Comme la plupart de ses concurrents, le chantier naval Fountaine-Pajot, à La Rochelle, numéro deux mondial du catamaran hauturier, derrière Construction navale de Bordeaux (CNB), cale ses exercices comptables à cheval sur les années civiles pour mieux coller au rythme du marché, que dictent les salons professionnels. C'est ainsi que le groupe a réalisé un excellent premier semestre, entre le 1e septembre 2019 et le 29 février, avec une hausse d'activité de +19,8 %, à 95,5 millions d'euros, avant d'être frappé par les mesures de confinement liées à la crise du Covid-19.
"Ainsi, la suspension des activités de production et d'expédition pendant plusieurs semaines, avec une reprise très progressive de la fabrication et des livraisons, ont fortement impacté le chiffre d'affaires du second semestre", souligne la direction de Fountaine Pajot.
Le groupe a bouclé son exercice 2019-2020 avec un chiffre d'affaires de 168,3 millions d'euros, en recul de 18,7 % sur un an.
Fountaine Pajot actionnaire de Dream Yacht Charter
Le chantier naval rochelais, qui a dû stopper sa production le 17 mars dernier, a continué à être porté pour cet exercice par le succès des catamarans Saona 47 (à voile) et MY40 (à moteur). D'autre part, Dufour Yacht, la nouvelle filiale de Fountaine Pajot, a également marqué des points grâce à ses modèles Dufour 430, qui a reçu le "British Award 2019" et Dufour 390. Pour sécuriser ses débouchés, Fountaine Pajot a, d'autre part, investi en 2017, à hauteur de 11 millions d'euros, dans la société Dream Yacht Charter, fondée en 2001 au Seychelles, et qui loue des catamarans avec ou sans équipage.
Comme l'a déjà souligné le nouveau directeur général de CNB, ces sociétés charter ont dû stopper toute activité quand les voyages ont été interdits dans le cadre des mesures de confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Si l'activité a repris en juin, le trou d'air est sévère. D'un point de vue global, Fountaine Pajot annonce toutefois avoir consolidé son développement à l'international, avec 82 % de ventes à l'export. Le groupe précise aussi avoir consolidé ses positions en Europe, avec 38 % des ventes, devant le grand export (Extrême Orient/17 %), la zone Caraïbes (14 %) et l'Amérique du Nord (13 %).
Le management reste confiant et mise sur 2020-2021
Le groupe emploie près de 1.100 salariés, dont 600 sous l'enseigne Fountaine Pajot, et 500 chez Dufour, et a fait savoir que son résultat net allait être impacté par cette crise sanitaire internationale. Avec la crise sanitaire les principaux salons nautiques d'automne sont annulés, ce qui devrait être également le cas de ceux d'hiver. C'est pourquoi Fountaine Pajot annonce le lancement d'événements privés mais aussi le renforcement de ses actions de marketing web et une présence soutenue auprès des distributeurs.
Le groupe complète en précisant qu'il va maintenir un rythme d'investissement très soutenu sur les modèles Samana 50 et Isla 40, en voile, Power 67 en moteur, Dufour 470 et 61 en monocoque. Le groupe charentais-maritime veut miser sur la force de ses marques et de ses réseaux de vente, tout en attendant un retour à la normale au cours de l'exercice 2020-2021. Le management se dit confiant et aucun plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) n'est au programme.
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