Les ambitions internationales d'Api.video qui signe une série A de 12 millions de dollars

Deux ans après une levée en amorçage de 5,5 millions de dollars, la startup bordelaise Api.video (ex Libcast) signe une levée en série A de 12 millions de dollars. Son fondateur Cédric Montet porte un modèle original fondé sur la propriété de ses infrastructures d'hébergement de données. Forte en Europe, Api.video veut désormais écrire sa page américaine pour jouer dans la cour des grands.
Cédric Montet, (2e rang, 2e en partant de la droite) entouré d'une partie de l'équipe d'Api.video. Spécialisée dans l'encodage de vidéos, la startup bordelaise a levé 12 millions de dollars.
Cédric Montet, (2e rang, 2e en partant de la droite) entouré d'une partie de l'équipe d'Api.video. Spécialisée dans l'encodage de vidéos, la startup bordelaise a levé 12 millions de dollars. (Crédits : Api.video)

Initier une course à l'hypercroissance pour monter dans le train de la massification des usages vidéo. C'était l'objectif de la première levée de fonds en dollars signée par Cédric Montet avec Blossom Capital au printemps 2020. À la tête d'une petite dizaine de salariés bordelais, le fondateur de Libcast devenue Api.video venait tout juste de pivoter vers une activité en API (interface de programmation d'application) d'hébergement et de diffusion de vidéos à grande échelle pour les professionnels.

Plus de 3.000 vidéos entrantes chaque jour

Deux ans plus tard, l'entrepreneur dirige une équipe de 40 collaborateurs répartis dans sept pays européens et vise cinq millions de dollars de revenus récurrents annuels fin 2023. Arrivée, comme prévu, à court de cash disponible, Api.video a bouclé cet été une levée en série A de 12 millions de dollars (soit environ 11,4 millions d'euros) auprès de plusieurs fonds d'investissement. Autour de l'Américain MMC Ventures, spécialisé dans les startups technologiques, on trouve Open Ocean, un autre fonds américain qui se concentre sur l'économie de la donnée, et Financiere Saint James, un fonds français dédié à l'innovation, tandis que le fonds londonien Blossom Capital, qui accompagne des startups d'envergure européenne, a réinvesti.

"Nous avons dépensé tout le cash pour grandir rapidement, quadrupler nos effectifs et nous doter de nos propres infrastructures. Nous comptons aujourd'hui 540 clients et recevons plus de 3.000 vidéos quotidiennement. Désormais, l'objectif est de grimper à 80 salariés d'ici un an pour dupliquer notre modèle européen aux Etats-Unis", décrit Cédric Montet.

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Un fort ancrage européen

Car l'ancrage d'Api.video est encore très largement européen puisque 80 % de son activité se fait encore de ce côté de l'Atlantique. Son client type est une plateforme avec beaucoup d'utilisateurs qui produisent et utilisent chaque jour un grand nombre de vidéos. "Cela peut-être des banques, des écoles, des médias qui ne peuvent pas gérer cet aspect eux-mêmes. Nous on intervient donc en marque blanche pour assurer l'encodage, l'hébergement et la diffusion de leurs contenus", qui représentent plus de 1.600 heures de vidéos chaque jour, précise le dirigeant d'une entreprise dont le capital reste majoritairement français avec un siège social localisé à Bordeaux.

Cédric Montet

Cédric Montet, le CEO d'Api.video, à la tête de 40 salariés, dont 13 à Bordeaux (crédits : Api.video).

Et pour garantir à ses clients un triptyque "rapidité, fiabilité, sécurité", Cédric Montet a fait le choix stratégique depuis 2020 de se doter de ses propres centres de données en Europe - l'un à Paris, l'autre à Amsterdam - pour héberger ses déjà 500 TO de vidéos. L'objectif étant à la fois de ne pas dépendre d'un acteurs tiers, voire d'un concurrent, et d'offrir des garanties aux clients en termes de souveraineté et de sécurité des données personnelles. "Avec ces deux infrastructures européennes, nous avons aussi les performances les plus rapides en Europe en termes d'encodage et de diffusion de vidéos en haute-définition. En revanche, nous sommes plus lents de l'autre côté de l'Atlantique", pointe Cédric Montet.

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Ouvrir une page aux Etats-Unis

Le marché nord-américain c'est précisément l'un des quatre objectifs de cette série A, comme le détaille le CEO d'Api.vido :

"L'infrastructure européenne tourne et a fait ses preuves, notre ambition est donc de doubler nos effectifs d'ici un an pour renforcer nos positions européennes ; nous doter de nos propres infrastructures aux Etats-Unis pour être compétitifs ; lancer une nouvelle offre data pour valoriser les données que nous connaissons sur l'utilisation des vidéos de clients et, enfin, nous attaquer à l'empreinte carbone de notre activité, qui est fondamentalement mauvaise pour le climat mais que nous pouvons drastiquement réduire. Nos nouvelles cartes d'encodage permettent par exemple de diviser par 40 la consommation énergétique."

Car derrière ces quatre chantiers, l'ambition d'Api.video est bien d'aller jouer dans la cour des grands que sont les concurrents américains Mux, JWPlayer, Cloudflare, Vimeo mais aussi les géants Youtube et Amazon Web Services. La startup bordelaise a d'abord grandi en s'adressant aux développeurs puis désormais aux grosses agences web et digitales. "L'enjeu de cette levée de fonds et de l'année 2023 c'est d'aller démarcher des grosses scale-up du numérique, des licornes ! Par exemple, des acteurs comme les célèbres plateformes de locations touristiques pourraient faire un très bon usage de nos interfaces vidéos. Mais cela suppose de pouvoir gérer un volume massif de contenus, donc on s'y prépare activement", sourit Cédric Montet.

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