Nautisme : Fountaine Pajot a boosté son chiffre d'affaires de +38,8 % au second semestre

Le numéro deux mondial du catamaran de plaisance hauturier, Fountaine Pajot, a profité de la reprise des marchés internationaux entre les mois de mars et août 2021, et réussi la mise en vente de ses cinq nouveaux modèles. Le chantier naval affiche sa confiance mais pas question de sombrer dans l'euphorie pour autant, une nouvelle crise est peut-être à l'horizon.
Modèle Samana 59, un des nouveaux modèles lancés en pleine crise par Fountaine Pajot.
Modèle Samana 59, un des nouveaux modèles lancés en pleine crise par Fountaine Pajot. (Crédits : Fountaine Pajot)

Après un chiffre d'affaires en baisse modérée (compte-tenu de la crise sanitaire) de -11,3 % sur un an au cours de son premier semestre 2020-21 (du 1er septembre 2020 au 28 février 2021), à 84,7 millions d'euros, le chantier naval Fountaine Pajot, à La Rochelle, a fortement relevé cette tendance baissière pendant son second semestre (du 1er mars au 31 août 2021). Le groupe n'a pas publié le détail de son activité au second semestre, mais selon nos calculs le chiffre d'affaires de Fountaine Pajot, coté en bourse, a grimpé de 38,8 %, à 117,6 millions d'euros, au cours de cette période.

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Ce qui a permis au chantier naval charentais-maritime, numéro deux mondial sur le marché du catamaran hauturier, de boucler son exercice 2020-21 en hausse de 17 % sur un an, à 202,3 millions d'euros. Un rebond très positif pour ce chantier naval, dont Nicolas Gardies est le directeur général, alimenté en particulier par une reprise des marchés internationaux, portée par une sortie quasi générale -dans les pays occidentaux- des phases de confinement les plus lourdes.

Cinq nouveaux modèles lancés pendant la tourmente

Autre moteur central de cette reprise des ventes : la stratégie développée par le chantier naval, qui a continué à investir tout en évitant de renforcer ses positions sur un terrain de jeu central rendu dangereusement glissant par la crise : celui de la location. En 2017 Fountaine Pajot a investi 11 millions d'euros dans le capital du groupe Dream Yacht, au côté du fonds d'investissement Next Stage.

Fondé aux Seychelles en 2000 par Loïc Bonnet (ancien journaliste de presse écrite -"JDD" et "Presse Océan" -Ndlr), associé à Romuald Caillaud, le groupe Dream Yacht (maison-mère de Dream Yacht Charter) s'est imposé au plan international comme le leader de la location de yachts avec ou sans équipages, devenant ainsi un des principaux acheteurs de ce type de bateaux. Pour mémoire, le groupe seychellois est propriétaire d'une flotte colossale de 1.050 unités. Avec l'arrêt du tourisme, la crise du Covid-19 a frappé de plein fouet ce très gros loueur ce qui a entrainé pour lui de très grosses difficultés financières et provoqué une dépréciation des titres de Dream Yacht détenus par Fountaine Pajot. Avec à la clé un résultat exceptionnel négatif.

Une péripétie qui a dissuadé le chantier naval rochelais de remettre au pot chez le loueur international quand le groupe vendéen Bénéteau, leader mondial du nautisme, a décidé d'en prendre le contrôle en septembre dernier au terme d'une augmentation de capital de 60 millions d'euros (représentant 87 % du capital), réalisée de concert avec le groupe tchèque PPF.

En plus du rebond des marchés, la performance de Fountaine Pajot vient de la capacité qu'a eu le groupe à mettre sur le marché cinq nouveaux modèles, dont deux catamarans à voile (Samana 59, Isla 40), un à moteur (MY4S) et deux yachts monocoques à moteur de sa filiale Dufour (D470 et D61).

Un chantier naval confiant mais prudent

Fountaine Pajot, qui emploie avec sa filiale Dufour (yachts monocoques), près de 1.300 salariés, cherche à recruter à nouveau. Le chantier naval a réalisé 87 % de ses ventes à l'export au cours de cet exercice, avec une très bonne réponse des marchés européens, qui totalisent 38 % des ventes, devant l'Amérique du Nord (23 %) et le grand export (24 %). La situation est néanmoins restée négative dans les Caraïbes, où la pandémie continue à rester très active et mine l'activité charter (location de yachts avec ou sans équipages), entrainant une chute des ventes de -77,7 %.

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Fountaine Pajot se montre optimiste pour les prochains mois puisque son carnet de commandes est orienté à la hausse, tout en restant prudent à cause de la crise mondiale qui frappe les approvisionnements et des puissantes tensions inflationnistes sur les prix des matières premières. Le groupe devrait dévoiler dans les mois qui viennent le détail de son plan stratégique Odyssea 2024, qui va notamment le conduire à concevoir et construire des yachts plus respectueux de l'environnement.

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