Numéro deux mondial de la construction de catamarans hauturiers le chantier naval Fountaine Pajot, à Aigrefeuille-d'Aunis (Charente-Maritime), coté en bourse, a enregistré une forte hausse de son activité au cours du premier semestre de son exercice 2019-2020 (du 1er septembre 2019 au 29 février 2020), période au cours de laquelle son chiffre d'affaires a atteint 95,5 M€, soit +19,8 % sur un an. Son excédent brut d'exploitation (EBE/équivalent de l'Ebitda) est passé de 8,1 M€ au premier semestre 2018-2019 à 12,1 M€ au premier semestre 2019-2020, soit +48,1 %. Au final le résultat net du chantier naval fait un énorme bond de +112 % sur un an, à 3,6 M€.
La direction du chantier souligne que cette hausse d'activité est portée en particulier par l'extension des gammes moteur et voile de Fountaine Pajot, en particulier grâce à l'Elba 45 (un catamaran de luxe de 13,45 mètres), qui a été primé par "Sail Magazine" lors des Sail Best Boats of the year 2020 et "Cruising Yatch", au titre de Boat of the year 2020 (bateau de l'année), à l'Astrea 42 ou encore au Saona 47, des multicoques à succès.
Dans le même temps le chantier Dufour, récemment absorbé par Fountaine Pajot, a également élargi sa gamme avec le lancement du D530, un monocoque à voile, et qui a obtenu le "British Award 2019" pour son D430 (un monocoque de 13,24 mètres).
Fountaine Pajot compte sur sa trésorerie
Ce développement s'intègre dans la poursuite du plan Ocean 40, avec notamment le réaménagement du site industriel de La Rochelle, où sont fabriqués grands voiliers et yachts motorisés. Tandis que la remise à niveau technique du chantier naval Dufour et des conditions de travail se poursuit dans le cadre de l'application du plan Nova. La direction du chantier naval insiste sur le montant de sa trésorerie disponible qui, à 57 M€, lui permet de faire face à la crise de Covid-19.
Car Fountaine Pajot ne va pas échapper à l'impact de la lutte engagée contre la pandémie de coronavirus avec la stratégie de confinement. Si son chiffre d'affaires du premier semestre s'est achevé fin février, avant le début du confinement, le chantier naval a perdu ensuite de l'altitude. Ses usines ont ainsi été fermées à partir du 15 mars pour rouvrir à compter du 23 avril. "A ce jour, les sites de Fountaine Pajot ont repris une activité normative, alors que les sites de Dufour sont toujours ralentis pour s'adapter à une activité commerciale moindre", déroule la direction.
Après le coronavirus, une attaque de cyberpirates
Mais Founaine Pajot entend bien traverser la crise grâce à ses bons fondamentaux et à sa capacité d'adaptation, et compte poursuivre sa croissance, notamment grâce à la puissance de ses marques, à la flexibilité de son appareil de production. Le groupe confirme par ailleurs qu'il vient d'en finir avec une cyberattaque qui a été déclenchée le 19 juin dernier contre ses systèmes informatiques et une partie de son activité.
"Douze jours plus tard, la situation est maîtrisée : les données sont restaurées, la sécurité informatique a été renforcée et le fonctionnement de l'ensemble des systèmes informatiques a pu être rétabli. Sans céder aux assaillants, Fountaine Pajot poursuit ses analyses pour déterminer l'origine de cette attaque. Durant cette période, l'activité de la production n'a jamais cessé pour autant, et Fountaine Pajot s'applique, grâce à l'engagement de tous, à servir tous ses clients", rassure la direction du chantier naval.
Il avait fallu presque dix ans à Fountaine Pajot pour récupérer son chiffre d'affaires perdu avec la crise financière de 2008. La pandémie de coronavirus est très différente puisqu'elle n'a jusqu'ici pas vraiment affecté la clientèle des riches particuliers, en particulier américains, qui aiment s'équiper en catamarans.
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