Données médicales : Sophia Genetics monte en puissance au Pays basque

60 salariés se sont installés sur la côté basque à Bidart, à côté de l'Estia, où ils devraient à terme être une centaine. La medtech suisse a également recruté une trentaine de personnes dans ses bureaux à Pessac, en Gironde.
De gauche à droite : Emmanuel Alzuri, maire de Bidart, Jurgi Camblong, patron de Sophia Genetics, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Jean-René Etchegaray, président de la CAPB, et Patxi Elissalde, directeur général de l'Estia.
De gauche à droite : Emmanuel Alzuri, maire de Bidart, Jurgi Camblong, patron de Sophia Genetics, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Jean-René Etchegaray, président de la CAPB, et Patxi Elissalde, directeur général de l'Estia. (Crédits : AH/ La Tribune)

C'est un retour au pays comme le Pays basque, et d'autres régions, aimeraient en connaître d'autres : après avoir créé Sophia Genetics en Suisse, l'Angloye Jurgi Camblong, a inauguré ce mercredi 28 juin les locaux basques de son entreprise. La medtech, spécialisée dans l'analyse de données médicales en particulier dans le domaine de l'oncologie, a recruté soixante salariés installés dans un bâtiment qui vient d'être terminé à côté de l'école d'ingénieurs Estia (Ecole supérieure des technologies industrielles avancées), à Bidart. Sophia Genetics dispose également de bureaux à Pessac, à Bordeaux Métropole, et compte ainsi près d'une centaine de salariés en Nouvelle-Aquitaine sur un total de 450, majoritairement basés en Europe et aux Etats-Unis.

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« Nous sommes présents dans 72 pays et travaillons avec 750 hôpitaux dans le monde, dont une quarantaine en France. J'ai eu l'occasion de beaucoup voyager, je viens d'habiter quelques mois aux Etats-Unis. Je me suis rendu compte que la diversité est clé pour le développement de notre entreprise », a expliqué le dirigeant de Sophia Genetics mercredi devant les salariés et les élus présents.

Ce sont en effet la Communauté d'agglomération Pays basque (CAPB) et le département qui ont financé à hauteur de 11 millions d'euros la construction des locaux pour Sophia Genetics, qui aura en novembre prochain des équipes de l'Institut Curie comme voisin.

Cotée au Nasdaq

« Cette diversité, on la trouve dans cette région où on parle plusieurs langues, mais où tous les jeunes n'ont pas l'opportunité de vivre après avoir fait leurs études ailleurs. A l'Estia, ils peuvent désormais suivre une formation d'ingénieurs et nous pouvons leur offrir la possibilité d'intégrer une société locale qui se développe dans le monde entier. De plus, le cadre naturel de cette région nous aidera sans doute à attirer des talents d'autres pays », a souligné le titulaire d'un mastère de biochimie de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour et d'un DEA en biologie-santé à l'Université de Bordeaux.

« Nous sommes à ma connaissance la seule société en Nouvelle-Aquitaine à être cotée au Nasdaq », a ajouté le fondateur de Sophia Genetics, qui a levé 234 millions de dollars lors de cette entrée en bourse il y a deux ans et est en concurrence avec des laboratoires, tels que Roche, les spécialistes des données dont Google ou encore les fabricants de matériel médical, dont Siemens et Philips.

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Extension de la zone d'activité

En choisissant en 2018 de créer son premier centre de R&D, spécialisé sur le développement informatique, à Bidart, Jurgi Camblong a reconnu les efforts du Pays basque pour attirer des entreprises internationales. « Peu y croyaient en 1985 lors que nous avons démarré la construction d'Izarbel et de l'Estia sur quinze hectares pour permettre de vivre et de travailler au pays, et pas seulement dans le tourisme. L'installation de Sophia Genetics marque le début d'Izarbel 2, l'extension que nous comptons mener pour que ce territoire reste dynamique et ouvert sur le monde », a rappelé Emmanuel Alzuri, maire de Bidart.

Ce projet de 22 hectares ne suscite pas autant de tensions que celui de l'extension de la zone d'activité Arkinova à Anglet, mais est tout de même très délicat à mener sur cette bande côtière, déjà très bétonnée et où les prix immobiliers ont explosé. « Il faut du courage politique pour faire du développement économique. Sophia Genetics sera le vaisseau amiral d'Izarbel 2 », a complété Jean-René Etchegaray, président de la CAPB. « Trouver des talents, les convaincre puis les fidéliser sont des défis importants pour les entreprises. Nous mettons l'accent sur la collaboration avec les entreprises. C'est un signal fort que j'aimerais envoyer à tous les entrepreneurs de France et d'Europe », a poursuivi Patxi Elissalde, directeur général de l'Estia qui compte à ce jour 1.200 étudiants dans la robotique ou encore l'informatique.

« Il faudrait que chaque école ait sa pépinière pour créer des liens avec les entreprises comme vous le faites ici », a salué Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine. « Je rappelle que nous sommes la région qui compte le plus d'emplois dans la santé numérique, la moitié des emplois nationaux, avec de belles sociétés, telles que Treefrog Therapeutics (à Bordeaux et spécialisée dans les thérapies cellulaires). En matière de santé, notamment pour ce qui est des cancers dont Sophia Genetics est l'un des spécialistes, nous devons accélérer, tout comme pour le défi climatique », a souligné l'édile.

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