50.000 logements : la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) pose ses conditions

La Charte sur la mise en œuvre du programme 50.000 logements a été signée vendredi matin par Bordeaux Métropole, La Fab, qui supervise la mise en œuvre du projet, la Caisse d’épargne Aquitaine Poitou-Charentes, les bailleurs sociaux et opérateurs immobiliers privés. L'occasion pour la Fédération des promoteurs immobiliers, non signataire, d'émettre des réserves en affirmant que les objectifs économiques sont difficilement tenables.
Jacques Mangon, maire de Saint-Médard-en-Jalles, vice-président de Bordeaux Métropole chargé de l’urbanisme réglementaire, président directeur général de La Fab, Alain Juppé, maire de Bordeaux, président de Bordeaux Métropole,  et Jean-François Paillissé, président du directoire de la Caisse d’épargne Aquitaine Poitou-Charentes
Jacques Mangon, maire de Saint-Médard-en-Jalles, vice-président de Bordeaux Métropole chargé de l’urbanisme réglementaire, président directeur général de La Fab, Alain Juppé, maire de Bordeaux, président de Bordeaux Métropole, et Jean-François Paillissé, président du directoire de la Caisse d’épargne Aquitaine Poitou-Charentes (Crédits : Bordeaux Métropole)

Le programme 50.000 logements, qui consiste à produire dans la métropole bordelaise des logements pour tous autour des axes de transports publics, à prix abordables, et ainsi encourager les ménages à accéder à la propriété, se confirme : Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, Jacques Mangon président directeur général de la Fab, et Jean-François Paillissé, président du directoire de la Caisse d'épargne Aquitaine Poitou-Charentes, ont signé vendredi matin avec les bailleurs sociaux et promoteurs immobiliers une charte pour "conforter l'assise du programme".

Néanmoins, cette matinée a été rythmée par des échanges entre signataires et promoteurs immobiliers doutant de la solvabilité du projet. L'objectif est de produire un tiers des 50.000 logements à moins de 2.500 €/m² : une intention remise en cause par la Fédération des promoteurs immobiliers qui n'a pas souhaité être signataire de la charte et qui exprime des réserves sur la viabilité du projet.

Alain Ferrasse, président de la FPI estime en effet que "les objectifs économiques sont difficilement tenables et ne correspondent pas à la réalité de nos métiers". Contacté par La Tribune Bordeaux un peu après cette intervention, Alain Ferrasse précisait :

"J'ai le sentiment, à travers mon intervention, d'avoir été entendu par Alain Juppé. Le programme 50.000 logements n'est tenable économiquement que si nous obtenons l'autorisation de produire à 10% au dessus de ce couperet de 2.500€/m2" confiait-il.

Des prix en dessous des espérances...

Quoi qu'il en soit, les bailleurs sociaux et opérateurs immobiliers privés signataires de cette charte (*) s'engagent sur un objectif de production, par opération, de 1/3 de logements locatifs sociaux, 1/3 de logements en accession à prix maîtrisé (2.500 € m² TTC maximum) et 1/3 de logements privés. Ils s'accordent également à travers cette charte sur un plafond de 280 €/m2 de charge foncière moyenne. Les promoteurs immobiliers s'engagent également  à échanger avec la Fab, dès la phase amont des projets, sur les conditions d'intervention foncières.

Cependant les promoteurs immobiliers, en tant qu'acteurs-phares du projet, posent leurs conditions. Tous ont signé la charte à titre individuel. La FPI, non signataire, réclame, quant à elle, une augmentation de 10 % des prix fixés pour que le projet soit réalisé et qu'il ne s'établisse pas à perte. Une réclamation écoutée et considérée par le président de Bordeaux Métropole qui a conclu cette signature officielle en relativisant :

"Je suis ravi que cette charte ait été signée malgré les considérants qui ont été évoqués. Nous tâcherons ensemble de mener ce projet et de faire en sorte que les produits ne soient pas en décalage avec la solvabilité de ceux proposés sur le marché."

(*) Les premiers signataires de cette charte : Aquitanis, Axanis, Coligny, Domofrance, Gironde Habitat, ICF Habitat, Le Col, Mesolia, SNI, côté bailleurs ; Adim (groupe Vinci), Aqprim (groupe Société générale), BNP Paribas Immobilier, Bouygues Immobilier, Cogedim, Crédit agricole Immobilier, De Mathieu et Bard, Eiffage, Fayat Immobilier, Groupe Brémond, Groupe Pichet, Icade, Nexity Immobilier, Safran Immobilier, Tagerim, Vilogia, côté opérateurs privés.

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Commentaires 2
à écrit le 28/02/2016 à 0:42
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Avant de signer une charte de projet de 50000 logements, il faudrait des terrains constructibles. Le projet de révision du PLU 3.1 spolie tous les terrains constructibles pour les rendre agricoles en totale incohérence avec le SCOT sur la commune du ...

à écrit le 09/02/2016 à 18:13
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Augmenter le nombre de logement alors que les programmes actuels ont du mal à se vendre est surprenant. Faire venir de nouveaux habitants sans prévoir en même temps de nouveaux emplois est aberrant.

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