
En 2022, Bordeaux Technowest a accompagné 84 startups qui ont levé plus de 15 millions d'euros. 28 nouvelles jeunes pousses retenues parmi plus de 200 candidatures ont été accueillies. Le technopole a fait le bilan de l'année écoulée, « année de la reprise », a rappelé François Baffou, son directeur général, ce mercredi 29 mars, avant de présenter les perspectives 2023.
Parmi elles, la plus emblématique : la livraison fin septembre de Cockpit, futur siège de Bordeaux Technowest et lieu totem d'un écosystème d'acteurs de la filière aéronautique spatial défense (ASD) et des industries du futur avec 6.500 m2 de bureaux.
« A six mois de l'ouverture, nous sommes à 80 % de remplissage. La pépinière a fait le plein », annonce François Baffou qui précise qu'il n'y aura pas de financement public sur le fonctionnement de Cockpit.
Le chantier est en cours du côté de Mérignac. (crédits : HL / La Tribune)
Un cap pour le spatial
Mais au-delà de ce projet initié il y a quatre ans, « 2022 et 2023 vont constituer un tournant pour Bordeaux Technowest », a insisté François Baffou.
« En matière de développement, nous sommes en train de passer un cap dans le domaine du spatial. Nous avions du mal à trouver des projets, des startups. C'est en train de changer », reconnaît François Baffou.
Et de citer en particulier l'arrivée de The Exploration Company dans les locaux de Bordeaux Technowest à Mérignac. L'entreprise franco-allemande qui entend démocratiser l'accès à l'exploration spatiale a levé 50 millions d'euros depuis sa création il y a deux ans, dont 40 millions cette année.
Un nouveau site rive droite
Le technopole va par ailleurs continuer à mailler le territoire. François Baffou a annoncé l'ouverture en septembre prochain d'un nouveau site de 1.000 m2 sur la rive droite de la métropole, à Bassens, à 100 mètres de la gare, dans les anciens locaux de Lafon libérés par Madic l'an dernier. Il sera dédié à l'accompagnement d'entreprises dans le domaine de la greentech (écologie industrielle, économie du réemploi) sur le même modèle que le site de Blanquefort avec des bureaux, des ateliers, du stockage, un incubateur, une pépinière, une espace événement. L'entreprise Circouleur, spécialisée dans le recyclage des peintures sera la première à s'y installer.
Bordeaux Technowest a également annoncé un nouveau site pour son centre d'essai drones au niveau du lac d'Hourtin avec un corridor long de 50 kilomètres validé par la direction générale de l'aviation civile. Une nouvelle occasion d'ancrer le territoire bordelais dans sa position de terre de drones.
« Le drone est sur tous les fronts : les zones de conflits, les feux de forêts, les services quotidiens pour la surveillance des espaces naturels et l'assistance aux personnes. Plus que jamais, cette classe d'aéronefs a conforté sa place d'outil utile à la société », insiste François Baffou.
Une place accrue pour l'open innovation
Mais Bordeaux Technowest, c'est aussi un programme d'open innovation auquel adhèrent désormais 34 industriels partenaires qui viennent chercher auprès des startups des technologies dont elles ont besoin.
« Cela fonctionne très bien. L'open innovation est désormais intégrée dans le process d'accompagnement de nos startups. En 2022, plus de 800.000 euros de contrats ont été signés entre nos startups et des grands groupes. Nous serons sur les mêmes chiffres en 2023. Ce n'est pas anecdotique », assure François Baffou qui a annoncé une extension de ce programme à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine. « J'y tiens beaucoup. C'est l'avenir, la confrontation. Cela permet à une startup d'être tout de suite en relation avec un client potentiel et de savoir si elle est sur le bon ou le mauvais chemin par rapport à son projet, sa technologie, son service. »
À titre d'exemple, ArianeGroup a pu identifier Delfox avec qui le groupe a entamé une collaboration sur le long terme, ou encore aussi Touch Sensity pour ne citer qu'eux. De son côté Keolis s'est engagée auprès de Bordeaux Métropole dans le cadre d'une délégation de service public à muscler son jeu en matière d'innovation sur 2023/2030. Un fonds de 10 millions d'euros y sera consacré pour apporter de l'innovation dans la qualité de service à l'usager, le développement durable, la sûreté et la sécurité, et la performance des systèmes de transport. « 2023 sera une année charnière pour initier des projets. Bordeaux Technowest nous aide à identifier des startups qui vont nous permettre de trouver des solutions innovantes dès cette année », explique Pauline Gautier, directrice projets et innovation chez Keolis Bordeaux Métropole.
Bordeaux Technowest, c'est désormais quatre entités : l'association, une société publique locale (SPL) qui porte Cockpit, un fonds d'amorçage Techno'Start et un centre d'essai de drones (Cesa).
« Cela fait 20 ans que je suis à la tête de Bordeaux Technowest. A l'époque, nous étions cinq dans 100 m2 avec un budget de 350.000 euros. Aujourd'hui, nous sommes 27 dans 11.000 m2 avec plus de 3 millions d'euros de budget », rappelle François Baffou.
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