Ford Aquitaine Industries : les syndicats ne veulent pas de repreneur

En marge de la conférence de presse de ce lundi matin à Darwin avec les cheminots du fret de Bègles, Philippe Poutou, élu CGT de Ford Aquitaine Industries (FAI), est revenu sur les événements des derniers jours.
Philippe Poutou, élu CGT de Ford Aquitaine Industries
Philippe Poutou, élu CGT de Ford Aquitaine Industries (Crédits : Agence Appa)

Les syndicats CGT de Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort (Bordeaux Métropole), et des Cheminots du fret à Bègles Hourcade ont tenu ce lundi matin une conférence de presse au Darwin Ecosystème pour souligner que le salariat, qu'il soit public ou privé, subit les attaques d'un même ennemi : "le capital". Une approche syndicale très politique dans la tradition cégétiste qui, pour Philippe Poutou, élu CGT à FAI et ancien candidat NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) à la dernière présidentielle, coule de source. Au moment où le gouvernement s'apprête à ouvrir le transport de passagers par trains à la concurrence privée, brisant ainsi le monopole d'Etat né en 1937 de la création de la SNCF, et à réformer aussi le statut des cheminots, les menaces que Ford fait peser sur FAI à Blanquefort (900 emplois) sont pour Philippe Poutou une occasion de resserrer les liens.

"Hourcade et FAI sont deux syndicats CGT qui se connaissent bien. Les cheminots nous avaient déjà donné un coup de main quand ça n'allait pas à FAI. Là nous sommes attaqués en même temps, avec les mêmes logiques financières. Nous sommes tous concernés, c'est une véritable guerre sociale qui est déclenchée par le gouvernement et le patronat" juge Philippe Poutou.

C'est ainsi que la CGT de Ford Aquitaine Industries va manifester le 22 mars au côté des cheminots de Bègles pour la défense de la fonction publique, et que les deux syndicats se retrouveront de la manifestation du 24 mars.

Lire aussi : Ford lâche son usine de Blanquefort

FAI : le dernier comité de suivi a marqué

Concernant Ford Aquitaine Industries, Philippe Poutou précise qu'aucun élément nouveau n'est venu changer la donne. La réunion de vendredi matin avec le préfet de la Gironde, Didier Lallement, coordonnateur du comité de suivi de Ford Aquitaine Industries, aurait, selon Philippe Poutou, permis aux services de l'Etat de prendre conscience de la stratégie de Ford. La mise en avant par Ford d'incidents qui auraient eu lieu dans la rue juste après le dernier comité de suivi consacré à FAI, pour justifier le 15 mars la non-participation au comité d'entreprise extraordinaire de FAI de représentants de Ford Europe, a semble-t-il marqué le préfet. La préfecture avait déjà réfuté les allégations de Ford, soulignant bien qu'aucun incident n'avait marqué le dernier comité de suivi.

"Là il a constaté les dégâts et vu comment Ford refusait finalement toute forme de discussion et de cogestion du dossier FAI" estime Philippe Poutou, qui pense que l'Etat n'a plus d'autre choix que d'entamer un bras de fer avec le constructeur automobile. La suite de ce dossier industriel à plus de 900 emplois s'annonce difficile. A cause du nouveau comportement de Ford, qui n'incite pas vraiment au dialogue, et puis parce que les syndicats semblent bien sur la même longueur d'ondes. Les centrales ne croient pas à l'hypothèse d'un repreneur qui ne pourrait pas être autre chose selon les syndicalistes qu'une stratégie détournée pour fermer l'entreprise, comme Ford avait essayé de le faire en 2009 avec le fonds allemand HZ Holding.

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Commentaire 1
à écrit le 19/03/2018 à 18:04
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On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre ...

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