Résidences services : le groupe Nemea vise un parc de 40.000 lits d'ici 2025

Spécialiste de la gestion de résidences services, le groupe girondin Nemea compte bien accélérer son développement, en France et à l'étranger. Travaillant avec un important pool de banques, il vient de boucler une opération financière qui permet à son président et fondateur, Pascal Recorbet, de renforcer sa position au capital. Un mouvement que ce dernier juge indispensable pour accélérer une croissance qu'il veut aussi verdir.
Pascal Recorbet, fondateur et président du groupe Nemea.
Pascal Recorbet, fondateur et président du groupe Nemea. (Crédits : Nemea)

« S'il y a des gens qui recherchent du travail, nous avons plein de postes à pourvoir, dans tous les métiers : comptables, réceptionnistes, responsables qualité, etc. Dans l'immédiat nous recrutons une quarantaine de personnes. Nous formons nos salariés et nous proposons des métiers qui leur permettent d'évoluer. C'est ainsi qu'un réceptionniste peut devenir gestionnaire de résidence », lance juste avant la fin de l'entretien, histoire de bien marquer l'importance du message, Pascal Recorbet, fondateur et président du groupe Nemea, à Mérignac (Bordeaux Métropole). « Je ne vous cache pas qu'actuellement c'est un peu délicat de trouver des candidats... S'il y a des gens intéressés, qu'ils n'hésitent pas à nous contacter ! », glisse-t-il également.

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Pascal Recorbet est à la tête d'un groupe qui a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 80 millions d'euros l'an dernier, avec 320 salariés à temps plein. Implanté dans plusieurs régions de France, Nemea s'est développé sur le marché des résidences services dont il est devenu un acteur national important. Il gère ainsi 88 résidences réparties dans quatre segments de marché, avec autant d'enseignes : Nemea Résidences vacances (tourisme/37 millions d'euros de CA), Nemea Appart'hôtel (hôtellerie de centre-ville/15 millions d'euros), Nemea Appart'Etud (résidences étudiantes/28 millions d'euros), et Nemea Appart'hôtel & suites, un segment hôtels haut de gamme qui vient tout juste de démarrer, avec un établissement quatre étoiles situé sur la Promenade des Anglais à Nice.

« Nous préférons gérer des résidences neuves »

Les résidences sont construites par des promoteurs immobiliers désireux d'investir. De son côté, le groupe Nemea choisit le type de résidence qui va sortir de terre, correspondant à un cahier des charges précis en termes de surface, décoration intérieure, gestion du personnel, services proposés...

« Ces projets sont élaborés en partenariat. Nous travaillons pour les promoteurs. Nous assurons la gestion mais pas la commercialisation de ces résidences. Ces dernières attirent des propriétaires investisseurs, voire des fonds d'investissement, qui achètent tout ou partie des résidences », souligne en substance Pascal Recorbet, selon le schéma classique de ce segment de marché.

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Le groupe girondin détenait 24.000 lits sous gestion en 2022 mais veut aller beaucoup plus loin. Pour assurer cette montée en puissance le patron de Nemea n'exclut pas totalement de réaliser des opérations de croissance externe, même si la méthode n'est pas dans sa stratégie.

« Nous préférons gérer des résidences neuves, qui viennent d'être construites et qui correspondent à l'air du temps. Dans les rachats il peut y avoir des pépites au milieu de dossiers peu intéressants. Nous sommes là pour de longues années et donc c'est très difficile de racheter », explique Pascal Recorbet.

38 millions d'euros de trésorerie disponible

Il n'en reste pas moins que le dirigeant, dont le groupe fait rentrer chaque année huit à dix nouvelles résidences dans son périmètre, veut mettre un grand coup d'accélérateur sur le développement et pourrait ainsi s'autoriser à traiter deux ou trois dossiers de rachat d'entreprise.

« Nos visons 40.000 lits d'ici 2025, avec 100 à 120 millions d'euros de chiffre d'affaires. Nous détenons 38 millions d'euros de trésorerie en permanence, ce qui nous permet de rendre nos résidences plus attrayantes. Nous sommes financièrement solides, ce qui nous vaut la confiance des banques », résume ce dernier.

Dans cette optique de croissance soutenue Pascal Recorbet, qui travaille énormément avec le milieu bancaire, vient de restructurer son capital par le biais d'un OBO (owner by out), que l'on peut traduire par financement d'acquisition par effet de levier du propriétaire.

« Depuis 2018, Pascal Recorbet contrôlait 57 % du capital du groupe et là il va passer à plus de 67 %. Des investisseurs financiers, qui sont des fonds appuyés ou non par des groupes bancaires, comme Banque populaire, Crédit agricole ou BNP Paribas sont entrés au capital, et nous avons levé une dette bancaire significative pour permettre aux actionnaires du tour de table précédent de sortir », décrypte Jean Colsy, directeur de Crédit agricole Midcap Advisors, qui a été le conseil de cette opération.

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Un groupe qui veut être plus vert

A l'issue de cet OBO, dont tous les détails ne sont pas encore arrêtés, comme la part (minoritaire) qui sera exactement détenue par le management, le nouveau tour de table de Nemea se compose de Grand Sud-Ouest Capital, Crédit agricole Aquitaine Expansion (C2AE), BNP Paribas développement et Ouest Croissance (groupe Banque populaire). Le développement à l'international est au programme du chef d'entreprise qui pense beaucoup à la Belgique, mais aussi à l'Espagne et au Portugal.

Le patron de Nemea entend aussi engager davantage son groupe dans la transition écologique, pour optimiser notamment la maîtrise des consommations de chauffage, d'électricité et d'eau. Pascal Recorbet va ainsi généraliser une application testée jusqu'ici dans une vingtaine de résidences services situées en montagne, qui permet de réduire au plus juste la consommation d'eau chaude des radiateurs, grâce à des microcoupures, sans effet sur le confort de la clientèle.

« Nous avons aussi acheté des vélos électriques pour nos salariés, qui peuvent les garder. Et j'ai par ailleurs créé une fondation pour aider à la préservation de la planète. Nous réalisons également des actions de mécénat, pour soutenir par exemple l'Institut hospitalo-universitaire Liryc, à Bordeaux, centré sur les maladies cardiaques », souligne le président du groupe Nemea.

A la tête d'un groupe familial, Pascal Recorbet se prépare aussi à la transmission des activités à ses deux enfants, dont l'un vient de rejoindre Nemea après avoir fait ses classes dans l'un des grands noms de la promotion immobilière à Paris, tandis que l'autre, qui travaille encore en Allemagne, va rejoindre la fondation.

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