
Les notaires girondins consacrent un focus aux Franciliens, qui constituent désormais une sorte d'objet immobilier bordelais à part entière, plutôt tendance, avec au cœur de cet enrobage régionalisé : les Parisiens, qui jouent le rôle de la pépite en chocolat. Une certaine défiance à l'égard des nouveaux arrivants s'exprime dans le port de la Lune, transformant pour les plus frileux le TGV en nouveau Cheval de Troie.
Sans revenir sur la question de la démographie, qui est pourtant en plein boom et fait depuis des années monter la population bordelaise, la Chambre des notaires de Gironde observe que les Franciliens représentent 12 % des acquéreurs de bien immobilier à Bordeaux en 2017. Beaucoup moins que ce à quoi on aurait pu s'attendre, puisqu'il reste quand même 88 % d'acquéreurs à identifier... "Selon les marchés leur proportion varie de 7 % pour les appartements anciens à 30 % pour les appartements neufs. Sur la dernière année, leur part de marché a progressé uniquement sur le marché des maisons anciennes, passant de 7 % à 10 %" égrène l'étude.
Un cadre supérieur de 30 à 39 ans
Les Franciliens ont un niveau de vie supérieur à la population bordelaise moyenne et cela se retrouve dans les transactions sans pour autant tourner au tsunami. "10 % des appartements les plus onéreux sont acquis par des Franciliens. Cette proportion s'élève à 14 % pour les maisons anciennes. A l'inverse, pour les biens les moins chers, les Franciliens représentent entre 5 % et 6 % du marché", relève l'analyse de conjoncture.
Parmi cette population francilienne, les Parisiens sont les plus nombreux (42 %) et le portrait-robot de cet acquéreur immobilier se rapproche de la caricature locale sur le pouvoir d'achat des nouveaux arrivants puisque c'est un cadre supérieur âgé de 30 à 39 ans. L'autre information n'est pas simplement lexicale : 24 % de ces 10 % de Franciliens qui achètent à Bordeaux sont des Altoséquanais. Mais ce mot, qui semble signaler une invasion barbare, désigne plus simplement les habitants des Hauts-de-Seine...
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