
En signant une levée de fonds de dix millions d'euros moins de six mois après la création de leur startup, Maximilien Dauzet et Fabien Cazes, les cofondateurs de Neat, se sont fait remarqués sur le segment de l'assurtech. Un univers qu'ils connaissent bien depuis une quinzaine d'année pour être passés par les startups Gritchen, Seyna, Deposit Solutions et Lovys. Ce tour de table, bouclé avec Octopus Ventures, New Alpha, Mundi Ventures, Founders Future et des business angels, permet à Neat, qui compte vingt salariés à Bordeaux, de nourrir de grosses ambitions sur le marché en pleine croissance de l'assurance embarquée.
Privilégier l'expérience utilisateur
Aussi appelée assurance affinitaire, il s'agit d'un nouveau mode de distribution des offres d'assurance qui sont proposés au consommateur en quelques clics à l'occasion de l'achat d'un bien ou d'un service ou, par exemple, de la souscription d'un carte bancaire. Entre clauses complexes, usages redondants et manque de conseils, ce mode de distribution est régulièrement critiqué.
"Ce secteur s'est développé en déshabillant peu à peu le produit au profit de la rémunération des assureurs, des distributeurs et des courtiers mais au détriment de l'expérience utilisateur et de la qualité des contrats", reconnaît bien volontiers Maximilien Dauzet.
Avec Neat, le cofondateur assure au contraire fonder ses offres "uniquement sur les besoins des 95 % de clients honnêtes plutôt que sur les 5 % de fraudeurs, ce qui permet de viser au plus juste".
La startup opère exclusivement en BtoBtoC, c'est-à-dire qu'elle permet, en marque blanche, à des assureurs, banques ou prestataires de services de proposer à leurs clients des produits conçus, calibrés et opérés par Neat pour assurer des séjours de vacances, des offres de santé ou encore des biens. Elle a déjà signé avec Casino, Maeva ou encore Krys.
Et pour avancer aussi rapidement, Maximilien Dauzet marche sur deux jambes : "des algorithmes et des solutions facilitant la distribution, la gestion, la conversion et le service-après-vente du produit" et "le fait de privilégier systématiquement la réparation et le reconditionnement plutôt que le remplacement par un produit neuf".
Une offre innovante avec Floa
Ces principes se retrouvent dans l'offre déployée pour le compte de Floa Bank (ex Banque Casino), désormais filiale de la BNP Paribas, autour de la "garantie à vie". En bref, il s'agit d'une offre d'assurance, sur abonnement mais sans engagement. Contre six à quinze euros par mois, le client assure contre la panne - mais pas contre la casse ni le vol - entre une et trois familles de produits (électroménager, hifi, informatique) pour tous les membres du foyer. "En cas de panne, la réparation est totalement prise en charge, sans franchise, et si l'appareil n'est pas réparable, il est remboursé en valeur à neuf et le matériel remplacé est récupéré et recyclé", assurent les deux partenaires, ajoutant que "tous les appareils datant de moins de trois ans sont couverts quelle que soit leur provenance, y compris le matériel reconditionné".
Contrairement à une assurance embarquée classique, cette garantie est accessible à tous, sans obligation d'acheter un produit ou un service à Floa ou à Neat. "Nous accompagnons déjà quatre millions de Français dans leurs achats avec nos services de paiements fractionnés et de mini-crédits. Avec cette nouvelle garantie, nous apportons de la sérénité au consommateur tout en favorisant la réparation et le reconditionnement plutôt que le neuf", avance Marc Lanvin, le directeur général de Floa. Cette banque, installée à Bordeaux et Niort, y voir aussi un levier commercial de conquête et de fidélisation de nouveaux clients.
Un maximum de deux appareils par an
Adossés à un assureur, Neat et Floa ont calibré leur offre plus juste, en la plafonnant à deux appareils remplacés par an et en promettant de faire un effort sur leur marges respectives :
"Il faudra un certain temps et un certain volume pour amortir le produit. Mais quand les confrères prennent X % de marge sur un contrat, nous on en prend en moyenne 2,5 fois moins, grâce à l'absence de courtier et aux outils numériques. Cela permet de rendre cette valeur aux assurés. Il est là le vrai secret", sourit Maximilien Dauzet.
"Cela permet de proposer des prix tout à fait raisonnables et un produit très simple à comprendre. Le client peut souscrire n'importe quand, y compris des mois après son achat. C'est complètement à sa discrétion et l'abonnement sans engagement est résiliable d'un simple clic. On est très loin des démarches agressives de certaines assurances embarquées", appuie également Marc Lanvin.
Le reconditionnement n'est pour l'instant prévu que pour les tablettes et smartphones mais a vocation à s'élargir à toutes les familles de produits. De même, pour remplacer les matériels en panne et irréparables, l'offre privilégie les matériels disposant d'un haut indice de réparabilité. Et pour tenir la promesse d'une réparation en 48h, Neat a bâti un réseau de partenaires sur tout le territoire. "Avec Floa et Spareka, on va aussi proposer aux assurés qui le souhaitent une offre d'auto-réparabilité en leur envoyant les pièces et en les assistant en vidéo", précise le cofondateur de Neat.
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