Fountaine Pajot aborde son nouvel exercice avec confiance malgré la crise sanitaire

Le chantier naval rochelais Fountaine Pajot semble avoir bien encaissé le choc de la crise sanitaire en 2020. Le premier semestre de son nouvel exercice est déjà bien entamé, et le numéro deux mondial du catamaran hauturier cultive l'optimisme.
En permettant d'aller en mer, les catamarans semblent être un  bon outil pour la distanciation physique.
En permettant d'aller en mer, les catamarans semblent être un bon outil pour la distanciation physique. (Crédits : Fountaine Pajot-Forest Johnson)

Avec son chiffre d'affaires à cheval sur deux années civiles, comme la plupart des autres entreprises du secteur nautique, le chantier naval Fountaine Pajot, inventeur et numéro deux mondial du catamaran hauturier, a réussi à limiter la casse en 2020. Fountaine Pajot est un groupe qui combine à sa traditionnelle fabrication de catamarans hauturiers, une activité diversifiée dans la production de yachts monocoques motorisés depuis l'acquisition en 2019 de Dufour, autre chantier naval rochelais.

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A la suite du confinement du premier semestre 2020, Fountaine Pajot termine son exercice, clôturé en août, avec une baisse d'activité contenue à -18,7 %, après cession de la filiale JJL Catamaran, et à -16,5 % à périmètre constant, à 172,8 millions d'euros. Sans nier l'impact de cette situation sur les résultats du groupe, la direction fait valoir que l'excédent brut d'exploitation, dont la trajectoire s'inscrit en retrait par rapport à l'exercice précédent, s'élève à 21,3 millions d'euros, soit 12,3 % du chiffre d'affaires. Tandis que le résultat d'exploitation atteint quant à lui 12,4 millions d'euros à l'issue de l'exercice.

Un résultat positif en recul sur un an

Le résultat net du groupe reste positif, à 7,1 millions d'euros, soit 4,1 % du chiffre d'affaires. Il est toutefois à noter que ce bénéfice est aussi alimenté par un résultat exceptionnel de 6 millions d'euros, lié à l'issue favorable d'un litige fournisseur. Au cours de l'exercice précédent (2018-2019), Fountaine Pajot avait généré un bénéfice net beaucoup plus robuste, à 11 millions d'euros après avoir encaissé un résultat exceptionnel négatif de 3,1 millions d'euros.

Si le résultat financier s'est légèrement amélioré au cours du dernier exercice, il reste encore négatif à -960.000 euros (contre -1 million d'euros précédemment). Hors capitaux propres, le groupe totalise une dette de 124 millions d'euros, dont 45 millions générés par des acomptes clients, qui seront résorbés par la livraison des bateaux. Le montant des dettes financières (dues de façon certaine) s'élève de son côté à 42,3 millions d'euros, en légère augmentation par rapport à l'exercice précédent (+1,4 %)

Une trésorerie qui tient bien le choc et des investissements soutenus

A l'inverse le chantier naval a vu sa trésorerie brute augmenter de +25,3 % entre les deux exercices, à 62,6 millions d'euros. Une fois couvertes ses dettes financières le groupe dispose ainsi d'une trésorerie nette de 20,3 millions d'euros. Et puis ses capitaux propres, qui renforcent la structure du groupe même s'ils figurent comme les dettes dans la colonne du passif, ont progressé de +3,5 % à 54,4 millions d'euros.

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"Au 31 août 2020, le cash-flow d'exploitation ressort positif à 27,4 millions d'euros, dont une baisse du besoin en fonds de roulement de 6,2 millions d'euros. Les investissements 2019-2020 sont restés soutenus à 9,6 millions d'euros et ont principalement portés sur la mise à niveau des équipements en matière d'hygiène et de sécurité dans les usines, et sur le développement des nouveautés qui porteront la croissance future du groupe. De nouveaux catamarans à voile : le Samana 59 et l'Isla 40, tous deux lancés en septembre 2020, ainsi que le Power 67, dans la gamme Motor Yachts. Le lancement du D530 chez Dufour", déroule la direction de Fountaine Pajot.

Un retour à la croissance envisagé dès cette année

Nicolas Gardies, son directeur général, confirme cet optimisme raisonné.

"Face à une crise mondiale sans précédent, nous disposons d'atouts solides à travers nos marques, la mobilisation de tous nos collaborateurs, l'agilité de notre outil industriel et une situation financière très saine qui nous permettent de poursuivre avec ambition notre développement", souligne-t-il dans le document de synthèse des résultats.

Le chantier naval conserve sa tonicité et mise sur une bonne orientation commerciale de l'activité au cours de son exercice 2020-2021, qui est déjà entamé, et a été en particulier marqué par le lancement de deux nouveaux modèles par Dufour en janvier. Fountaine Pajot souligne que le développement d'outils digitaux et la résilience du marché des propriétaires permettent d'anticiper un retour à la croissance dès cet exercice.

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