Confiant pour l'année 2020, GT Logistics doit achever sa phase de transmission

Présidé par Eric Sarrat, le groupe girondin GT Logistics, à Bassens, met la dernière main à sa séquence de transmission capitalistique à la nouvelle génération. Dans un contexte 2020 bousculé par de nombreuses questions de santé, publiques et privées, dont le groupe devrait sortir par le haut.
GT Logistics réalise des prestations de service complexes en logistique pour ses clients.
GT Logistics réalise des prestations de service complexes en logistique pour ses clients. (Crédits : Rémi Benoit)

Pour la première fois de son histoire, le groupe GT Logistics, à Bassens (Gironde/Bordeaux Métropole), spécialiste de l'externalisation des services logistiques, veut améliorer son image. Au point que cette entreprise familiale dirigée par Eric Sarrat vient de produire un clip vidéo pour présenter son activité : du jamais vu. "Nous sommes des partenaires de l'ombre et l'entreprise a des difficultés à entrer en contact avec les acheteurs, d'où cette vidéo", a confirmé le président de GT Logistics.

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"Nous lançons une étude de notoriété et nous nous attendons à des résultats pitoyables", a également commenté avec humour le dirigeant. Malgré l'impact très défavorable du confinement, GT Logistics semble s'en sortir plutôt très bien.

"Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros en 2019 et nous avions peur de faire moins de 60 millions en 2020, mais au final nous devrions arriver à 62 millions d'euros", se félicite Eric Sarrat dont l'entreprise, qui emploie 1.037 salariés, a réalisé une activité de 30,2 millions d'euros au 1e semestre 2020.

Un manager de transition pour pallier l'absence d'Eric Sarrat

Dans le volet introductif de la conférence de presse qu'il a organisé, Eric Sarrat est revenu sur un contexte d'entreprise où sa maladie tient un vrai rôle.

"Sur le plan de la santé la période a été compliquée. J'ai eu un cancer, il y a dix ans, qui a été bien contenu. Mais il y a eu une résurgence en 2019 et j'ai eu un peu peur. Je me suis vraiment demandé comment ça allait se terminer et je me suis tourné vers le comité de direction, pour trouver une solution afin de pallier toute éventualité. C'est ainsi que nous avons recruté un manager de transition. Il continue à venir au siège trois jours toutes les deux semaines et cela se passe très bien", a rembobiné Eric Sarrat, donnant sa tonalité de fond à une rencontre placée sous le signe du futur de GT Logistics.

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C'est ainsi que ce sportif impénitent, dont le moteur tourne d'ordinaire plutôt à 100.000 volts qu'à 220, a tenu à montrer qu'il ne se laissait pas intimider par la maladie et qu'il était parfaitement conscient du niveau des enjeux pour le groupe qu'il dirige. Eric Sarrat a tout d'abord souligné que le comité de direction du groupe, qui compte trois femmes et deux hommes, a travaillé de très près avec Jérôme Gasquet, le manager de transition.

Une transmission capitalistique entamée depuis 2002

"Le manager de transition n'a pas pris de décision lui-même... J'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir à l'entreprise car les périodes de chimiothérapie sont de bonnes périodes pour réfléchir... On n'est plus embêté par le téléphone et il est possible de se servir de son ordinateur. C'était une période bizarroïde, et puis il y a eu la crise sanitaire", a éclairé le dirigeant.

Cette réflexion a aussi abordé la succession, sujet sur lequel le président s'est voulu  rassurant.

"Notre notaire est malade mais nous terminons la transmission capitalistique de l'entreprise au sein de la famille. Un processus que nous avons entamé depuis 2002 avec mes filles et une partie de mes petits-enfants. Il n'y aura aucun problème en cas de clash. Rassurez-vous, nous gardons le pouvoir. Et s'il est possible de faire baisser la valeur de l'entreprise via la valorisation des actions, pour faciliter la transmission, nous le ferons", a évoqué le dirigeant.

L'histoire de deux frères liés par des accords croisés

Eric Sarrat a précisé qu'il venait d'adhérer avec les actionnaires familiaux à la structure locale de Family business network (FBN). Une organisation créée pour faciliter l'arrivée des nouvelles générations aux commandes des entreprises familiales. "Mon frère y a adhéré aussi", a observé Eric Sarrat, dont un petit-fils âgé de 17 ans se montre très intéressé par l'entreprise, a-t-il observé.

Sans revenir sur l'histoire de GT, un groupe non consolidé mais tenu par un ensemble d'accords familiaux croisés, il n'est pas inutile de rappeler qu'Eric et Michel Sarrat ont longtemps codirigé le groupe GT Location, spécialiste de l'externalisation de flottes de véhicules avec chauffeurs, avant de commencer à se différencier avec la création de GT Logistics.

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Un mouvement qui s'est renforcé depuis 2019, quand GT Location s'est transformé en GT Solutions et que Michel Sarrat a cédé le pilotage de l'entreprise à son fils Mathieu. Eric et Michel Sarrat sont toujours associés, chacun dans le groupe de l'autre.

L'application de la feuille de route Cap 2024

Côté business, GT Logistics affiche des ambitions de développement que devrait servir un surcroît de communication sur l'entreprise, serait-ce par le biais d'un clip vidéo. GT Logistics vient ainsi d'annoncer l'adoption d'une nouvelle feuille de route baptisée Cap 2024, qui vise à faire de GT Logistics "le prestataire logistique préféré de l'industrie", avec notamment au programme la contention des frais de structure à 7 % du chiffre d'affaires, accompagnée d'une croissance annuelle de 7 % du CA, tout en confortant la hausse de l'action GT Logistics (uniquement disponible en interne) à +15 % par an.

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Mais, avec le choc du post-confinement, le groupe a dû faire une croix sur trois contrats. Avec peut-être à la clé la naissance d'une tendance inquiétante : celle d'un retour à l'internalisation des fonctions logistiques : un revirement à l'œuvre dans deux fins de contrats (CGB, Einea) sur trois arrêtés (avec Imeca). A l'inverse, GT Logistics a consolidé son activité auprès du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) avec trois nouveaux contrats, signé avec Arcelor pour deux marchés, et renouvelé deux autres accords déjà existants avec Collins Aerospace. Sans compter "une percée dans la chimie, avec quatre nouveau sites confiés par Arkema".

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