Fountaine Pajot, n°2 mondial du catamaran de plaisance, ouvre sa holding à Arkéa Capital

Le chantier naval familial Fountaine Pajot, à La Rochelle, numéro deux mondial de la conception et fabrication de catamarans de plaisance pour la haute mer, accueille un nouvel actionnaire de référence : Arkéa Capital. Cette filiale en capital investissement du groupe Arkéa prend le relais du fonds d'investissement parisien NextStage, qui se dégage du chantier naval après cinq ans de présence.
Un des modèles produits par Fountaine Pajot.
Un des modèles produits par Fountaine Pajot. (Crédits : Fountaine Pajot)

Encore impossible de savoir jusqu'à quel point le chantier naval Fountaine Pajot, coté en bourse et numéro deux mondial du catamaran hauturier, sera affecté par cette crise mondiale due au coronavirus. Comme la plupart des gros joueurs du nautisme international, il a fallu au chantier naval rochelais presque dix ans pour rattraper son niveau d'activité d'avant la crise des subprimes, ces prêts hypothécaires américains frelatés, qui ont mis le feu en 2008 à la planète financière puis à l'économie mondiale.

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Pour l'heure, au terme de son exercice 2019-2020, clôturé le 31 août dernier, Fountaine Pajot a réalisé un chiffre d'affaires en baisse de -16,7 %, à 172,9 millions d'euros pro-forma : si l'on ne tient pas compte de la vente le 31 juillet de la filiale JJL Catamaran.

NextStage cède ses parts à Arkéa Capital

Si l'on s'en tient au nouveau périmètre, ce recul d'activité est de -18,7 %, à 168,3 millions d'euros. Dans la foulée de ces annonces réglementées, Fountaine Pajot, dont nous n'avons pas pu joindre la direction, a annoncé le 19 novembre un changement d'actionnaire au sein de son capital. C'est ainsi que le fonds d'investissement NextStage, présent depuis cinq ans au capital de Fountaine Pajot, à hauteur de 38 % via la holding de contrôle du groupe, La Compagnie du Catamaran, vient de céder ses titres à Arkéa Capital.

NextStage, un fonds d'investissement parisien, présidé par Grégoire Sentilhes, privilégie les investissements à long terme. Il n'a pas perdu son temps en décidant d'aider au financement de Fountaine Pajot, et a joué un rôle très actif , en particulier dans l'acquisition par le groupe familial du chantier Dufour Yacht, spécialiste également rochelais de la fabrication de monocoques.

Le CA multiplié par quatre et l'effectif par près de trois

"Conduit par une équipe d'entrepreneurs complémentaires, le groupe a changé de dimension grâce à une croissance forte portée par un succès commercial important, en particulier à l'international (82 % du CA) et une croissance externe stratégique qui lui a permis de se hisser au rang européen de la fabrication de bateaux de plaisance", souligne-t-on chez NextStage, qui poursuit "En cinq ans, le chiffre d'affaires a été multiplié par quatre, passant de 49 millions d'euros en 2014 à 207 millions d'euros en 2019, et l'excèdent brut d'exploitation a connu la même progression s'élevant ainsi à 30 millions d'euros sur l'exercice 2019, contre 6.5 millions d'euros en 2014."

NextStage estime que l'acquisition par Fountaine Pajot du chantier naval Dufour Yachts a été réussie et qu'elle a boosté l'ancrage territorial du groupe, dont l'effectif global est passé de 440 salariés en 2014 à 1.272 en 2019, s'imposant ainsi comme le second employeur de Charente Maritime. Le fonds d'investissement se félicite également du renforcement des fondamentaux industriels et financiers de Fountaine Pajot.

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NextStage réalise une excellente opération

Le départ de NextStage n'a rien à voir avec la crise actuelle souligne indirectement le fonds d'investissement en saluant "la gestion remarquable de la crise du Covid par l'équipe d'entrepreneurs et à la dynamique commerciale retrouvée cet été". Et de fait NextStage devrait faire preuve de beaucoup de mauvaise foi pour regretter son investissement dans ce chantier naval.

"Le produit de cession et les dividendes versés par le groupe permettent à NextStage de réaliser un multiple de 3,7", se félicite ainsi à très juste titre le fonds d'investissement qui met également en avant "un TRI (taux de rentabilité interne -NDLR/généré par la croissance de l'entreprise) de 29 % sur son investissement initial, le reflet des cinq années de collaboration fructueuse." On ne saurait mieux dire.

Il n'en reste pas moins que Grégoire Sentilhes, cofondateur en 2016 de ce fonds d'investissement avec Jean-David Haas, a lesté NextStage de certaines contraintes à la naissance, comme le non versement de dividendes à ses actionnaires ou l'obligation faite aux investisseurs de NextStage de ne pouvoir se rémunérer qu'en réalisant une plus-value sur la vente de leurs actions... pour aider à une détention longue des titres.

La participation de NextStage est donc désormais entre les mains d'Arkéa Capital Partenaire SLP, spécialiste en capital investissement du groupe Arkéa. Ce fonds d'investissement du groupe bancaire coopératif breton détient un milliard d'euros d'encours sous gestion et plus d'une centaine d'entreprises en portefeuille.

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