Le marché florissant des places de parking à Bordeaux

Alimenté par le stationnement payant et les obligations légales en matière de logements neufs, le marché des places de stationnement est très actif à Bordeaux où les prix atteignent des sommets ces derniers temps.
(Crédits : Pascal Rabiller/Objectif Aquitaine)

Elle n'en revient toujours pas. Cette habitante du quartier Chartrons Grand Parc, à Bordeaux, a vendu sa place de stationnement au prix mirobolant de 30.000 euros ! Bien que située à l'intérieur d'une résidence, c'est une place de parking tout ce qu'il y a de plus banal, sans box fermé, ni toit protégeant de la pluie ou de la grêle. Le tout dans un secteur qui n'a pas encore basculé dans le stationnement payant contrairement à la moitié des 56.000 places de stationnement de surface à Bordeaux. "Pour ce type de bien, 30.000 euros c'est quand même le haut de la fourchette. Mais pour des box fermés à Bordeaux, les prix atteignent désormais facilement 40.000 euros voire 45.000 euros", confirme Denis Chupin, directeur des 31 agences bordelaises de la Bourse de l'immobilier.

Il suffit en effet de parcourir rapidement les sites de petites annonces pour se rendre compte à la fois du dynamisme du marché bordelais en la matière et du niveau des prix avec des box fermés en centre-ville qui dépassent parfois les 50.000 ou 60.000 euros dans l'hyper-centre. "C'est un marché très actif avec des prix élevés pratiqués depuis plusieurs années. Et compte tenu de la demande, ils continuent à grimper", confirme Camille Faloci, présidente de l'Unis (Union des syndicats de l'immobilier) en Gironde, tandis que le notaire Thibault Sudre évalue l'inflation des prix à environ 50 % au cours des cinq dernières années.

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"Un investissement sûr et rentable"

Il faut dire qu'avec le déploiement progressif du stationnement payant et du forfait post-stationnement depuis 2015, les places de parking privées sont de plus en plus recherchées. Sachant qu'il faut y ajouter la baisse du nombre global de places de stationnement de surface au profit des arceaux à vélos, des places de livraisons et de la piétonisation croissante de l'espace public. Mais un autre phénomène vient depuis 2015 s'ajouter à ces facteurs inflationnistes. Il s'agit de l'article L.151-33 du code de l'urbanisme relatif aux obligations en matière de stationnement lors de la réalisation de nouveaux logements. "En clair, ce texte prévoit qu'un promoteur ou un particulier qui réalise, par exemple, une réhabilitation d'un immeuble ancien sans place de parking pour créer trois appartements doit justifier pour chacun de ces trois nouveaux logements d'une place de parking dans le quartier ou à proximité et celles-ci doivent être annexées à la demande de permis de construire. Ce mécanisme incite à acheter des places, parfois très cher", détaille maître Thibault Sudre. Quitte, une fois le permis de construire obtenu, à revendre ces places à d'autres investisseurs à la recherche d'une place justificative.

De quoi entretenir une forme de marché permanent et quasi-spéculatif avec des places qui sont achetées puis revendues à la chaîne au gré des projets de réhabilitation. Sans compter que la place de parking reste, en tant que tel, un investissement immobilier plutôt très rentable avec des locataires potentiels sur liste d'attente. "C'est un investissement sûr et rentable avec des loyers plutôt orientés à la hausse et sans aucun frais d'entretien", acquiesce Denis Chupin. A Bordeaux, les loyers mensuels oscillent entre 50 et 150 euros.

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Le stationnement payant reste payant pendant le reconfinement

Contrairement à ce qui avait été décidé pendant le confinement du printemps et malgré les demandes des oppositions, le maire EELV de Bordeaux, Pierre Hurmic, a confirmé que le stationnement payant restera payant pendant la durée de ce nouveau confinement. En contrepartie, la mairie annonce la mise à disposition de deux aires de stationnement gratuit du 9 novembre jusqu'au 1er décembre (500 places sur la place des Quinconces, rive gauche, et 80 places sur l'allée Serr, rive droite) ainsi qu'un bonus de 20 jours pour les détenteurs d'un pass stationnement de 52 jours.

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Cet article fait partie de notre dossier de novembre consacré au marché immobilier dans la région bordelaise :

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