Ford Aquitaine Industrie : le nouveau groupe de travail semble bien parti

La première réunion du groupe de travail consacré à l'après Ford dans l'usine Ford Aquitaine Industries, à Blanquefort (Gironde), appelée à disparaître en août, semble s'être bien passée en se focalisant sur la réindustrialisation du site. Et les deux nouveaux élus impliqués dans ce dossier, le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, et le président de Bordeaux Métropole, Patrick Bobet, ont impressionné par la fermeté de leurs positions.
Dans le dossier FAI Bruno Le Maire reste au centre du jeu (sur la photo Denis Barthe, Philippe Poutou et Gilles Lambersend, secrétaire général CGT du comité d'entreprise.
Dans le dossier FAI Bruno Le Maire reste au centre du jeu (sur la photo Denis Barthe, Philippe Poutou et Gilles Lambersend, secrétaire général CGT du comité d'entreprise. (Crédits : J. Philippe Déjean)

Le dernier rendez-vous organisé par le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, au sujet de Ford Aquitaine Industries (FAI) s'est finalement tenu ce mercredi 20 mars à Bercy. Comme l'espéraient les syndicalistes opposés à la fermeture de l'usine, ce rendez-vous a porté sur la constitution du groupe de travail qui va plancher non pas sur la revitalisation mais bien sur la réindustrialisation du site.

Rappelons que l'usine de FAI, spécialisée dans la fabrication de boîtes de vitesses automatiques, filiale du groupe Ford, va définitivement fermer au mois d'août sur décision de sa maison-mère. FAI est depuis plusieurs mois en tête de liste des sites où Ford a décidé d'arrêter la production. Ceci dans une optique purement stratégique puisque sa filiale girondine, qui fabrique une boîte de vitesses automatique haut de gamme, la 6F35, et totalise 850 emplois actifs, ne perdait pas d'argent et affichait un des taux de productivité parmi les plus élevés du groupe au monde.

Hier, tout le monde était chez Bruno Le Maire

Depuis l'annonce de cette fermeture, en décembre, et l'homologation par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, du travail et de l'emploi) de Nouvelle-Aquitaine du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le 4 mars dernier, lié à l'arrêt de la production, Ford a confirmé qu'il allait supprimer au total 5.000 emplois en Europe. Une région où le constructeur automobile américain, basé à Dearborn (banlieue de Détroit), a décidé de réduire drastiquement son appareil de production. Dossier industriel épineux, Ford Aquitaine Industries, qui attaque le premier chapitre de son histoire de l'après Ford, semble ne pas être encore tout à fait désespéré.

C'est la première impression qui ressort de la réunion du nouveau groupe de travail qui s'est tenue hier. Une réunion grand format qui a rassemblé, sous la houlette de Bruno Le Maire, les représentants de l'intersyndicale FO, CFE-CGC, CGT de Ford Aquitaine Industries, mais aussi des élus : Alain Rousset, président (PS) de la région Nouvelle-Aquitaine, Christine Bost, 1re vice-présidente (PS) du Conseil départemental de la Gironde, Patrick Bobet, nouveau président (Divers droite) de Bordeaux Métropole, Nicolas Florian, nouveau maire (LR) de Bordeaux, Véronique Ferreira, maire (PS) de Blanquefort, et le député (LREM) de la Gironde, Benoit Simian.

Lire aussi : Patrick Bobet : "Bordeaux Métropole doit accélérer son développement économique et être plus sélective"

Nicolas Florian et Patrick Bobet se sont fait remarquer

Philippe Poutou, délégué CGT de FAI (et ex-candidat du NPA à la présidentielle de 2017), qui craignait le pire avant de partir à Paris, est un peu rassuré.

"Nous avons obtenu le minimum de ce que nous espérions puisque l'idée est de travailler sur la réindustrialisation du site et non pas sur sa revitalisation. Nous avions les élus qu'il faut pour lancer ce groupe de travail et pour aller au bout de la démarche. Nous avons été plutôt surpris, dans le bon sens, par les positions exprimées par Nicolas Florian et Patrick Bobet, favorables à un accord bien plus contraignant avec Ford que ce qui avait été jusqu'ici proposé. Ils ont manifesté de la fermeté et il en faudra pour que les 20 M€ annoncés par le constructeur automobile soient vraiment utiles" analyse Philippe Poutou.

Le syndicaliste se réjouit aussi du fait que l'intersyndicale ait pu être intégrée au groupe de travail. La prochaine réunion du groupe aura lieu demain jeudi au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, en présence de Jean-Pierre Floris, délégué interministériel aux restructurations d'entreprises, des élus et de syndicalistes.

"Patrick Bobet et Nicolas Florian ont essayé de l'organiser chez eux, à la métropole, à la mairie, mais c'est finalement Alain Rousset qui a eu le dessus" sourit Philippe Poutou. Ce groupe de travail sur l'après Ford à FAI remplace désormais l'ancien comité de pilotage de FAI, qui était piloté par le préfet.

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