Bordeaux Euratlantique : déjà les premiers effets LGV !

Grand rassemblement ce vendredi à la Cité du vin pour mieux préparer l’arrivée du TGV à Bordeaux. Et une annonce qui vaut son pesant d’optimisme. Déjà commercialisée à 80 %, moyennant 12.000 € de communication, la Cité numérique a trouvé un acheteur !
Guillaume Pepy, Virginie Calmels, Stephan de Faÿ

L'opération "LGV N -1" organisée aujourd'hui à la Cité du vin à Bordeaux, en compagnie de Virginie Calmels, vice-présidente de Bordeaux Métropole, adjointe au maire de Bordeaux, en charge de l'Economie, de l'Emploi et de Croissance durable et présidente de Bordeaux Euratlantique, Stephan de Faÿ, directeur général de Bordeaux Euratlantique, et Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, a "pour but d'associer tous les acteurs économiques à l'arrivée du TGV à Bordeaux en 2017 pour qu'ils se mobilisent, que tout le monde soit au même niveau d'information", a expliqué Virginie Calmels.

"Comme l'a dit Stephan de Faÿ, l'arrivée de la LGV à Bordeaux n'est pas une fin en soi, c'est un début. Même si le programme est déjà sur les rails, aujourd'hui est un jour de lancement pour Euratlantique, a ensuite souligné la vice-présidente de Bordeaux Métropole. Certains des emplois attendus à Euratlantique seront créés ici. Mais il est clair que nous voulons aussi attirer à Euratlantique des emplois exogènes. Et je voudrais, a-t-elle poursuivi, saluer l'engagement de la SNCF dans ce projet de la ligne à grande vitesse, qu'elle réussit à livrer en temps et en heure. La SNCF a assuré un respect assez extraordinaire des délais".

Les chantiers mettent les TER en retard

Guillaume Pepy, qui passe cette journée de vendredi à Bordeaux, semble avoir apprécié le compliment tout en restant sobre dans ses commentaires. Tout en remerciant Bordeaux Métropole et Euratlantique pour l'organisation de cette session "d'écoute et de travail", le patron de la SNCF a rappelé que le "nom de cette ligne et du service est Océane" et que son impact serait aussi important dans l'histoire du TGV que la création de la ligne Paris-Lyon. Une comparaison flatteuse qui ne saute pas spontanément aux yeux. Puis Guillaume Pepy a mis un coup de focale sur le chantier de la gare de Bordeaux Saint-Jean.

"Pendant trois ans ce chantier a été le plus grand d'Europe, tous types de chantiers confondus. Actuellement la gare de Bordeaux totalise 14 chantiers différents, qui représentent 200 M€ d'investissement. Mais là il faut en plus continuer à faire tourner la gare. Cette dernière fonctionne avec deux voies de moins et de gros échafaudages, ce qui provoque des problèmes de régularité pour les trains express régionaux (TER). Le taux de départ à l'heure des TER est de 60 %, ce qui n'est pas bon, mais avec les travaux on ne peut pas faire mieux", a plaidé le président du directoire.

1 TGV = 3 Airbus A320

Avec la création de cette nouvelle ligne Océane, Bordeaux va hériter d'un tout nouveau TGV, sans équivalent dans le pays.

"Avec ces nouvelles rames on voit la différence : quand vous êtes en seconde classe vous avez l'impression d'être en première, et quand vous êtes en première vous vous retrouvez dans un véritable bureau mobile... Cette rame Océane sera une exclusivité de la ligne Paris-Bordeaux. Pour un TGV à hautes fréquences, avec 33,5 allers-retours par jour, dont 18,5 liaisons directes avec Paris. Avec 556 places, les rames de l'un de ces TGV représentent 3 Airbus A320. Nous déploierons chaque jour 35.000 places dans les deux sens", décortique Guillaume Pepy.

Visibles à partir du 14 octobre, les nouvelles rames Océane seront mises en service à compter du 11 décembre, mais sans la grande vitesse, puisque la LGV devrait démarrer le 2 juillet 2017. Attirer les chefs d'entreprises parisiens à Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine s'impose désormais comme un impératif catégorique et Virginie Calmels a annoncé la mise en service au départ de Paris d'un train inaugural ouvert aux entrepreneurs de la région parisienne pour leur donner envie de créer de l'activité à Bordeaux, sachant que ce coup d'accélérateur bénéficiera non seulement à la métropole mais aussi à la région tout entière. Le fameux train inaugural proposera des services sur mesure aux entrepreneurs mais sûrement pas de conditions tarifaires ristournées, "vous ne croyez tout de même pas que les dirigeants parisiens sont payés au RMI !", s'est amusé Guillaume Pepy.

Belvédère Euratlantique.

Belvédère est un des très grands projets prévus à Euratlantique (DR).

Euratlantique a bien démarré

S'il reste encore beaucoup à faire à Euratlantique, dont l'ambition est la captation de 15.000 emplois, par apports exogènes à Bordeaux Métropole, mais aussi et surtout, selon Stephan de Faÿ, grâce aux créations, ce gigantesque programme de 2,5 millions de mètres carrés, qui va s'étendre sur 30 ans, n'a pas calé au démarrage.

"Au début, dans un programme comme celui d'Euratlantique, ce sont les entreprises du territoire qui font confiance. Sans cette confiance initiale, inutile d'essayer de se lancer. En 2019 il y aura plus de 4.000 nouveaux salariés à Euratlantique, je parle d'entreprises qui ont signé. En 2016, sur les mètres carrés livrés, 25 % des emplois ne viennent pas du territoire métropolitain. A terme nous visons 50 % d'emplois exogènes", relève Stephan de Faÿ.

L'établissement public d'aménagement Euratlantique, dont il est le DG, commercialise également la Cité numérique. Un espace de 27.000 m2 greffé sur l'ancien centre de tri de Bègles et voué aux entreprises du secteur numérique. Plusieurs PME bordelaises emblématiques de cette filière, comme Axyz, ont fait savoir depuis des mois qu'elles viendraient s'installer sur place. La Cité numérique préfigure-t-elle ce qu'il va se passer ailleurs dans Euratlantique ?

La Cité numérique : de quoi rêver

Stephan de Faÿ a annoncé ce matin que d'ores et déjà 80 % de la Cité numérique, qui doit être livrée fin 2017, a été vendu !

"Nous n'avons investi que 12.000 € en communication sur ce projet, ce qui est ridicule. Les gens se sont parlé. Parmi eux il y avait des Parisiens et c'est comme ça que ça s'est mis à tourner, et que des entreprises franciliennes ont annoncé qu'elles arrivaient, parfois à plusieurs. Quels que soient l'entreprise et le temps qu'elle compte rester, nous proposons un tarif de location unique à 140 € le mètre carré. Ce qui est parfaitement adapté aux besoins des entreprises", éclaire Stephan de Faÿ.

Les choses vont tellement bien que le patron opérationnel d'Euratlantique vient de trouver un investisseur qui va racheter la totalité de ce parc technologique voué au numérique.

"Nous n'avions pas vocation à rester propriétaires de la Cité numérique. Je ne peux pas dévoiler l'identité de cet investisseur financier mais il a accepté d'acheter en s'engageant à respecter toutes nos conditions", se réjouit Stephan de Faÿ.

Rappelons que cette cité doit être livrée en deux ou trois tranches moyennant un investissement global de 41 M€. Nul doute que l'exemple de la Cité numérique finisse par faire rêver dans les chaumières...

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