Avec son drone de surface, le chantier naval Couach maintient le cap vers l'innovation

Avec l’annonce du développement d’un drone de surface, la mise à l’eau d’un yacht conçu à partir d’une résine biosourcée et d’un bateau pour les sauveteurs danois, ou encore le lancement de la sous-traitance pour le Rochelais Fountaine Pajot, Couach a fait parler de lui en 2022. Le chantier naval girondin travaille sur de nouveaux produits avec l’ambition de repartir en 2023 à la conquête du marché français.
Couach a dévoilé un premier modèle de drone de surface, baptisé Magellan.
Couach a dévoilé un premier modèle de drone de surface, baptisé Magellan. (Crédits : Couach)

Fin novembre, Couach a mis à l'eau un bateau de sauvetage construit pour les sauveteurs en mer danois. "C'est un beau contrat. Le Danemark est un pays avec une mer compliquée !", se réjouit Guillaume Peuchant, vice-président du chantier naval girondin. "C'est une nouvelle preuve de notre expertise dans le domaine des navires de sauvetage. Vitesse, performance, robustesse et modularité font partie de l'ADN de nos bateaux", abonde Florent Battistella, président directeur général de Couach et de ses 250 salariés. En France, le chantier Couach a été retenu l'an dernier pour le renouvellement de la flotte de la SNSM, un contrat qui s'étend sur cinq ans.

Couach

Couach a mis à l'eau, fin novembre, le 1700 SAR, destiné aux sauveteurs en mer danois. (crédits : Couach).

Mais le chantier naval girondin, basé à Gujan Mestras, sur le Bassin d'Arcachon, ne se limite pas à cette seule activité de conception et de fabrication de bateaux professionnels. Il construit également des yachts de luxe, fabrique la partie composite des bateaux de la marque Beacher sur le Bassin d'Arcachon et a développé une activité de sous-traitance pour la fabrication de bateaux de plaisance. Le chantier naval travaille actuellement sur une gamme du Rochelais Fountaine Pajot.

"L'idée n'est pas de faire que de la sous-traitance mais d'en avoir toujours un petit peu. Cela fait partie du modèle économique. La diversification fait partie intégrante de la politique de plan de charge que Couach souhaite conserver. La grande difficulté d'un chantier naval, c'est d'être ou trop plein ou trop vide. Ce type de contrat permet d'assurer une production régulière de bateaux", explique Guillaume Peuchant.

Le premier de la série pour Fountaine Pajot doit être mis à l'eau en ce mois de décembre. 20 à 30 % des salariés de Couach sont mobilisés sur cette fabrication.

Le département de R&D, moteur de Couach

Dans le même temps, Couach continue de plancher sur un drone de surface dont le projet a été dévoilé fin octobre à l'occasion du salon Euronaval à Paris. "C'est de la diversification sans l'être. Le bateau est certes dronisé mais les missions restent inchangées." D'autant que ce drone répond à des besoins croissants des forces armées comme on a pu le voir ces derniers mois lors de la guerre en Ukraine :

"Les autorités commencent à ressentir l'utilité d'un drone qui rend possible une mission de surveillance sans mettre en danger des humains. L'usage ne sera toutefois pas exclusivement militaire. Un énergéticien pourrait en faire l'acquisition pour surveiller ses plateformes ou un port commercial pour surveiller les entrées maritimes", précise Guillaume Peuchant.

"Nous occuperons 65 % du drone tandis que 35 % de l'espace sera réservé à du matériel de surveillance et de communication", ajoute le dirigeant de Couach. Le prototype devrait être mis à l'eau au printemps prochain.

Ce drone de surface est typiquement sorti du département R&D, renforcé en 2016, qui a vocation à concevoir de nouveaux produits et à travailler sur différentes technologies. "Nous travaillons en particulier sur la réduction des émissions et la gestion de la consommation des équipements à bord, l'une des finalités étant de pouvoir se passer de générateur." Deux projets de yachts hybrides en finalisation de développement seront en l'occurrence présentés dans les prochains mois. "Couach avait la volonté de ne pas arriver avec une solution achetée à un fournisseur", insiste Guillaume Peuchant.

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Sur la partie composite, un yacht de 26 mètres, dont la première unité a été mise à l'eau en début d'année, a par ailleurs été conçu à partir une résine époxy et de fibres biosourcées. "Si nous voulons être compétitifs, il faut se démarquer et Couach le fera par de l'innovation, de la qualité de produits. Nous ne sommes pas un chantier low cost", prévient-il. Le chantier naval, qui fête ses 125 ans en 2022, est depuis 2011 une filiale du groupe Nepteam après avoir déposé le bilan en 2009, laissant une très lourde ardoise de dettes.

Un carnet de commandes rempli

"Aujourd'hui, Couach est une entreprise qui va bien. Nous devrions finir l'année avec un chiffre d'affaires à 62 ou 63 millions d'euros [contre 47,5 millions d'euros en 2021, NDLR]. Le carnet de commandes de Couach est plein pour les trois ou quatre années à venir. Mais cela ne nous empêche pas de continuer à le remplir", explique Guillaume Peuchant.

Il émet par ailleurs le souhait se repositionner sur le marché bleu-blanc-rouge. "L'idée ? Que nous fournissions comme par le passé des acteurs tels que les douanes françaises ou la gendarmerie maritime. Nous allons mettre l'effort sur le développement de produits peut être plus adaptés au marché français dans les mois à venir. Nous travaillions à 80 % à l'export ces dernières années, et même si le contrat avec la SNSM change la donne, nous resterons majoritairement sur de l'export. L'idée est en revanche de faire remonter la part française et européenne dans le chiffre d'affaires." Le chantier naval de Gujan Mestras emploie 250 personnes.

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