"On assiste actuellement à une destructuration des chaînes d'approvisionnement dans l'aéronautique et dans l'industrie. Pour limiter les dégâts on veut favoriser l'appropriation du plan de relance national et insister sur l'industrie durable et sur la résilience par des projets de diversification transfilières", explique à La Tribune Xavier Esturgie, le vice-président-délégué-général de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) d'Aquitaine.
Pour la seule branche de la métallurgie, les destructions d'emplois s'élèvent déjà dans la branche métallurgie à près de 900 en Gironde et dans les Landes et probablement aux alentours de 3.000 au niveau régional. "Le plus dur ce sera 2021 avec une absence de visibilité, des pertes de marchés à court et moyen termes et une grande fragilisation de la sous-traitance", ajoute Xavier Esturgie.
11.000 entreprises et 212.000 emplois
L'heure est donc à l'action et à l'initiative de l'UIMM Nouvelle-Aquitaine, un Comité France Industrie Nouvelle-Aquitaine, en lien avec France-Industrie, l'organisation professionnelle de l'industrie en France, vient d'être mis sur pied. Piloté par Yannick Dufau, le président du fabricant de centrales thermiques durables Alsolen, ce plan d'actions doit durer trois ans et regroupe onze filières industrielles régionales regroupant 11.000 entreprises et 212.000 emplois dans toute la Nouvelle-Aquitaine. Il s'agit de : l'UIMM, Fibois Nouvelle-Aquitaine, France Chimie, Aquitaine chimie durable, l'Aria, Federec, le Gipso, Plastalliance/Plasti Ouest, l'UIRPM, l'Unicem, l'UFE. En clair, toutes les filières industrielles régionales hors textile, cuir et eaux usées.
Pour les 18 prochains mois, un budget conséquent de 5,2 millions d'euros est d'ores-et-déjà sur la table, financé majoritairement par l'UIMM Nouvelle-Aquitaine et ses comités départementaux ainsi que par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et Fibois. De quoi mobiliser six personnes à temps plein : un chef de projet, quatre chargés de mission et un prestataire extérieur.
Accompagner, former, croiser
Concrètement, ce programme baptisé R2ID (résilience industrielle et industrie durable) vise d'abord à accompagner les entreprises en difficultés à cause de la crise. "L'idée est de partir du terrain et des projets des entreprises pour les orienter vers les dispositifs du plan France Relance les plus adaptés. On les aidera à formuler et structurer leur projet de rebond ou de pivot, à trouver des partenaires financiers ou des partenaires industriels pour la R&D et la diversification et à finaliser leurs démarches", détaille Xavier Esturgie. Les possibilités d'échanges inter-filières mais aussi de prêts de main d'œuvre au niveau de chaque bassin d'emplois seront particulièrement scrutées pour favoriser les synergies et la diversification des débouchés des entreprises.
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