette base d'activité navale historique, sauvegardée in extremis en pleine zone réurbanisée, que les 11 navires vont être préparés au démantèlement.

C'est-à-dire littéralement désossés : purgés de leurs eaux grises, noires et de fonds de cale, débarrassés de leurs systèmes de propulsion, de navigation et de leurs aménagements intérieurs. Une préparation qui devrait durer quatre mois. Les navires seront ensuite acheminés jusqu'à l'énorme forme de radoub numéro 3 de Bassens. Une cale sèche qui affiche 240 mètres de long pour 34 mètres de large et 18 mètres de profondeur. Six mois supplémentaires devraient être nécessaires pour démanteler ces 11 navires.

Bordeaux : un des 18 sites mondiaux agréés par l'UE

En remettant ses infrastructures à niveau, le port de Bordeaux a repris sa place au niveau international puisqu'il fait partie des 18 sites mondiaux agréés par l'Union européenne pour le démantèlement de navires. Il dispose de la plus importante infrastructure de démantèlement naval en France. Avec en plus de la forme de radoub numéro 3, un terre-plein dédié de 3,5 hectares équipé de plusieurs milliers de mètres carrés de dalles étanches. Autant d'équipements qui répondent aux normes ICPE (installations classées protection de l'environnement).

Mais également européennes et à celles de « la convention de Hongkong adoptée en 2009 pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires par les États membres de l'Organisation maritime internationale (OMI), des organisations non-gouvernementales (ONG) œuvrant pour l'environnement et l'Organisation internationale du travail (OIT) » souligne la direction du grand port maritime. Le démantèlement de ces navires sera assuré par Paprec, dont le siège se trouve à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) : groupe français fondé et dirigé par Jean-Luc Petithugenin, présent dans 10 pays qui a réalisé 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022, avec 13.000 salariés, et collecté 16 millions de tonnes de déchets recyclables.

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