Automobile : l'impact vraiment négatif du second confinement pour le groupe Parot

Le deuxième confinement de novembre 2020 aura pesé lourd dans l'activité du groupe Parot et sans aucun doute pour la totalité du marché automobile. Un véritable coup de massue qui a bloqué le re-décollage du groupe girondin, qui a eu le temps de consolider ses finances pour pouvoir continuer à affronter cette crise sanitaire.
Alexandre Parot
Alexandre Parot (Crédits : Agence Appa)

Le groupe Parot, à Bruges (Gironde/Bordeaux Métropole), spécialisé dans la vente de voitures et véhicules utilitaires, a vu son chiffre d'affaires chuter de -36,5 % en 2020 sur un an, à 355,7 millions d'euros. En 2019, l'activité du groupe, présidé par Alexandre Parot, avait progressé de +6,9 % à 560,2 millions d'euros. L'impact de la crise du Covid-19 a été d'autant plus sévère pour le concessionnaire coté en bourse, qu'il avait initié fin 2019 un mouvement de redéploiement stratégique.

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Objectif : assurer le rebond. Une ambitieuse manœuvre qui n'a pu se déployer pour cause de pandémie. A périmètre comparable, c'est-à-dire sans les cessions de concessions par le groupe en novembre et décembre 2019 (y compris l'activité de vente de véhicules d'occasion en ligne Zanzicar), et achevées en avril 2020, avec la revente du pôle BMW-MINI, le chiffre d'affaires de Parot aurait reculé de -20,5 % en 2020.

Parot a moins baissé que ses marchés de référence

Le groupe Parot a été victime de la deuxième lame des mesures de confinement prises par le gouvernement. S'il a été moins spectaculaire que le premier, le deuxième épisode de confinement de novembre 2020 a été beaucoup plus dévastateur que le premier sur le plan économique.

"Avec des marchés annuels véhicules particuliers, véhicules utilitaires et véhicules industriels en baisses respectives de -25,5 %, -16,1 % et -24,5 %, nous sommes déjà heureux d'avoir limité notre perte de chiffre d'affaires à 20,5 points à périmètre comparable. Hélas le confinement de novembre dernier aura pesé lourdement alors que la dynamique de septembre/octobre dernier laissait augurer une bonne fin d'année.

Même si aujourd'hui la visibilité sur les prochains mois reste très réduite, toutes nos concessions sont pleinement opérationnelles. Et après notre augmentation de capital du mois de décembre, laquelle est venue clôturer la restructuration de notre groupe, nous abordons 2021 avec prudence, mais sérénité et détermination", assure Alexandre Parot dans le document officiel de présentation du chiffre d'affaires 2020.

L'énorme dénivelé entre les trois premiers trimestres et le dernier

Le dénivelé entre les neuf premiers mois d'activité et le quatrième trimestre est impressionnant quelque que soit le filtre retenu. Ainsi à données comparables la baisse de -22,3 % ramenée sur trois mois donne un taux moyen de recul trimestriel de -7,4 % (contre -15,2 % au quatrième trimestre). Et vu sous l'angle des données consolidées, la chute de CA de -36,4 % sur neuf mois donne un taux moyen de descente de -12,1 % par trimestre, à comparer avec l'impact dévastateur du quatrième trimestre, qui s'élève à lui seul à -36,9 % !

Rappelons que sur le plan financier le groupe Parot a réalisé une augmentation de capital réservée de 4,5 millions d'euros validée en décembre dernier, en même temps que son PGE (prêt garanti par l'Etat) global de 29 millions d'euros recevait son feu vert bancaire.

Un recul amorti pour les véhicules commerciaux

L'évolution de l'activité se révèle toutefois divergente en fonction des segments de marché. Si le segment de marché des véhicules pour les particuliers (225,3 millions d'euros de CA en 2020) suit, en données consolidées, la tendance générale avec un recul moyen de -14 % par trimestre sur les neuf premiers mois (-42,1 %) contre -49,1 % au quatrième trimestre, il en va autrement pour les véhicules commerciaux.

Ce deuxième segment de marché (129,2 millions d'euros de CA en 2020) a ainsi vu son activité reculer, toujours en données consolidées, d'une moyenne de -7,3 % par trimestre pendant les neuf premiers mois (-21,9 %), contre -4,6 % au quatrième trimestre. La direction du groupe ne peut constater qu'un manque de visibilité pour 2021 tout en pariant sur l'efficacité de sa restructuration financière.

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