
Groupe Parot, installé à Bruges (Bordeaux Métropole), important distributeur régional de véhicules coté en bourse, annonce avoir réalisé un chiffre d'affaires de 360,3 millions d'euros en 2022, en hausse de +4,8 %. Originaire de Brive (Corrèze), Groupe Parot, qui emploie 760 salariés, a transféré depuis plusieurs années son siège social en banlieue bordelaise. Il détient une trentaine de concessions dédiées à l'automobile, aux véhicules utilitaires et poids lourds dans le grand Sud-Ouest.
Elles sont principalement situées en Nouvelle-Aquitaine (de Limoges à Bayonne en passant par Angoulême, Bordeaux ou encore Agen) mais aussi en Occitanie (Cahors, Montauban, Toulouse) et Auvergne-Rhône-Alpes (Clermont-Ferrand). Parot vend du neuf, de l'occasion, des véhicules pour les particuliers et les professionnels. Sur le marché du neuf Parot est agréé par Ford et Mazda côté voitures, Iveco, MAN et Fiat pour les utilitaires et les poids lourds.
Forte hausse des ventes en neuf
Mis sous forte pression par la transition écologique, avec la disqualification progressive des moteurs thermiques au profit de la propulsion électrique, les constructeurs automobiles doivent depuis plus d'un an compter avec une forte crise des approvisionnements. Pourtant, de façon assez surprenante malgré l'inflation, Groupe Parot a réalisé ses meilleures performances en 2022 avec les ventes de véhicules neufs aux particuliers, plutôt qu'avec celles proposées en occasion. Sur le segment de marché des véhicules neufs pour les particuliers, Groupe Parot est agréé par les constructeurs Ford et Mazda.
Et ces ventes de véhicules neufs ont enregistré en 2022 une forte croissance, à +38,3 %, à 193,3 millions d'euros, avec un énorme pic au quatrième trimestre à près de +80 % (79,7 %)... Alors que le marché de l'occasion s'est au contraire replié de -13,6 %. En cause : un assèchement de l'offre très marqué sur le segment des véhicules d'occasion récents et très récents, c'est-à-dire de deux ans et moins.
Pourquoi le marché de l'occasion s'est tari
« Deux grands événements se percutent. Avec pour commencer la crise du Covid-19 qui a provoqué une chute de la production de voitures neuves en 2020. Or les voitures d'occasion récentes sont âgées de deux ans. Avec le Covid aussi, les grands loueurs qui achètent traditionnellement des voitures neuves pour les garder six mois avant de les remettre sur le marché en occasion très récentes gardent les véhicules pour eux. Le deuxième grand phénomène c'est l'électrification. Les constructeurs foncent tous sur la voiture électrique, qui nécessite de très gros investissements » déroule Jérôme Floch, le directeur financier du groupe.
La contrainte de l'électrification du parc automobile neuf ressemble aussi à une aubaine pour les constructeurs.
Avant le Covid, ils fabriquaient autant qu'ils pouvaient pour réduire leurs coûts fixes et les surplus allaient sur le marché du zéro kilomètre. Mais c'est fini. Comme l'électrification coûte cher, ils réduisent leur production, ce qui leur permet d'améliorer leurs marges. Les constructeurs automobiles n'ont jamais aussi peu construit et jamais autant gagné d'argent qu'aujourd'hui : ça c'est l'effet de l'électrification » décrypte pour La Tribune Jérôme Floch.
Depuis 2020 une accumulation de crises
Ce contexte pénalise fortement les réseaux professionnels de revente de véhicules d'occasion pour les particuliers, soit l'activité « B to B » (pour « business to business ») de Groupe Parot, qui fournit des garages spécialisés ou encore des agents de marques. Avec à la clé une baisse de -26,3 % de chiffre d'affaires sur un an dans ce segment de marché pour Parot. Pour corriger cette tendance à la baisse, le groupe girondin annonce vouloir renforcer les ventes de ces véhicules d'occasion en direct à la clientèle des particuliers. Comme le rappelle Jérôme Floch, en plus du Covid, de la crise des composants électroniques et de la course à l'électrification, les constructeurs automobiles doivent faire depuis plus d'un an face à l'inflation, sans compter la guerre en Ukraine...
« Les crises s'enchainent les unes aux autres... C'est comme ça qu'on s'est aperçu que l'Ukraine était un grands pays industriel sous-traitant de l'industrie automobile, en particulier allemande. Parce qu'avec la guerre les ouvriers ont pris leurs fusils pour aller combattre et les usines ont fermé » éclaire Jérôme Floch.
Parot continue à acheter d'autres entreprises
Si le marché de la vente de véhicules commerciaux (utilitaires, poids lourds) n'a aucune chance d'échapper à ce contexte de crise, il a pourtant bien tenu le choc en 2022, avec une croissance de +5,1 % sur un an à périmètre comparable, à 167 millions d'euros. Cette activité profite de l'intégration dans son périmètre début 2022 de deux entreprises acquises par Groupe Parot : DAX PL (Dax poids lourds/Iveco), dans les Landes, et GMS Interventions, à Fleury-Mérogis. Une stratégie de croissance externe à laquelle ne renonce pas Alexandre Parot, le PDG du groupe.
« Nous restons ainsi tournés vers la poursuite du développement de nos activités, tant en organique que par le biais d'éventuelles opérations de croissance externe. Pleinement confiants sur l'atteinte de nos objectifs de rentabilité, nous restons en effet attentifs aux opportunités qui pourraient se présenter et qui viendraient consolider efficacement nos positions métiers » prévient le PDG.
Le marché subit les conséquences de la crise, ce qui se traduit notamment par un fort allongement des délais. Jérôme Floch observe ainsi qu'il faut désormais compter entre neuf mois et un an pour se faire livrer un camion sorti d'usine, « ce qui est très long ».
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !