Repreneur de la société Luxor Lighting, à Angoulême (Charente), en 2011, Patrick Scholz a amorti le choc de la pandémie de Covid-19 en le payant de la croissance qui était au programme de cet exercice. Un coup de tabac qui n'entame pas la volonté de continuer à progresser de ce dernier, dont l'entreprise a été retenue au titre du plan France Relance.
Désormais plus que centenaire, puisqu'elle a été créée en 1919, Luxor Lighting a démarré en assurant la fourniture de phares à vélo sans cesser de s'adapter à l'évolution des mœurs et de la mécanique, fournissant ensuite le marché des scooters, mobylettes, motos puis celui des automobiles à énergie fossile et aujourd'hui celui des voitures électriques.
L'éclairage, nouvel enjeu différenciant dans l'automobile
"Le marché du lighting, de l'éclairage, se porte bien puisque les constructeurs, qui ne peuvent plus jouer sur la puissance des voitures, jouent désormais sur la lumière. Ce qui tombe bien puisque notre entreprise travaille sur l'éclairage des véhicules, en extérieur, avec les feux mais aussi les baguettes et filets lumineux sur les portes, et en intérieur. Comme nous travaillons avec les constructeurs automobiles et que nous exportons 80 % de notre production, quand Renault et Peugeot ont cessé leur activité, nous avons par exemple pu travailler avec Volvo", illustre Patrick Scholz.
Luxor Lighting travaille aussi avec de grands équipementiers de rang un, comme Valeo. Le dirigeant, qui avait prévu une croissance du chiffre d'affaires de +30 % en 2020, a dû revoir ses ambitions à la baisse. Un coup dur mais qui n'a pas entamé la solidité de l'entreprise, qui enregistre ainsi une année blanche, tout en restant en prise sur son marché.
Un objectif compris entre 20 et 23 millions d'euros en 2021
"Au lieu de passer la barre des 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020, nous allons réaliser 17 millions d'euros. Avec un manque à gagner de 3 millions d'euros. L'entreprise, que j'ai reprise à 100 % en 2011, attaque sa 102e année. J'ai fait appel en 2018 à un fonds d'investissement pour la refinancer, à hauteur de 3 millions d'euros. L'entreprise dispose de puissants outils logiciels, comme Catia et Speos, pour concevoir et développer ses produits", éclaire le patron de Luxor Lighting.
Malgré le manque de visibilité sur l'évolution de l'économie, Patrick Scholz reste résolument optimiste et maintient son objectif de réaliser un chiffre d'affaires de 20 à 23 millions d'euros cette année, avant de filer droit vers la barre des 30 millions.
Comment gagner 30 % de productivité ?
"Pour y arriver nous allons nous appuyer sur trois axes. Tout d'abord assurer cette croissance en réduisant notre empreinte carbone. Il s'agit en l'occurrence d'assurer le chauffage de l'atelier avec l'énergie des machines. Ensuite, deuxième point, nous mettons en place une usine 4.0.
Nous faisons partie du programme Usine du futur de la Région Nouvelle-Aquitaine et notre démarche a démarré en octobre dernier, avec la mise en réseau du parc machine et l'installation d'un ERP pour la gestion. La digitalisation des postes de travail devrait nous prendre environ encore un an. La robotisation constitue le troisième axe de cette transformation", déroule Patrick Scholz.
2,2 millions d'euros d'investissement
Ce grand virage, que l'entreprise va financer à hauteur de 2,2 millions d'euros sur deux à trois ans, devrait se solder par un retour sur investissement très rapide, selon le dirigeant. L'effectif de l'entreprise, qui compte aujourd'hui 116 salariés, va s'enrichir de 25 recrutements, dont 5 techniciens et cadres, et 20 opérateurs.
Et c'est bien ce virage stratégique qui doit permettre à Luxor Lighting de faire grimper sa productivité de 30 %. Ce qui vaut à l'entreprise angoumoisine d'avoir été sélectionnée au titre du plan France Relance, avec une subvention de 787.000 euros à la clé. Avec un dossier déposé en octobre 2020 puis validé en novembre par Bpifrance. Patrick Scholz en est convaincu : l'éclairage commence à s'imposer comme élément différenciant sur le marché automobile.
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