L'Union des syndicats de l'immobilier (Unis), qui regroupe les syndics (gestionnaires des copropriétés), a organisé mardi sa 1re journée dédiée à la transaction immobilière en Nouvelle-Aquitaine. Une occasion pour l'union des syndics d'Aquitaine d'acter le changement de périmètre régional et de se transformer. L'Unis couvre désormais les douze départements de la Nouvelle-Aquitaine et 44 délégués de l'Union, issus de toute la région, sont venus à Bordeaux participer à cette journée. Catherine Coutellier, ex-présidente de l'Unis Aquitaine, est devenue la présidente de l'Unis Nouvelle-Aquitaine. Elle confirme les écarts de dynamique des marchés immobiliers entre les départements maritimes et ceux de l'intérieur.
"Auparavant l'Unis Aquitaine regroupait environ 40 cabinets. Avec la nouvelle région ce nombre est passé à près de 160. Les villes proches de la côte drainent les accédants à la propriété ce qui est particulièrement vrai à Bordeaux Métropole. Dans ce contexte, et compte-tenu de sa puissance économique, les autres villes, comme La Rochelle ou Limoges ont peur d'être vampirisées par la capitale régionale. Pourtant, quand on y regarde de plus près, on s'aperçoit que la rentabilité est de 4 % à Bordeaux alors qu'elle atteint 8 % à Limoges...", relève la présidente.
Catherine Coutellier (photo DR)
Montée des prix, signe précurseur d'une explosion ?
Quant au marché immobilier de Bordeaux Métropole, la patronne de l'Unis de Nouvelle-Aquitaine craint qu'il ne se transforme en cocotte-minute en furie.
"Bordeaux attire déjà beaucoup, avec son climat, sa qualité de vie, son label Unesco et ses bons sondages. Une attraction qui est d'autant plus forte qu'il y a encore du foncier disponible dans la métropole. Il ne fait pas de doute qu'avec l'arrivée de la ligne à grande vitesse, en juillet, cette attraction va s'amplifier. Le risque c'est d'assister à une explosion des prix. Le programme des Bassins à flot est porté à 90 % par des investisseurs, avec des prix qui sont montés à 4.500 €/m2 : ce qui auparavant ne se trouvait que dans l'ancien de prestige, en plein centre de Bordeaux... Sans compter que bientôt Bordeaux aura un port de plaisance avec 300 ou 320 anneaux", martèle la présidente.
En plus des Bassins à flot d'autres chantiers commencent à sortir de terre, comme celui du quartier Euratlantique, à cheval sur Bègles, Bordeaux et Floirac, et Catherine Coutellier a le sentiment que les infrastructures métropolitaines n'arrivent plus à suivre la montée en puissance du marché immobilier.
"La construction de la salle de spectacle Arena sur la rive droite, à Floirac, bat son plein, mais il n'y a pas de pont pour y aller... Oui vous avez raison, il va y avoir le pont Jean-Jacques Bosc, il va y avoir... en attendant la circulation dans la ville est difficile, l'aéroport n'est toujours pas relié à Bordeaux par le tram et nous ne créons pas assez d'emplois, juge la présidente. Tout cela crée un décalage dommageable : il ne faut pas décourager les gens qui veulent venir travailler ici. Nous sommes dans la dynamique, il ne faut pas se laisser dépasser, le challenge de Bordeaux est là."
Sans être totalement pessimiste, Catherine Coutellier ne cache pas sa crainte d'un à-coup violent dans la croissance immobilière bordelaise. Les tarifs à 6.000 €/m2 dans l'îlot Cheverus, ensemble chic du centre-ville, sont pour elle les signes précurseurs d'une prochaine explosion des prix.
Sujets les + commentés