Logement social : les ESH entament à Bordeaux une réflexion sur leur « marque »

Alors que la loi Elan impose des regroupements avant le 1er janvier 2021 et que la loi de finances 2018 conduit les organismes HLM à puiser dans leurs fonds propres, les entreprises sociales pour l’habitat (ESH), organismes privés, ont décidé de travailler sur leur ADN et leur stratégie à horizon 2050. La fédération des ESH a entamé à Bordeaux, ce mardi 10 mars, sa tournée nationale. La Nouvelle-Aquitaine est une région particulièrement dynamique. 10.000 emplois sont générés annuellement par les ESH.
La résidence de logements sociaux Les Galets, à Bègles (Gironde), a été réalisée par l'ESH Domofrance et les architectes Leibar & Seigneurin.
La résidence de logements sociaux Les Galets, à Bègles (Gironde), a été réalisée par l'ESH Domofrance et les architectes Leibar & Seigneurin. (Crédits : Domofrance)

Dans le domaine du logement social, il y a plusieurs familles d'organismes : les offices publics de l'habitat, mais aussi, dans la branche privée, les entreprises sociales pour l'habitat dont font partie Domofrance, Mésolia, Clairsienne ou encore CDC Habitat. Ce sont ces entreprises de Nouvelle-Aquitaine qui étaient rassemblées à Bordeaux, ce mardi 10 mars, pour le lancement de la tournée nationale de la fédération des ESH. Pourquoi commencer par Bordeaux ? Hasard du calendrier, nous dit-on. La Nouvelle-Aquitaine n'en est pas moins une région dynamique. En 2019, plus de 8.253 logements sociaux ont été financés par les organismes HLM de la région dont 5.577 par les ESH (68%). "Il s'agit de la 5ème région de production en France", assure Valérie Fournier, présidente de la fédération.

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500 M€ investis par an

En Nouvelle-Aquitaine, dix ESH gèrent un patrimoine de 119.700 logements locatifs sociaux, soit plus de 50 % du patrimoine régional. Elles emploient 1.500 salariés et investissent annuellement plus de 500 M€ dans la construction neuve et la réhabilitation. En tout, ce sont 10.000 emplois qui sont générés annuellement par les ESH de la région.

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A en croire les premiers échanges, au travers des chiffres, le moral est au beau fixe. Pourtant, les sujets de préoccupations ne manquent pas. Le nombre d'agréments a baissé en 2019. Et de citer aussi la loi Elan qui impose aux organismes HLM qui gèrent moins de 12.000 logements (1) de se regrouper avant le 1er janvier 2021, mais aussi la loi de finances 2018 avec la réduction des loyers qui a occasionné une baisse de revenus. "Nous avons nettement moins de fonds propres. On s'est mis en tension, mais on a fait le boulot", insiste Daniel Palmaro, dirigeant de la société Clairsienne.

Un projet stratégique

Dans ce contexte, en 2020, la fédération a décidé de travailler sur sa "marque", déjà empreinte de la notion d'innovation avec la création d'un fonds pour l'innovation sociale dès 2007. Pour aller plus loin, un groupe de travail vient d'être lancé sur le thème de la raison d'être des ESH. Un groupe de réflexion sur le projet stratégique des ESH à horizon 2050 sera par ailleurs créé la semaine prochaine.

La fédération peut d'ores et déjà s'appuyer sur une étude Le logement social en question réalisée, pour elle, par le cabinet de conseil de Jacques Attali qui analyse les modèles économiques de logement social de trois pays européens : la France, l'Allemagne et l'Angleterre. "Nous retenons notamment que le modèle français est enviable pour sa capacité et son savoir-faire de production. La France produit un nombre de logements sociaux plus important avec une dépense d'aide à la personne moindre. Enfin, les résultats sociaux sont plus performants en France si on regarde le niveau de pauvreté et le taux d'effort, moins élevés en France que chez ses voisins", commente Valérie Fournier.

Dans le cadre de sa tournée, la présidente de la fédération des ESH passera par Evreux (17 mars), Nantes (24 mars), Lille (26 mars), Aix-en-Provence (16 avril), Toulouse (4 juin) et Paris (10 juin).

(1) A noter que la loi Elan comporte quelques exceptions à cette obligation de fusionner. Ce qui est notamment le cas pour les organismes de logement social ayant leur siège dans un département dans lequel aucun groupe ni aucun autre organisme d'HLM ou SEM agréée n'appartenant pas à un groupe, n'a son siège.

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