Sciage : réinventée, la filière ne se coupe plus des jeunes

Les industriels aquitains du sciage l’assurent. Aujourd’hui, leur filière, qui a fait face aux tempêtes et à la crise, a dû, pour survivre, gagner en compétitivité en se modernisant. Du coup, elle attirerait de plus en plus de jeunes.
Après les tempêtes, le ralentissement du marché, la filière du sciage semble retrouver un nouveau souffle... et une nouvelle jeunesse qui accompagne sa modernisation.

Les tempêtes, la crise économique, ont obligé la filière du sciage du massif aquitain à se réinventer. Touchée par deux tempêtes majeures, Martin en 1999 et Klaus en 2009, la filière a d'abord su s'organiser pour stocker les bois à terre et déstocker de manière raisonnée pour tenter de lisser les cours, éviter la chute des prix. Fin 2016, les déstockages de bois tombés pendant la tempête seront achevés et le marché, qui bénéficie d'un regain d'intérêt pour le bois construction et l'emballage, retrouvera un fonctionnement dit normal.

400 entreprises, 4.000 salariés en Aquitaine

Aujourd'hui, la filière du sciage aquitain, portée principalement par le massif des Landes de Gascogne, le plus important de France, compte 400 entreprises qui emploient 4.000 personnes selon les statistiques Insee-Draaf.
Cela fait de cette filière locale le leader au niveau national avec 1,3 million de m3 de bois scié chaque année, soit 16 % de la production française.
Les scieries qui ont passé les caprices météo et la tempête de la crise économique sont les plus solides... mais aussi celles qui ont su, ou pu se moderniser pour répondre aux exigences du marché.
Une modernisation poussée à l'extrême quand une société comme Somoma Sciage, basée à Uza dans les Landes, s'engage totalement dans le programme "Usine du Futur" piloté par le Conseil régional
En cherchant à se réinventer pour mieux faire face aux nécessaires besoins de compétitivité, la filière et ses métiers semblent à même de pouvoir convaincre des jeunes de s'y investir.

Modernisation, compétitivité, attraction

"C'est avec un BTS de comptabilité que j'ai intégré l'entreprise familiale", explique ainsi Pascal Balhadère, 33 ans, de la société du même nom, basée à Vendays-Montalivet en Gironde. "La modernisation de la partie production, avec de plus en plus d'outils mécanisés et automatisée, m'a donné envie d'aller plus loin dans mon investissement."

Aujourd'hui Pascal gère la société familiale qui compte 22 salariés.

"La modernisation permet à la filière de s'investir sur des marchés qui sont extrêmement porteurs depuis trois ans, comme les plaquettes de bois de chauffage, les chutes et écorces... mais qui demandent une dilution maximum de nos coûts de revient pour pouvoir être compétitifs."

Benoit Lesbats, 30 ans, a lui aussi une formation en gestion ainsi qu'une formation en management. Depuis un an il s'investit dans le comité de direction de l'entreprise familiale basée à Léon dans les Landes.

"L'entreprise emploie 110 personnes sur deux sites de production, Saint Perdon et Léon. La modernisation, les plans d'investissement qui doivent nous permettre d'embaucher encore, de faire évoluer positivement les conditions de travail et d'affronter les évolutions du marché font partie des importants vecteurs de ma motivation pour les futures années", poursuit-il.

Filière "nouvelle génération" ?

Même son de cloche ou presque du côté de Nicolas Neyrinck, gérant de Somoma Sciage, qui, lui, n'est pas issu d'une famille de scieurs. Ce qui ne l'a pas empêché de reprendre Somoma en 2014.

"Même si l'avenir de la filière bois est complexe, avec de nombreuses inquiétudes notamment sur les approvisionnements et sur la survie des petits face aux grands du secteur, notre industrie du sciage présente encore de belles opportunités pour l'avenir. La recherche du progrès continu concernant la technologie, l'innovation, l'organisation industrielle, la qualité de vie au travail... constituent mes principales motivations pour ce métier."

Le secteur du sciage qui transforme la partie la plus qualitative de l'arbre et qui est la source principale de produits connexes (sciure, plaquettes) qui constituent une des matières principales des industries des pâtes et papiers, chimie verte, panneaux et bois énergie n'est pas encore totalement sorti de la crise, mais il semble être redevenu motivant et attractif pour la génération montante.
Une filière "nouvelle génération" est en train de pousser.

Scierie - sciage

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