Le site de Solvay dans les Deux-Sèvres, racheté au début des années 2010 à Rhodia, va accueillir la production d'un solvant (produit qui permet de dissoudre des substances) jusqu'ici produit en Chine. Le groupe belge de chimie l'a annoncé fin avril, sans communiquer le montant de précis de l'opération. Il serait de l'ordre de plusieurs millions d'euros, selon la direction du site deux-sévrien classé Seveso. Plusieurs milliers de tonnes de solvant doivent être produites la première année.
Le solvant Iris, fabriqué à partir d'un composé chimique de l'industrie du Nylon, est présenté comme "biodégradable" et "non-toxique". Il doit permettre de remplacer des produits classés cancérigènes dans l'usage des solvants pour la peinture, les métaux ou l'agro-industrie. Le choix d'implantation s'explique par la proximité des clients du groupe. "Nous nous rapprochons de nos marchés puisque nous fournissons les clients européens avec des produits fabriqués sur le continent. La distance est devenue un ennemi de la chaîne de production", présente Jean-Paul Garnier, directeur du site de Melle.
Et pour cause, l'un des principaux débouchés de l'industriel, qui affiche 10,1 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 2021 (+17 % sur un an) et un milliard d'euros de bénéfice net (+68 %), est le secteur de l'agrochimie pour la dilution des produits pesticides avant leur pulvérisation. Solvay va donc faire sa place dans la première région agricole française. La région Nouvelle-Aquitaine a d'ailleurs accordé une subvention de 640.000 euros pour la relocalisation de cette production, dont le projet était déjà lancé avant l'irruption du Covid et du plan de relance. Au total, une dizaine de recrutements est prévue sur le site de Melle qui emploie déjà 145 personnes. Au total, Solvay compte 3.700 salariés en France et plus de 21.000 salariés dans 63 pays.
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