Jusqu'à sa disparition, au 1er janvier 2016, Herakles restera la plus importante filiale de Safran à fusionner avec Airbus Defence and Space (DS-Défense et Espace) dans le cadre de la coentreprise Airbus Safran Launchers. Numéro deux mondial du propergol solide, Herakles emploie 3.300 salariés, dont 2.200 en Gironde, et la fusion devrait concerner plus de 3.000 d'entre eux. Favorable à la création de cette coentreprise, contrairement aux autres syndicats d'Herakles, la CFE-CGC vient pourtant de s'apercevoir d'un détail inquiétant.
"C'est en étudiant les structures de rémunérations dans le cadre de la joint venture (co-entreprise), avec des collègues de Snecma Vernon (Safran) et d'Airbus DS, que nous nous sommes aperçus que les salariés de Safran, et donc d'Herakles, allaient perdre entre 1 et 2,5 mois de salaire brut dans Airbus Safran Launchers, à cause de la baisse de l'intéressement et de la participation ! Il faut savoir que 85 % des salariés du groupe Safran possèdent des actions de l'entreprise et contrôlent 15 % du capital, c'est la deuxième plus forte capitalisation détenue par des salariés du CAC 40", détaille Philippe Gery, délégué syndical central CFE-CGC.
Mobilisation en vue
Favorable à la fusion, la CFE-CGC vient ainsi de buter sur un obstacle caché dans les détails. Un choc culturel qu'avaient dû anticiper un tant soit peu les syndicalistes. "La question centrale de cette coentreprise c'est la rémunération, à Safran c'est plus collectif, à Airbus c'est plus individualisé" résume Philippe Gery. Les représentants de la CFE-CGC ont ensuite rencontré le directeur des ressources humaines d'AirbuSafran Launchers. "Nous n'avons parlé que de ça pendant toute une matinée. Le dossier est sur la table mais ils manquent d'arguments pour nous expliquer que notre rémunération va baisser." Pas question pour la CFE-CGC d'accepter la situation telle qu'elle se présente. Tout coup de rabot sur la participation et l'intéressement devra trouver sa contrepartie, estime ainsi le syndicaliste. Une sorte de plan B, qui pourrait passer par une réévaluation du salaire mensuel. "Nous ne demandons pas à gagner plus, mais nous refusons de gagner moins", recadre Philippe Gery. Si des tracts ont été distribués ce mardi matin à l'ensemble du personnel au siège d'Herakles, l'heure de la mobilisation n'est pas encore venue. "La direction a jusqu'à la mi-juillet pour nous faire une réponse. Passé ce délai, nous pourrons commencer à mobiliser", précise Philippe Gery. La CFE-CGC a levé le lièvre de cette perte de rémunération et les autres syndicats d'Herakles (CGT, CFDT, SUD) ne devraient pas y être insensibles.
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