A Bordeaux, Getrag passe à table après la sieste

Getrag Ford Transmission (GFT) est la première entreprise d’Aquitaine à rejoindre le programme national nutrition santé porté par l’Agence régionale de santé (ARS). Un engagement qui va de soi dans cette entreprise en pointe sur la sécurité des salariés.
Stéphane Mathieu, Michel Laforcade, Christophe Baptiste
Stéphane Mathieu, Michel Laforcade, Christophe Baptiste (Crédits : J. Philippe Déjean)

L'usine girondine de la coentreprise Getrag Ford Transmission (822 salariés - 216,4 M€ de chiffre d'affaires en 2015), à Blanquefort (Bordeaux Métropole), dirigée par Christophe Baptiste, a reçu ce jeudi matin Michel Laforcade, délégué régional (Aquitaine Limousin Poitou-Charentes - ALPC) de l'Agence régionale de santé (ARS) mais aussi Stéphane Mathieu, délégué régional ALPC de l'Afnor. Ces responsables étaient réunis, avec Sophie Bruno (Ireps), le docteur Henriette Jakubiec, Dominique Kervern, DRH de GFT, et Michel Coudurier Curveur, secrétaire du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) à l'occasion de la signature de la charte "Etablissements actifs du Programme national nutrition santé (PNNS)".

"La charte a été signée par vingt-cinq établissements en France. En Aquitaine vous êtes la première entreprise privée à signer. Sans le savoir vous travaillez dans une entreprise de santé... L'Afnor s'associe à l'opération car c'est un bon investissement", s'est amusé Michel Laforcade en s'adressant à Christophe Baptiste.

GFT étendard de la bonne cause

Le PNNS vise à mettre en œuvre une politique nutritionnelle de santé publique ciblée sur l'alimentation et l'activité physique, afin de lutter plus efficacement contre la survenue de maladies lourdes, comme les cancers, les maladies cardio-vasculaire, l'obésité ou encore le diabète. Cette lutte en faveur de la santé publique est importante mais la signature de ce matin aurait pu sembler anecdotique si GFT n'était pas profondément engagé dans la protection des salariés au travail. Au point d'être à l'avant-garde du groupe Getrag dans ce domaine. Ce qui semble avoir aiguisé l'appétit du patron régional de l'ARS, qui a enfoncé le clou en soulignant tout l'intérêt de cette signature.

"Nous sommes heureux que cette charte viennent s'incrémenter dans la politique de santé publique que vous développez depuis des années... Nous allons utiliser votre leadership, votre image, pour valoriser cette action de l'ARS. Nous vous remercions, merci beaucoup !", a confirmé avec malice Michel Laforcade.

Getrag 2

Sophie Bruno, Henriette Jakubiec, Dominique Kervern, Michel Coudurier Curveur  (photo Jean-Philippe Déjean)

Primés deux ans de suite

Peu habitué aux prises de parole destinées à l'extérieur de l'usine, Christophe Baptiste n'a pas eu à forcer pour répondre du délégué de l'ARS.

"Ici nous avons toujours recherché à faire des progrès dans la qualité de vie au travail et dans la vie tout court. Depuis deux ans nous n'avons eu aucun accident avec arrêt de travail, ce qui nous vaut d'être primés pour la deuxième fois consécutive. Nous avons aussi sauvé la vie d'un employé grâce à notre chaîne de secours, on l'a littéralement ressuscité ! Nous sommes la première usine du groupe Getrag a avoir décroché l'extension de la norme Iso 26000. Et il est important pour nous de voir que nous sommes un acteur reconnu en santé et nutrition au travail", détaille Christiophe Baptiste.

Getrag Primé

Un des deux certificats remportés par GFT depuis 2014 (Prix de la santé et de la sécurité -photo J. Ph. D.)

La sieste flash, ça marche

Ce travail sur la sécurité des salariés au travail s'appuie en particulier sur le docteur Henriette Jakubiec, qui précise que l'employé sauvé l'a été grâce aux trois défibrillateurs présents dans l'usine et aux quatre personnes formées aux soins cardiaques d'urgence, qui sont intervenues jusqu'à l'arrivée des pompiers.

"Le salarié a pu reprendre son travail, sans séquelle apparente", relève Henriette Jakubiec, qui rappelle que GFT a commencé à vraiment s'organiser en commençant à travailler avec un ergonome, puis un animateur. "Il faut que nos collaborateurs deviennent les experts de leurs conditions de travail", résume la praticienne.

C'est ainsi que se sont développées les "siestes flash", notamment pour les ouvriers qui travaillent de nuit. Quand ils sentent que le sommeil les gagne, ils disposent d'un lit près de l'infirmerie pour aller récupérer.

"Cela ne pose pas de problème, ce temps de sommeil d'un quart d'heure ou vingt minutes est pris sur le temps de pause et les salariés n'exagèrent pas. Il s'agit d'éviter les accidents provoqués par la fatigue", éclaire Henriette Jakubiec.

GFT Port Ouest

GFT vu de la porte Ouest (photo Jean-Philippe Déjean)

L'image corporelle

La politique nutritionnelle passe par les repas, avec par exemple chaque jour un choix entre viande et poisson, mais aussi par des approches complémentaires, comme le travail sur l'image corporelle. Une approche menée auprès des salariés de GFT par l'Ireps (Instance régionale d'éducation et de promotion de la santé), avec un financement de l'ARS, sous l'autorité de Sophie Bruno, qui a précisé qu'il s'agissait de l'adaptation d'un programme développé au Québec. D'octobre à décembre 2015, les salariés intéressés, qu'il soient ou non en surpoids, ont ainsi pu participer à huit séances de 1 h 15, sur le temps de travail, afin de mettre à l'épreuve de la réalité les stéréotypes sur le corps véhiculés par la publicité et les médias.

"Le culte du corps sportif et les régimes alimentaires à outrance se développent paradoxalement en même temps que le surpoids et l'obésité. Les participants ont pu remettre en question cette pression sociale qui s'exerce sur eux, tout en apprenant à comprendre leurs propres signaux corporels et à travailler sur l'acceptation de soi", résume Sophie Bruno.

L'Afnor est associée dans l'opération dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises. "Je veux que quand il y a une offre d'emploi, les salariés aient envie de venir travailler à GFT", explique Christophe Baptiste. Un souhait qui ne peut que facilement franchir les frontières de l'entreprise.

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Commentaire 1
à écrit le 19/02/2016 à 0:02
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Jamais lu un article aussi éloigné de la vie réelle des ouvriers dans une usine. Le Fordisme, c'est les temps Modernes de Chaplin, pas plus belle la vie !

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