Le port de commerce de Bayonne a tout d'abord très bien résisté au choc pandémique de 2020, ne concédant qu'une baisse de -0,8 % de son trafic, à 2.265.508 tonnes. En 2021 il a fait bien mieux puisque son trafic a suivi une courbe ascendante presque aussi relevée que celle du produit intérieur brut (PIB) national, soit +6,7 % sur un an, à 2.417.227 tonnes. La performance est d'autant plus impressionnante que cette hausse d'activité est également forte par rapport à 2019, la période d'avant la pandémie, soit +5,8 %.

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"Cet excellent résultat n'est donc pas un retour à la normale après une brutale baisse des trafics mais le signe de développement de trafics existants et nouveaux. Comme l'an passé, ce bon résultat s'explique en grande partie par le positionnement régional et européen du port de Bayonne ainsi que par la diversité des trafics qu'il traite.

Ainsi, l'activité portuaire n'a pas eu à subir le ralentissement des échanges des grandes lignes internationales de fret, ni du transport de passagers comme ce fut souvent le cas au niveau national. Par ailleurs, la mise en service des deux nouvelles grues permet d'offrir aux clients du port de meilleures performances pour le traitement de leurs navires, ce qui conforte notre compétitivité", analyse en substance la direction du port.

Près de 700.000 tonnes d'acier en 2021

Géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Bayonne Pays basque en délégation de service public pour le compte de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui en est propriétaire, le port basco-gascon s'appuie sur une très puissante infrastructure industrielle à cheval sur l'Adour et fortement implantée à Tarnos (Landes), au nord du fleuve. Parce que son dynamisme et ses performances, le port de Bayonne les doit très largement aux gros investissements réalisés sur place notamment par le groupe sidérurgique catalan Celsa, à Barcelone.

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Ce dernier déploie dans la zone portuaire les laminoirs de la plus grande aciérie électrique du sud de la France. Son activité : transformer la ferraille en billettes (gros lingot d'acier cubique) et en brames (très grosses plaques d'acier jusqu'à trente tonnes). C'est ainsi que le port de Bayonne a traité un total de 545.624 tonnes de billettes et de 138.546 tonnes de brames, soit 684.170 tonnes de lingots d'acier en 2021, représentant 28,3 % du trafic total du port.

Forte hausse des hydrocarbures raffinés

Si l'on ajoute à cette activité les 207.051 tonnes de ferrailles comptabilisées dans l'activité portuaire en 2021, à la base du processus de ce recyclage industriel, la totalité des produits liés à cette activité sidérurgique est de 891.221 tonnes, soit 36,8 % de l'activité portuaire de l'an dernier. En 2021, le tonnage des brames traités par le port a grimpé de +125,3 %, ce qui constitue la plus forte hausse.

A l'inverse, deux sources de trafic s'effondrent totalement : le coke de pétrole (-100 %) et la catégorie des "autres grumes non exotiques". Le stockage de pétrole brut chute lourdement, de -62,1 %, à 18.134 tonnes, mais les hydrocarbures raffinés (essence, etc.) enregistrent une forte hausse de +55 %, à 235.611 tonnes, et le bitume de +4,6 %, à 124.797 tonnes. Situé en pleine "corn belt" française, le port de Bayonne subit lui aussi l'impact d'une mauvaise récolte, avec un recul de -17,6 % du trafic de maïs, à 80.693 tonnes.

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Un AMI pour faire grimper le trafic de 3 ou 4 millions de tonnes

Par ailleurs, le port de Bayonne se diversifie et vient d'accueillir l'implantation du centre de recherche et développement de la société innovante Aqualines, qui va développer des bateaux à effet de sol appelés à voler au ras des vagues. La direction du port rappelle que la Région Nouvelle-Aquitaine a investi 70 millions d'euros au cours des "dernières années" et ne va pas en rester là. Elle vient ainsi de lancer un appel à manifestation d'intérêt (AMI), qui porte sur l'acquisition de près de 15 hectares de la zone portuaire.

Pour des terrains situés sur la commune de Tarnos, les terminaux portuaires de Saint-Bernard et Blancpignon. Ceci sous forme d'autorisation d'occupation temporaire (AOT). Avec un cahier des charges qui privilégie pour ces terrains des activités industrielles ou logistiques à finalité portuaire. Avec un potentiel commercial total évalué entre 3 et 4 millions de tonnes : autant de trafic additionnel qui devrait prendre la route toute proche du port de Bayonne... la date limite de dépôt des dossiers pour cet AMI a été fixé au 3 avril 2022 à 17 heures.

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