Créée à Paris en 2020 par trois associés qui ont évolué dans le secteur de l'éolien, la société Arhyze a annoncé en février le déménagement de son siège social à Bordeaux dans le courant de l'année 2023. Objectif : y être installé l'été prochain. Plusieurs facteurs ont joué dans ce choix d'implantation. Alors que l'entreprise se positionne sur le développement, le financement, la construction et l'exploitation de projets d'hydrogène vert, elle a notamment identifié un « vrai » potentiel en Nouvelle-Aquitaine.
« Si dans le Grand Est et dans les Hauts-de-France, il s'agit en premier lieu de décarboner l'industrie, en Nouvelle-Aquitaine, nous allons plutôt travailler sur de l'hydrogène pour les secteurs maritime et portuaire, aéronautique, le transport, la logistique, donc tout ce qui touche aux mobilités. Nous voyons également un potentiel pour le développement de nos projets couplés à du solaire. C'est une région très intéressante du point de vue de l'ensoleillement », explique Jérémy Da Costa, co-fondateur d'Arhyze.
Pour monter ses projets qui demanderont en moyenne trois ans de travail avant la mise en service, Arhyze insiste sur l'indispensable phase d'analyse des besoins locaux avec pour objectif une décarbonation du secteur. Au moment de l'exploitation, elle sera propriétaire de l'installation. « Des acteurs locaux pourront prendre une participation au capital de la société de projet créée pour l'occasion mais nous resterons majoritaires », précise Jérémy Da Costa. Le modèle économique d'Arhyze reposera sur la vente de la molécule d'hydrogène.
Un démonstrateur fin 2023
A ce stade, aucun projet n'a été mis en service par l'entreprise qui rappelle qu'en France seuls cinq électrolyseurs d'une puissance raisonnable, à savoir 250 kilowatts, sont en service. « Beaucoup de projets vont sortir », prévient en revanche Arhyze qui annonce l'installation d'un démonstrateur en Charente-Maritime fin 2023. Sans dévoiler le nom de l'industriel impliqué dans le projet, Arhyze précise que ce projet de 250 kilowatts comprendra un électrolyseur et un système de liquéfaction.
« L'hydrogène peut être utilisé sous forme gazeuse mais aussi liquéfiée pour des secteurs très spécifiques liés à l'aéronautique, le maritime ou le fluvial. Nous regardons donc le potentiel lié à hydrogène liquide, mais aussi à l'ammoniac qui est aujourd'hui produit à partir d'hydrogène gris. Pourquoi ne pas relancer la production d'ammoniac grâce à de l'hydrogène renouvelable en Nouvelle-Aquitaine ? Cela fait partie des réflexions stratégiques que nous avons sur le plus long terme », explique Jérémy Da Costa.
Une nouvelle levée de fonds en 2023
Au cours de l'été 2022, Arhyze a réalisé une première levée d'amorçage de 1,5 million d'euros auprès d'un acteur dédié à la transition énergétique. « Elle était uniquement dédiée à la structuration des équipes. En complément, nous avons signé un accord de partenariat avec ce même investisseur qui pourra remettre de l'argent dans le cadre de projet. Le chiffre n'est donc pas communicable dans sa globalité. Il y a une partie variable pour le financement d'études et d'infrastructures. » Jérémy Da Costa annonce d'ores et déjà une levée de fonds de consolidation pour accélérer en 2023.
Arhyze qui fait aujourd'hui travailler huit personnes prévoit de faire grimper son effectif à 15 cet été et 20 en fin d'année. L'entreprise recrute des ingénieurs pour le développement des projets ainsi que des profils commerciaux.
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