Malgré la sécheresse et les restrictions, Cash Piscines continue à faire le plein de commandes

Cash Piscines, l'enseigne bordelaise de piscines à assembler ou à construire soi-même, reste en croissance soutenue après un exercice 2022 tout à fait tonique. Les épisodes de sécheresse de l'an dernier ne dissuadent pas les clients, au contraire. Cash Piscines, très implanté dans les régions du Sud de la France, vient ainsi d'ouvrir des magasins en Lorraine et dans le Nord.
Un magasin de Cash Piscines
Un magasin de Cash Piscines (Crédits : Cash Piscines)

La sècheresse et la canicule historiques de 2022 n'y ont rien changé. Pas plus que l'incroyable et sinistre épisode de sécheresse hivernale de cet hiver 2022-2023, au cours duquel la pluie s'est arrêtée de tomber pendant 32 jours. Avec plus de trois millions de bassins individuels, les Français continuent à plébisciter la piscine alors même que les restrictions d'usage se multiplient dans le sud-est du pays. La croissance continue de Cash Piscines est là pour en témoigner. Basé à Mérignac, près de Bordeaux, c'est le leader national de la piscine à monter ou à construire soi-même, autrement-dit de la piscine la moins chère. Cash Piscines aura ouvert 15 nouveaux magasins d'ici la fin de ce mois de mai pour atteindre la barre des 150 points de vente en France. L'entreprise, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 260 millions d'euros en 2022, en hausse de +6 %, emploie désormais 1.000 salariés et s'est lancé dans le recrutement de 350 personnes.

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« En 2022, le trafic, c'est-à-dire le nombre de passages en caisses, a augmenté de 18 %. Nous vendons de plus en plus de matériel à de plus en plus de clients pour de plus en plus de travaux d'entretien ! Nous sommes un libre-service de l'auto-construction et de la rénovation de piscines par soi-même. C'est pour répondre à ce besoin de faire sa piscine par soi-même, qui s'exprimait de plus en plus clairement, que Cash Piscines à été fondé il y a une vingtaine d'années », rembobine pour La Tribune Frédéric Guyot, directeur général de Cash Piscines.

Une piscine, ça consomme très peu...

Dans ce climat d'angoisse généralisé sur la disponibilité en eau, qui se répand depuis l'an dernier comme une tache d'encre dans un aquarium, les piscines privées ont déjà été pointées du doigt. Avec un petit avant-goût de faute morale à la clé. Et à la question de savoir si désormais prélever de l'eau potable pour en remplir sa piscine personnelle ce ne serait pas un peu exagéré voire irresponsable, le DG de Cash Piscines contre-attaque très directement :

« Ces piscines représentent 0,15 % de la consommation d'eau en France. C'est ce qui fait que les propriétaires de piscines ou les clients qui veulent en construire ne comprennent pas le décalage qu'il y a entre la réalité et ce que les gens semblent croire. Dans un foyer, la piscine consomme moins d'eau que les toilettes ou que la douche... ».

Mais cette estimation prend en compte le fonctionnement de la piscine mais pas son remplissage initial qui représente en moyenne 65.000 litres d'eau potable, selon le Centre d'information sur l'eau (Cieau), soit plus de 900 douches. Le directeur général entend néanmoins faire savoir que beaucoup d'eau a coulé depuis le début des années 2000 :

« Les technologies ont évolué. Nous disposons aujourd'hui d'un matériel parfaitement efficace pour empêcher l'évaporation de l'eau. D'autre part, si l'eau de la piscine est bien filtrée il n'y a pas besoin de rajouter de l'eau. Comme pour la couverture de la piscine, c'est un point crucial sur lequel nous accompagnons nos clients. Ensuite il y a les enfants, qui bien entendu risquent d'occasionner des pertes d'eau avec les éclaboussures, mais à la sécurité desquels il faut veiller de près. Là aussi, nous avons tout ce qu'il faut », déroule Frédéric Guyot.

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Faire face aux restrictions d'eau

Ce dernier entend préciser qu'en vingt ans la consommation d'eau dans les piscines privées a été divisée par deux, tandis que la taille moyenne des bassins s'est réduite avec le recul de la taille des jardins. Même si les piscines privées ne consomment pas énormément d'eau, personne n'échappe aux restrictions sur l'usage prises par les préfets en cas de situation déficitaires.

« Même en cas de restrictions, quand un bassin a été construit on a le droit de demander une dérogation pour le mettre en eau car c'est une nécessité pour que la construction conserve sa forme définitive », éclaire le dirigeant, qui souligne qu'il n'est désormais plus nécessaire de vider l'eau de la piscine familiale si l'entretien a été bien fait.

Cash Piscines ne se définit pas comme une franchise puisque les adhérents affiliés qui font tourner l'enseigne possèdent plusieurs magasins répartis sur deux ou trois départements.

« Les 150 magasins de Cash Piscines sont contrôlés par 23 adhérents affiliés. Le fait qu'ils puissent contrôler plusieurs magasins leur donne une vraie solidité technique », analyse le directeur général.

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Du plus simple au plus sophistiqué : une offre large

De la petite piscine hors sol en bois ou en acier, à la plus grande piscine enterrée, Cash Piscines propose une foultitude de matériels : bâches, pompes à chaleur, volets de sécurité, balais, robots électriques, sel de piscine, produits anticalcaire... et tout un ensemble de pièces détachées.

« L'entretien de la piscine va du produit le plus basique au plus sophistiqué, en l'occurrence le robot. Nous proposons à nos clients tous les articles dont ils ont besoin. Ce qui nous fait plusieurs milliers de références à gérer, avec une importante activité de service après-vente », expose Frédéric Guyot.

Le patron opérationnel de l'enseigne précise que 40 % de l'activité est généré par l'entretien des piscines au sens le plus large (jusqu'à l'achat des épuisettes, robots, etc.), 40 % par la rénovation et l'auto-construction, les 20 % restants étant alimenté par les produits loisirs : qu'il s'agisse de piscines hors sol et tout ce qui est gonflable. Le choc inflationniste, le directeur général estime que son enseigne l'a jusqu'ici surmonté avec efficacité, avec un panier qui a augmenté en moyenne de +5 %. Cash Piscines importe de nombreux produits, une particularité qui a joué un rôle moteur dans l'évolution des prix.

L'inflation se dégonfle dans le fret maritime

« Nous avons été très vigilants. Parce que si personne ne peut s'arrêter de manger, on voit que l'alimentaire a quand même été frappé de pleine fouet par l'inflation, avec des marques qui commencent à être lâchées par les consommateurs. Vous pensez bien que la piscine ce n'est pas aussi important. Ce qui fait que nous nous sommes beaucoup battus. Comme nous importons beaucoup, le transport a pesé lourd, mais il a beaucoup baissé. Il y a un an et demi le fret d'un conteneur c'était 20.000 dollars. Aujourd'hui c'est 2.000 dollars. Et cet effort sur les prix, rendu possible par la taille de notre réseau, nous l'avons rétrocédé aux clients », rembobine Frédéric Guyot, qui explique que l'enseigne a rogné sur ses marges pour ne pas perdre ses clients.

Très présent dans les régions du sud de la France (de l'Atlantique à la Méditerranée), Cash Piscines s'est étendu vers le Nord et vient d'ouvrir son premier magasin à Lille... De la même façon, l'enseigne bordelaise s'est étendue vers l'Est, en Lorraine, où elle est désormais présente à Thionville... signe peut-être avant-coureur que les piscines avancent avec le réchauffement climatique.

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