Ford Aquitaine Industries : Ford délié de son engagement avec la France

L’accord quinquennal signé en 2013 par le groupe Ford avec les pouvoirs publics français au sujet du maintien des emplois et d’une activité à Ford Aquitaine Industries n’a plus aucune valeur.
Aucune déclaration publique, aucun engagement formel n'est venu adoucir la fin de ce contrat qui liait Ford aux 900 emplois de sa filiale girondine.
Aucune déclaration publique, aucun engagement formel n'est venu adoucir la fin de ce contrat qui liait Ford aux 900 emplois de sa filiale girondine. (Crédits : © Charles Platiau / Reuters)

Depuis ce vendredi 25 mai le groupe Ford est totalement libéré de l'accord quinquennal qu'il avait contracté le 24 mai 2013 avec les élus, collectivités et services de l'Etat pour la poursuite de la fabrication de boîtes de vitesses par sa filiale Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort (Bordeaux Métropole) avec le maintien sur place de 1.000 emplois. Hier, jeudi 24 mai, les syndicats CFDT, CFTC et CGT ont fêté à leur façon l'anniversaire de la signature de cet accord par un débrayage de 13 h à 15 h en appelant le constructeur automobile de Détroit à maintenir une activité à Blanquefort.

Selon des sources qui souhaitent rester anonymes et qui sont généralement bien informées, le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises, Jean-Pierre Floris, en charge du dossier pour le gouvernement, serait à la manœuvre avec Ford Europe pour trouver une issue. Ces mêmes sources insistent néanmoins sur le fait que l'accent serait aujourd'hui mis par Jean-Pierre Floris sur les recherches menées par le cabinet Géris pour trouver un repreneur à l'usine. Ce qui semble en contradiction avec les déclarations faites, le 7 mai dernier, par le préfet de la Gironde aux syndicats FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC et CGT qu'il a reçu et selon lesquelles les services de l'Etat ne seraient pas mobilisés dans ce type d'investigation.

L'épée de Damoclès d'une fermeture surprise

Autant de nouvelles qui n'en sont pas pour de nombreux syndicats de FAI, qui estiment avoir été leurrés par la direction du groupe avec les projets non aboutis de fabrication des nouvelles boîtes de vitesses 6F15 et 8FMID. La recherche d'un repreneur étant considérée comme le dernier acte précédent la fermeture définitive de l'usine. En théorie Ford devrait continuer à faire tourner l'usine de Blanquefort pendant un an, jusqu'à la mi-2019. Mais dans ce contexte délétère même cette option, qui a été officiellement avancée par les représentants de la firme, ne convainc quasiment personne.

Ford impose un black-out sur l'information qui semble avoir frappé de mutisme l'ensemble des acteurs politiques et institutionnels concernés par le dossier. L'heure est à l'expectative au point qu'aucun responsable, du ministère de l'Economie à la Région Nouvelle-Aquitaine ou Bordeaux Métropole, ne semble aujourd'hui capable de proposer un début de solution, ne serait-ce qu'avec un projet de diversification du site. La CGT appelle à la mobilisation et annonce vouloir frapper un grand coup en organisant un rassemblement devant le siège de Ford Europe, à Cologne, le 20 juin prochain, à l'occasion de la réunion du comité de groupe.

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