Une PME bordelaise décroche un projet d'hydroélectricité à Djibouti

Spécialisée dans le cycle de l'eau, de l'approvisionnement au traitement des eaux usées, SOC, filiale du groupe de BTP NGE implantée à Saint-Médard-en-Jalles, fait partie des six entreprises françaises à avoir remporté un appel à projets pour l'autonomie énergétique lancé par le ministère de l'Économie.
Baptisé « Hydroforce », ce procédé utilise la pression d'une canalisation d'eau en provenance d'Éthiopie pour produire de l'électricité à Djibouti via une pompe fonctionnant en mode turbine installée sur la conduite.
Baptisé « Hydroforce », ce procédé utilise la pression d'une canalisation d'eau en provenance d'Éthiopie pour produire de l'électricité à Djibouti via une pompe fonctionnant en mode turbine installée sur la conduite. (Crédits : SOC)

Le procédé, breveté, a été baptisé « Hydroforce ». L'idée est d'utiliser la pression d'une canalisation d'eau en provenance d'Éthiopie pour produire de l'électricité à Djibouti via une pompe fonctionnant en mode turbine installée sur la conduite. « Djibouti est un petit pays situé dans la Corne de l'Afrique, très sec et très aride », détaille Benoît Poinsot, PDG de SOC. « Une grande majorité de ses besoins est couverte par des transferts d'eau potable qui viennent d'Éthiopie. Aujourd'hui, la forte pression à l'intérieur des conduites est perdue bêtement, c'est ce qu'on appelle de l'énergie fatale. » La SOC va donc installer une unité de turbinage sur la canalisation principale pour produire de l'électricité.

La particularité du projet est que les pompes tourneront à l'envers, ce qui offre l'avantage d'ajuster la production d'énergie. « L'électricité produite va alimenter une usine voisine qui va fabriquer du chlore grâce à un système d'électrolyse à partir de sel », précise Benoît Poinsot. « Cela permettra d'assurer la qualité du réseau d'eau potable. Jusqu'à présent ce chlore était importé. » La production sera de l'ordre de 150 kilowatts/heure et couvrira la totalité des besoins en énergie de l'usine, qui devrait sortir de terre en même temps que l'installation réalisée par SOC. L'entreprise de Saint-Médard-en-Jalles a reçu 500.000 euros de la part du ministère de l'Économie et des Finances, pour un coût total du projet de 650.000 euros environ.

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Opération pilote à l'étranger

La SOC a fêté ses cinquante ans d'existence l'an dernier. Elle emploie 150 personnes et annonce un chiffre d'affaires de trente millions d'euros par an. En 2008, elle a rejoint NGE, le géant français du BTP, dont elle est aujourd'hui une filiale. « Le fait de pouvoir bénéficier de la puissance d'un tel groupe et de ses différentes implantations a permis à l'entreprise de se déployer sur tout le territoire français ainsi qu'à l'international », reconnaît Benoît Poinsot. À Djibouti, la mise en service est prévue au début de l'an prochain.

« La première difficulté, témoigne Benoît Poinsot, c'est que les deux projets doivent se faire concomitamment, en parallèle. Il suffit d'un petit retard sur l'usine, qui ne dépend pas de nous, et on prendra du retard aussi sur la turbine. L'autre challenge, ce sont les conditions de chaleur extrême qu'on peut rencontrer à Djibouti. La température peut monter facilement à 45 degrés à l'ombre, soit 50-60 degrés au soleil.

En cas de défaillance de la pression d'eau dans la conduite depuis l'Éthiopie, l'usine a prévu un groupe électrogène de secours. La SOC a déjà monté ce genre de projet en France, notamment dans les Deux-Sèvres, mais c'est une première pour elle en Afrique, une sorte de vitrine qui lui permettra de mettre en avant son procédé. « Le but de ce financement par le ministère de l'Économie est, d'une part, d'aider les entreprises à réaliser une opération pilote à l'étranger, et ensuite de déployer ces technologies dans d'autres pays d'Afrique de l'Est », explique Benoît Poinsot.

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