Comment Kate se place dans la course à la micro-voiture électrique

Kate vient de lever sept millions d’euros pour financer le développement de son petit véhicule, la K1, qui sera présentée cet été et mise en production dès 2024. La société basée à Cerizay dans les Deux-Sèvres se positionne sur le marché des micro-voitures électriques pour répondre aux défis de la mobilité quotidienne et durable. Pour gagner du temps, elle a racheté Nosmoke il y a quelques mois.
La K1 sera présentée à la fin de l'été 2023.
La K1 sera présentée à la fin de l'été 2023. (Crédits : Kate)

L'équipe fondatrice de Kate a l'intime conviction que les SUV de deux tonnes, thermiques ou même électriques, ne constituent pas le futur de la mobilité du quotidien. « Les véhicules sont de plus en plus lourds, puissants, de moins en moins accessibles financièrement. Nous les retrouvons dans les centre-villes. Or, nous estimons que la voiture de demain, celle des trajets de tous les jours, sera petite, légère, propre et moins chère », explique Matthias Goldenberg CEO et co-fondateur de Kate. C'est à partir de ce postulat que Thibaud Elzière, entrepreneur en série, Matthias Goldenberg et Pierre Escrieut, anciens de chez Valéo aux profils auto et tech, ont décidé de se lancer dans la production d'une toute petite voiture qui permettra de diviser par 35 son impact environnemental par rapport à un véhicule thermique lourd.

Pour autant, il ne s'agissait pas de partir de zéro.

« L'idée des petites voitures n'est pas nouvelle. Mais pour réussir, il faut être capable d'exécuter très vite et d'arriver au bon moment. Faire une voiture c'est très compliqué, en faire plusieurs centaines par an l'est encore plus. En faire plusieurs centaines de voitures par jour comme nous l'envisageons est quasiment impossible ! », explique Matthias Goldenberg.

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Un rachat pour gagner du temps

Pour réussir son pari, Kate s'est en l'occurrence appuyée sur la société Nosmoke qu'elle a rachetée en décembre 2022. « Kate s'offre un outil industriel et une expertise sectorielle qui lui permettent de gagner du temps dans un secteur en pleine effervescence », explique Thibaud Elzière. Fondée à Cerizay Deux-Sèvres en 2012, Nosmoke a réalisé quatre millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022.

En quatre mois d'existence, Kate a retravaillé le véhicule hérité de Nosmoke, un véhicule de plage haut de gamme baptisé l'Original dont la commercialisation a débuté en avril. « Nous avons gardé le châssis qui représente beaucoup de R&D. Nous avons amélioré la partie industrielle en divisant le temps de montage par deux et nous sommes passés à des composants majoritairement asiatiques à des composants majoritairement français ou européens », explique Matthias Goldenberg. Kate a l'ambition d'en fabriquer 600 cette année, contre 200 en 2022. Reste que « l'objectif de Kate n'est pas de produire des véhicules de plage mais des véhicules du quotidien », prévient Matthias Goldenberg.

Kate

L'Original (véhicule de plage haute de gamme) dans l'atelier de Cerizay. (crédits : Kate).

Une levée de fonds pour accélérer

« Nous utilisons ce véhicule pour développer notre futur projet, la K1. Techniquement parlant, il y a déjà de la K1 dans l'Original. Par ailleurs, économiquement parlant, cela nous permet d'avoir déjà des revenus. Contrairement à beaucoup de startups qui sont dépendantes des levées de fonds, nous levons des fonds pour accélérer et non pour survivre », assure Matthias Goldenberg. C'est dans le cadre de cette stratégie que Kate vient précisément de lever sept millions d'euros en amorçage auprès d'investisseurs proches des secteurs de la tech et de l'automobile. Ce premier tour de table va permettre de terminer le développement de la K1 qui coûtera moins de 15.000 euros à l'achat. La voiture devrait être présentée à la fin de l'été pour une mise en production fin 2024. Kate s'est fixé comme objectif de produire 200 véhicules par jour, soit 40.000 par an d'ici début 2027.

L'usine pilote continuera à produire l'Original qui plafonnera à 1.000 voire 1.500 unités par an. En revanche, un nouvel outil de production verra le jour à proximité du premier pour la fabrication de la K1. « La levée de fonds servira aussi au début de sa construction », ajoute Matthias Goldenberg. D'autres financements plus conséquents interviendront dans l'année pour financer ce nouvel outil. « Le risque sera porté par Kate et les investisseurs de Kate », insiste toutefois Matthias Goldenberg. Kate n'aura donc pas recours à la pré-commande de son véhicule.

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Une PME avec les process de la tech

Son secret pour tenir un calendrier si serré ?

« Nous sommes une PME d'une trentaine de personnes avec les process de la tech. Aujourd'hui, nous avons d'un côté beaucoup de startups qui sont des machines à lever mais ne produisent pas, de l'autre des PME qui sont des machines à produire mais ne sont pas sexy aux yeux des investisseurs. Nous essayons d'être au milieu ! », explique Matthias Goldenberg.

Pour la distribution de son véhicule en France et en Europe, Kate a d'ores et déjà identifié un partenaire. L'idée : permettre au particulier d'être livré à l'usine, chez lui ou dans un réseau de garages. « Nous nous appuierons sur l'écosystème qui existe déjà », prévient Matthias Goldenberg. Kate qui emploie 32 personnes devrait recruter plusieurs dizaines d'autres profils cette année, jusqu'à plusieurs centaines dans les prochaines années.

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