Le groupe bordelais DBF Automobiles rachète cinq concessions Audi et Volkswagen

La concession automobile bordelaise DBF Automobiles annonce la conclusion d'une importante opération de croissance externe. De quoi lui faire gagner 200 salariés et un potentiel de plus de 150 millions d'euros de chiffre d'affaires. Implanté en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, le groupe piloté par François Désarmeaux prend aussi le virage de l'électrification de l'automobile en adaptant sa stratégie commerciale.
François Désarmeaux, président de DBF Automobiles
François Désarmeaux, président de DBF Automobiles (Crédits : DBF Automobiles)

Déjà à la tête de 500 salariés, François Désarmeaux est le patron de DBF Automobiles, un concessionnaire automobile pour les marques Audi et Volkswagen implanté dans le grand sud-ouest de la France à Bordeaux, où est situé son siège social, mais aussi à Montpellier et Toulouse. Et le pilote de cette entreprise, qui vend plus de 10.000 véhicules neufs et d'occasion par an, négocie plusieurs virages stratégiques simultanément en ce début d'année 2023. Outre la bascule vers le véhicule électrique, DBF automobiles annonce ce jeudi 16 mars une vaste opération de croissance externe qui va accroître de près de 50 % son activité potentielle en portant le nombre de ses concessions de onze à seize.

François Désarmeaux vient ainsi de prendre le contrôle de cinq concessions des mêmes marques en Gironde, à Arveyres (Entre-Deux-Mers), La-Teste-de-Buch (bassin d'Arcachon), Mérignac, Lormont et Villenave-d'Ornon (Bordeaux Métropole).

« DBF Automobiles a réalisé 325 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 avec 500 salariés. Cette reprise des concessions Audi et Volkswagen va porter notre activité à un potentiel de 480 millions d'euros annuel, avec 700 salariés », annonce à La Tribune François Désarmeaux.

Un changement technologique dans les profils

Malgré son importance stratégique pour DBF Automobiles, cette opération de croissance externe ne va pas solder le compte des initiatives prises par l'entreprise girondine en 2023 puisque cette dernière annonce également le recrutement de 200 salariés sur la totalité de son périmètre géographique du grand Sud-Ouest dans les douze prochains mois. Avec des profils résolument nouveaux dans le monde l'automobile. La réputation une peu sulfureuse qui courrait à une époque sur l'implacable efficacité des vendeurs de voitures a ainsi pris du plomb dans l'aile. Avec l'électrification de l'automobile, c'est tout un monde qui est en train de changer de visage.

« Comme chez Apple nous recrutons des conseillers experts. Cela fait partie des nouveaux métiers que l'automobile est en train d'intégrer. Il s'agit en l'occurrence de présenter une nouvelle technologie, d'expliquer posément tout ce qu'une voiture électrique peut faire. Nous avons aussi énormément investi dans les métiers de la vente à distance, avec Internet.

Bien sûr nos clients ne vont pas acheter une voiture en ligne mais ils ont besoin de s'informer et cela nous oblige à être très réactifs. Nous devons tout d'abord être capables de répondre tout de suite, ou aussi vite que possible, à la demande du client, par mail, chat, etc. C'est-à-dire dans un délai de dix minutes maximum. Ensuite il faut que le client soit pris en charge par quelqu'un qui peut l'écouter et s'occuper de lui, pas par un commercial », éclaire le dirigeant de DBF Automobiles, qui souligne que sa concession a été primée en 2022 et 2023 au titre de la meilleure expérience client numérique.

Pour ces nouveaux métiers nés de l'onde de choc de l'électrification, DBF recherche des profils de Bac +2 à Bac +5.

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3 à 5 millions d'euros d'investissement récurrent par an

François Désarmeaux ne cherche pas à minimiser l'intensité sur sa propre activité des chocs subis par le secteur automobile depuis l'épidémie de Covid et la montée en puissance de l'électrification, qui rebat les cartes de la production. Il précise avoir vu ses ventes reculer de 25 % depuis 2019 sur le marché du neuf. Avant le rachat des nouvelles concessions, DBF Automobiles vend à peu près 5.000 automobiles neuves et 5.500 d'occasion par an.

« La voiture électrique est un sujet très important, un véhicule qu'il faut mettre en valeur. Je roule en véhicule électrique depuis quatre ans. Actuellement nos modèles 100 % électriques représentent 15 % des ventes de la concession, mais quasiment tous les autres sont des hybrides rechargeables, même si nous avons des clients qui ne sont pas encore prêts à passer à la voiture électrique », décrypte François Désarmeaux.

Le groupe girondin, qui investit entre trois et cinq millions d'euros par an de façon récurrente, a fait un effort particulier pour répondre à la montée du marché des voitures électriques, en investissant en particulier dans l'extension de ses trois centres de reconditionnement (Bordeaux, Montpellier, Toulouse).

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L'ouverture d'un nouveau segment de marché, celui des utilitaires

Comme le souligne le président de DBF, il ne s'agit pas d'un coin dans une concession consacré au reconditionnement des voitures d'occasion, mais de véritables ateliers à part entière qui vont pouvoir être plus facilement amortis grâce au partenariat passé avec une société spécialisée, qui va elle aussi utiliser ces installations en parallèle pour d'autres professionnels de l'automobile.

« Avec cette opération de croissance externe en Gironde nous faisons entrer dans notre périmètre une concession qui vend aussi des véhicules Volkswagen utilitaires. Ce qui va nous ouvrir un nouveau segment de marché chez les professionnels », souligne le dirigeant.

Ce dernier témoigne également de l'émergence de toute une panoplie de nouveaux services financiers.

« La voiture neuve sur abonnement c'est encore anecdotique. Le changement c'est de voir le leasing passer du monde des professionnels à celui des particuliers. Les clients peuvent ainsi louer pendant trois ans la voiture neuve qu'ils viennent d'acquérir. Au bout de trois ans soit la voiture est rachetée par le concessionnaire, soit le véhicule est restitué, avec un renouvellement de la location », résume-t-il.

Il précise également que les voitures neuves électriques coûtent plus cher que leurs homologues à moteur thermique.

« Ces prix plus élevés font baisser la demande. Mais comme les voitures électriques sont moins chères à l'usage et qu'elles durent plus longtemps, cela va graduellement orienter la clientèle vers les voitures électriques d'occasion. Avec une offre alternative qui va grimper », pointe François Désarmeaux.

Ce qui explique, comme il le confirme, les investissements dans les centres de reconditionnement.

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