La plateforme de crowdfunding immobilier Proximea s'implante à Bordeaux

Filiale de Baltis et du groupe Magellim, la plateforme Proximea vient d'ouvrir une antenne à Bordeaux pour y développer son activité de financement participatif des projets immobiliers. Sur ce marché croissant, elle comptera d'abord sur la rénovation puisque la construction neuve est à la peine.
Pierre-Loïc Poirieux dirige le bureau bordelais de Proximea qui a ouvert le 1er janvier. La plateforme de crowdfunding immobilier appartient depuis l'an dernier à son concurrent Baltis, lui-même repris par le groupe Magellim.
Pierre-Loïc Poirieux dirige le bureau bordelais de Proximea qui a ouvert le 1er janvier. La plateforme de crowdfunding immobilier appartient depuis l'an dernier à son concurrent Baltis, lui-même repris par le groupe Magellim. (Crédits : YD)

C'est Pierre-Loïc Poirieux qui est à la tête du nouveau bureau bordelais de Proximea. Cette entreprise de cinq salariés créée en 2015 est spécialisée dans le crowdfunding immobilier, le financement participatif de projets immobiliers ou de startups du secteur. Proximea, qui affiche 17 millions d'euros de projets financés, a été rachetée l'an dernier par une plateforme concurrente : Baltis, qui emploie dix salariés pour 60 millions d'euros de projets financés depuis 2019. Dirigée par Alexandre Toussaint, Baltis a elle-même été intégrée au groupe nantais Magellim, également derrière le nouveau fonds Impact Source. Si bien que Proximea et Baltis ont vocation à se rapprocher puis à fusionner dans les deux ans.

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Un investissement moyen de 3.500 euros

Mais dans l'immédiat, Proximea entend développer son activité dans la métropole bordelaise puis sur le littoral landais et basque. La cible de ces entreprises enregistrées comme conseiller en investissements participatifs ? « Les promoteurs et marchands de biens en quête des fonds propres exigés par les banques pour financer leur projet. On apporte entre 30 et 60 % de ces fonds propres grâce à des particuliers qui investissent 3.500 euros en moyenne avec un ticket d'entrée très accessible de 1.000 euros », résume Alexandre Toussaint. Les campagnes, qui réunissent 600.000 euros en moyenne, se bouclent souvent en seulement quelques minutes, très prisées par une clientèle masculine de cadres franciliens quarantenaires. « À l'issue d'une opération, les deux-tiers réinvestissent dans un autre programme », assure-t-on chez Baltis. Les projets financés sont surtout des logements (56 %) et des commerces (29 %) mais aussi des bureaux, entrepôts ou bâtiments logistiques.

Et face à la chute de la construction neuve à Bordeaux et ailleurs, Proximea a trouvé un autre relais de croissance : « on travaille beaucoup avec les marchands de biens qui achètent, rénovent et revendent des biens. Ce sont des projets souvent plus simples, plus courts et moins soumis aux aléas des matières premières », note Pierre-Loïc Poirieux. Proximea propose aussi de financer des startups du monde de l'immobilier à l'instar de Heero, spécialisée dans le conseil à la rénovation énergétique des bâtiments, qui a levé l'an dernier 1,4 millions d'euros en moins de trois heures.

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Taux de rendement proche de 10 %

Comme la quarantaine de plateformes actives sur le marché français, Proximea et Baltis affichent des rendement approchant les 10 % en 2022 pour des placements de 14 à 18 mois en moyenne. Ce rendement élevé vient rémunérer un investissement non liquide tant que le projet n'aboutit pas et qui s'expose à un risque potentiel de défaut si l'opération immobilière financée ne se fait pas ou ne se vend pas. Un taux de défaut inférieur à 1 % sur le marché et de 0 % pour Baltis comme pour son concurrent bordelais Koregraf. Ce dernier, basé à Lormont, a financé 84 projets immobiliers en 2022, pour un montant total de plus de 70 millions d'euros, et a procédé à plus de 44 millions d'euros de remboursement.

Au total, 1,23 milliard d'euros ont été collectés par les différentes plateformes sur le marché français l'an dernier (+62 % sur un an) pour financer 1.300 projets tandis que 434 millions d'euros ont été remboursés (+36 %) correspondant à 600 projets. Le tout pour un rendement moyen de 9,8 % sur 21 mois.

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