Ford Aquitaine Industries : demain Ford devrait dire oui ou non à la cession de l'usine

Ford Motor Company a officiellement fixé au 28 novembre la date à laquelle il se prononcera sur la reprise de l’usine Ford Aquitaine Industries, à Blanquefort (Gironde) par le groupe Punch. En cas de reprise, les collectivités et Ford seraient prêts à injecter 167 M€ pour relancer l’usine, spécialisée dans la fabrication de boîtes de vitesses automatiques.
La secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runnacher hier lundi à la préfecture de la Gironde.
La secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runnacher hier lundi à la préfecture de la Gironde. (Crédits : Agence Appa)

La visite ce lundi 26 novembre d'Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des finances, venue participer à un comité de suivi de Ford Aquitaine Industries (FAI) annoncé la veille, dimanche 25 novembre, n'a rien appris aux représentants des salariés de l'usine. "Elle s'est montrée très optimiste sur la suite" commente sobrement Philippe Poutou, délégué CGT de Ford Aquitaine Industries, avant de préciser que la venue de la secrétaire d'Etat s'inscrivait dans un programme qui a dû être modifié au dernier moment.

"Au départ il était question que vendredi 23 novembre l'intersyndicale signe un accord avec le repreneur de l'usine, le groupe belge Punch. La signature devait se faire à Bercy, l'Etat se portant garant de l'accord. Mais rien n'a été signé puisque aucun accord n'a été trouvé" complète le syndicaliste, ex-candidat NPA à la dernière présidentielle.

La venue de la secrétaire d'Etat s'inscrivait dans cette démarche. Comme la semaine dernière, la visibilité concernant l'avenir de FAI est très réduite.

Une cagnotte Ford de 150 M€ pour la reprise ?

Philippe Poutou confirme que l'intersyndicale a accepté un gel des salaires pendant trois ans. Mais comme les syndicalistes n'ont rien lâché sur les RTT, le groupe Punch, seul repreneur connu, a exigé un gel des salaires pendant quatre ans. Selon les dernières rumeurs le groupe Ford serait prêt à doter le repreneur de 150 M€ tandis que l'Etat et les collectivités apporteraient de leur côté 17 M€. Mais rien n'est encore officiellement calé.

Le reprise par Punch permettrait à l'usine de continuer de fonctionner, avec 400 salariés contre 872 aujourd'hui (PR)

"Nous avons réunion pour le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) toute la journée de ce mardi. Nous avons juste fait une pause à 13 heures pour organiser une assemblée générale, car il est vital d'expliquer aux salariés ce qui se passe. En tout début de matinée nous avons eu au téléphone Jean-Pierre Floris, le délégué interministériel à la restructuration d'entreprise, les cabinets des ministères du Travail et de l'Economie. Et puis ce soir les syndicats vont essayer d'élaborer un texte commun. Pour bien faire, il faudrait que tous les acteurs du dossier se retrouvent autour d'une table mais là c'est tout le contraire" déroule Philippe Poutou, qui ne pêche pas par excès d'optimisme.

Quant à la réponse de Ford attendue ce mercredi matin, elle pourrait être remise à plus tard par le constructeur automobile à la demande du ministère de l'Economie et des finances. Les syndicalistes se félicitent que de nombreux élus, dont Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, aient participé à la manifestation organisée ce samedi 24 novembre entre l'usine et la mairie de Blanquefort. "Tout le monde était là, la Ville de Blanquefort, l'agglomération de Bordeaux, le Département, la Région... ça fait plaisir mais il va falloir attendre demain pour savoir ce que nous prépare Ford" conclut le délégué avec inquiétude.

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Commentaire 1
à écrit le 27/11/2018 à 18:07
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Les "bequilles" gouvernementales et administratives ne suffiront pas ,helas, a restaurer la competitivite de ce site en concurrence avec beaucoup d'autres en Europe comme en Asie...Ford veut investir la ou les couts de production sont moindres, ce qu...

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