Drones : le Bordelais Singulair passe à l’échelle grâce au n°1 mondial de l’éolien

L’entreprise bordelaise Singulair, spécialisée dans l’inspection de pales d’éoliennes par drones, a signé en début d’année un contrat de trois ans avec le n°1 mondial de l’éolien, le fabricant danois Vestas. Un partenariat qui confère visibilité et crédibilité permettant à Singulair de recruter à Bordeaux et de se déployer à l'étranger.
Spécialisée dans l'inspection des pales d'éoliennes avec des drones, la société bordelaise Singulair analyse les images grâce à l'intelligence artificielle.
Spécialisée dans l'inspection des pales d'éoliennes avec des drones, la société bordelaise Singulair analyse les images grâce à l'intelligence artificielle. (Crédits : Singulair)

L'entreprise bordelaise Singulair qui compte dix salariés devrait monter à une quinzaine dans les six prochains mois. Pour l'expliquer, malgré la crise, son PDG met en avant une précédente expérience riche d'enseignement dans l'entrepreneuriat, son positionnement et une belle opportunité. La société française spécialisée dans l'inspection de pales d'éoliennes par drones, créée en 2014, a signé en début d'année un contrat de trois ans avec le producteur danois d'éoliennes Vestas, numéro un mondial du secteur.

L'analyse de données

"Il y a quelques années, les industriels nous disaient être convaincus par le drone, mais ils avaient besoin de personnes assurant la continuité digitale. Or, cela a toujours été mon credo. Je privilégie le volet application et les usages plutôt que le matériel", rembobine Olivier Maffrand, PDG de Singulair.

"Le sujet, c'était donc d'offrir une plateforme qui allait permettre de couvrir tout le spectre de la programmation, de l'exécution et de l'analyse de l'inspection industrielle. Et il fallait que cette plateforme s'interconnecte avec le système d'information de nos clients. Nous sommes devenus éditeurs de logiciels et opérateurs de plateforme."

Le modèle ? Singulair n'est pas composée de pilotes de drone. La société a créé un réseau constitué d'une cinquantaine de professionnels indépendants dans le monde. "Cela signifie que dès qu'un événement est signalé, au Mexique par exemple, nous pouvons nous déployer très rapidement", assure Olivier Maffrand. Les données collectées qui sont transmises à Singulair sont ensuite traitées puis analysées par l'intelligence artificielle et font l'objet d'un rapport en moyenne dans les 72 heures.

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Si Singulair visait dès le départ l'industrie, elle a décidé de se concentrer sur le marché des énergies renouvelables et l'éolien en particulier "qui est un secteur qui croit de 10 à 12 % par an", rappelle Olivier Maffrand. Il n'envisage pas donc pas, à ce stade, de diversification. "Nous serions davantage dans la dispersion", avoue Olivier Maffrand.

Une relation équilibrée

Dans ce secteur, le contrat signé cette année avec Vestas, après plusieurs mois de tests, constitue en l'occurrence une opportunité pour Singulair.

"Fin 2018, Vestas nous a testés sur une ferme éolienne française, puis en 2019, sur un millier d'éoliennes à inspecter en France. Cela nous a permis d'éprouver la plateforme que nous avions créée, nos process opérationnels, de travailler avec des acteurs dans le domaine du drone et de structurer un réseau en prévision d'une croissance. Le vrai passage à l'échelle a eu lieu en 2019", confie Olivier Maffrand.

La PDG de Singulair salue d'ailleurs une relation équilibrée.

"Nous leur apportons beaucoup d'innovation et de la réactivité tandis que Vestas nous apporte du volume. Nous sommes davantage dans un partenariat que dans une relation de sous-traitance", témoigne-t-il encore.

Singulair va donc réaliser, pour Vestas, des inspections dans douze pays en Méditerranée et en Amérique du Sud. La société bordelaise passera de 5.000 inspections en 2020 à 12.000 l'année prochaine. "Cette expérience d'inspection nous rend visible et crédible auprès des populations auxquelles on ne s'était pas adressé. Vestas nous permet de nous déployer à l'étranger. Mais malgré cette hausse d'activité, je n'aurai l'an prochain encore que 4 % du marché mondial. Il y a déjà 310.000 éoliennes dans le monde !"

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Singulair va donc continuer à aller chercher des clients et à poursuivre la R&D tout en commençant à explorer d'autres pistes, notamment la maintenance prédictive. Car si elle conclut des contrats avec des fabricants d'éoliens pour des contrats de maintenance, elle constate que d'autres acteurs de la chaîne de valeurs sont intéressés. "Nous sommes plutôt dans la verticalisation de notre offre", explique Olivier Maffrand.

Par ailleurs, alors que la certification n'est pas nécessaire, Singulair qui a deux concurrents dans le monde, aux Etats-Unis et en Suisse, aimerait devancer le marché et faire certifier ses inspections. "Nous avançons prudemment", assure Olivier Maffrand confiant. L'entreprise recrute, pour son siège bordelais, des développeurs en intelligence artificielle et des chefs de projets.

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