Electronique : Inovelec accélère sa croissance avec l'acquisition de Sudelec

Le groupe périgourdin Inovelec, qui conçoit et fabrique de nombreuses pièces du puzzle de la filière électronique, vient de prendre le contrôle de Sudelec, société concurrente installée dans la Loire. Et le PDG d'Inovelec, Jean-Philippe Guglielmi, compte bien poursuivre cette stratégie d'acquisition tout en boostant la croissance organique d'Inovelec. Objectif : atteindre 100 millions d'euros de chiffre d'affaires à moyen terme.
Jean-Philippe Guglielmi
Jean-Philippe Guglielmi (Crédits : DR)

Le groupe Inovelec, à Boulazac (banlieue de Périgueux), est sans doute l'une des illustrations les plus convaincantes de la réussite du « made in France » en électronique. Jean-Philippe Guglielmi, PDG du groupe Inovelec, démontre depuis l'année 2000, quand il a créé PLS, première brique de son futur groupe, qu'il est possible de développer en France une activité de conception et fabrication de cartes électroniques, câbles et faisceaux et systèmes intégrés sur mesure pour les industriels.

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Proposant au bout du compte une prestation de service à forte valeur ajoutée, qui a permis à la petite entreprise périgourdine des débuts de devenir un groupe rentable. Il a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 30 millions d'euros en 2021 avec plus de 350 salariés. Pour survivre à la concurrence des géants du sud-est asiatique, Jean-Philippe Guglielmi a développé une stratégie de niches et réparti son activité sur six grands secteurs d'activité : aéronautique et défense, automobile, énergie, industrie, transport et médical.

« Sudelec est une vraie belle société »

Avec la prise de contrôle de Sudelec (Société ussonnaise d'électronique), annoncée ce 8 décembre, Inovelec va porter son chiffre d'affaires à 40 millions d'euros et intègre dans son périmètre un prestataire de service électronique (EMS) basé à Usson-en-Forez (Loire), en région Auvergne-Rhône-Alpes. Zone géographique où le groupe périgourdin était jusqu'ici absent.

« Notre activité est -entre guillemets- très régionaliste car nous devons être très proches de nos clients. Sudelec était l'un de nos petits concurrents, qui n'intervient que sur l'activité carte électronique alors que nous sommes présents sur toute la chaine de valeur avec les câblages, faisceaux et systèmes intégrés. Sudelec est une vraie belle société, très réputée dans son secteur, que nous allons encore développer et qui va pouvoir embaucher dix salariés de plus.


Notre objectif c'est désormais d'entrer sur le marché de l'électronique de puissance, qui permet d'alimenter de très gros systèmes. Un segment de marché où nous travaillons encore avec un partenaire. Nous visons aussi le segment de marché de l'intégration des gros systèmes en aval », décrypte en substance pour La Tribune Jean-Philippe Guglielmi, qui précise que Sudelec emploie 40 personnes pour un chiffre d'affaires de 6 millions d'euros.

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Le PDG vise rapidement les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires

Comme il l'avait déjà annoncé, Jean-Philippe Guglielmi ne compte pas en rester là. Il a ainsi déjà planifié le rachat de deux autres sociétés d'ici mars 2023. Sachant que l'une des deux fait la même taille que Sudelec et que l'autre est deux fois plus importante.

« Nous allons atteindre les 60 à 70 millions d'euros de chiffre d'affaires. L'objectif des 100 millions d'euros que je me suis fixé est à portée de main. L'entreprise se développe grâce à la croissance externe mais connait aussi un fort développement organique », se félicite Jean-Philippe Guglielmi.

Inovelec finance ses opérations avec le fonds d'investissement lyonnais Initiative et finance et des partenaires bancaires, en l'occurrence Charente-Périgord Expansion. Si le fonds d'investissement pèse désormais lourd, sot plus de 50 % du capital, Jean-Philippe Guglielmi, qui détient 35 % du capital, se félicite des conseils de ces financiers qui sont avant tout des spécialistes des opérations de croissance externe.

Une équipe dédiée pour trouver des composants

Le groupe périgourdin continue à se développer alors même qu'il est en première ligne de la crise qui secoue la fourniture en composants électroniques. Un combat de tous les jours pour lequel Inovelec s'est doté d'une équipe.

« Nous rencontrons d'énormes difficultés pour nous fournir en composants et nous continuons à souffrir. Nous vivons une situation que nous n'avions jamais connu auparavant. Pour nous tirer d'affaire, j'ai embauché cinq personnes qui ne font que ça : rechercher des composants électroniques ! Il y a six mois j'ai ouvert un bureau avec une personne aux Etats-Unis, près de Washington, pour suivre nos clients qui sont implantés là-bas mais aussi chercher des composants », éclaire le PDG, qui souligne qu'avec le nombre de clients qu'il a outre-Atlantique, les Etats-Unis sont devenus son premier marché.

Inovelec dispose de deux bureaux d'études, à Créteil (près de Paris) et Pessac (Bordeaux Métropole), de trois sites industriels en Nouvelle-Aquitaine, à Boulazac (banlieue de Périgueux), à Boé (banlieue d'Agen) et Uzerche, près de Tulle (Corrèze). Sans oublier un important site de production à Casablanca (Maroc). Le patron fondateur d'Inovelec compte bien atteindre au moins la barre des 500 salariés d'ici l'an prochain.

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